« Sans nier l’importance d’intégrer la prévention dans les activités cliniques, il s’agit d’une approche réductrice si on voit dans cette stratégie le moyen principal de permettre aux réseaux de contribuer à l’atteinte des objectifs de santé publique, Dans un pays comme le nôtre, les gains de santé qu’on peut encore obtenir en améliorant les services cliniques, incluant les services préventifs sont des gains à la marge, donc minime. Il faut au contraire pour obtenir des gains appréciables, agir bien en amont, en agissant sur les déterminant socioéconomiques de la santé, en luttant contre les inégalités sociales, pour le développement des communautés; il est clair que le moteur de tout cela ne peut-être un projet clinique.» R. Bujold
Bien dit ! En commentaire sur un billet récent de Jacques Fournier, La zone de confort, Renald Bujold souligne le danger pour la santé publique de se voir enfermée dans un cadre clinique restreint, ne mobilisant que les ressources médicales et professionnels de la santé. Jacques ridiculise, avec raison, le langage du changement pour le changement. Soulignant que les groupes communautaires et autres partenaires sociaux ne se retrouvent pas vraiment dans ce vocabulaire qui vient renforcer ce qui n’avait pas vraiment besoin de l’être : l’approche médico-hospitalière, clinico-thérapeutique de la santé. La prévention, l’éducation, la mobilisation de l’intelligence et de la volonté, la créativité des citoyens, familles, réseaux… des organisations civiques, communautaires, religieuses… tout ça ne passe pas par le projet clinique. Peut-être y a-t-il un aspect positif dans cette situation…