Étant abonné au newsletter KnowledgeNews de la compagnie française (!) Knowledge Consult, j’ai été tout de suite intéressé par leur dernier numéro (il faut s’inscrire pour avoir accès, mais c’est gratuit et immédiat) dont le principal article porte sur les conditions permettant de définir une communauté de pratique. Les 12 conditions :
– Positionnement dans un environnement d’entreprise.
– Réponse à une problématique de management,
– Définition d’un domaine et d’une dynamique pour le partage de connaissances.
– Soutien de la hiérarchie.
– Appui du management de proximité.
– Existence d’un animateur et d’un dispositif d’animation.
– Engagement manifeste des membres les uns par rapport aux autres.
– Accord sur une définition des rôles et de règles de fonctionnement entre les membres.
– Reconnaissance d’une identité dans l’organisation.
– Opérationnalité de la taille.
– Support logiciel pour les échanges et la capitalisation.
– Résultats tangibles même s’ils ne sont pas mesurables immédiatement.
Cependant, à la lecture, ces conditions me semblent aussi critiquables que péremptoires. Certaines communautés, c’est Wenger qui affirmait cela si je me souviens bien, peuvent s’adresser à tout un secteur industriel, ou encore géographique… et non seulement au sein d’une entreprise. De plus, ce ne sont pas seulement les managers ou projets de management qui peuvent expliquer la mise en place de communautés de pratique. L’intérêt de professionnels peut amener ceux-ci à mettre en place une telle communauté, de manière indépendante des managers.
"Une littérature substantielle se développe sur le sujet [des communautés de pratique] et contrairement à ce que l’on aurait pu imaginer, elle ne clarifie en rien le concept." Heureusement, Knowledge consult est là pour clarifier la situation !
Mais après quelques pages de français aproximatif, j’en arrive à douter du sérieux de l’affaire. Exemples ?
"pour démarrer la mise en place de communautés de pratique, il faut mieux choisir des domaines positionnés dans le coeur de métier de l’entreprise." Ici je crois bien qu’on voulait dire Il vaut mieux choisir.
"Il faut indiquer que parler qu’une communauté de pratique de plusieurs centaines de membres, comme le font certains, est une ineptie." Sans doute voulait-on dire Parler d’une communauté de pratique.
"Le partage de documents mis à la connaissance des membres d’une communauté dans un espace collaboratif." Mis à la disposition, peut-être ? OK, c’est vrai, ce sont des spécialistes en gestion de savoirs, pas en gestion de savoirs linguistiques. Mais si j’avais à retenir une firme de consultants en la matière… cette entreprise partirait à -10 ! Une petite révision linguistique, Messieurs ?