Comment peut-on accepter, sous quelle logique biscornue, que des documents d’intérêt public (enfin il faut le supposer puisque c’est le public qui a payé pour la production de ces documents) ne soient publiés qu’en format PDF « barrés » : sans qu’on puisse en copier un seul mot.
Des exemples ? Je dois actuellement rassembler des informations (statistiques, chiffres et expériences) autour du thème de la santé mentale pour alimenter la réflexion de notre institution à propos des services que nous rendons et que nous devrions rendre dans ce domaine.
La problématique du suicide est importante au Québec, avec un taux des plus élevés au monde. Dans le quartier où je travaille, le taux de suicide (33 pour 100 000) est plus du double de celui du Québec . Je trouve une étude, sur le site de la Santé publique de Montéal: Vers une meilleure continuité de services pour les personnes suicidaires : évaluation d’implantation du protocole MARCO. Cent quarante-six pages d’information sur le phénomène, les moyens de le prévenir…
J’aurais bien aimé pouvoir inclure quelques paragraphes et tableaux tirés de cette étude dans la synthèse à laquelle je travaille. Non. Pas possible. Même chose pour un autre document sur la santé mentale, produit par la même direction de la santé publique. En fait pour tous les documents de la série des portraits sociosanitaires réalisés pour chaque CSSS. Ce sont des documents supposés servir à l’orientation de l’action des CSSS… mais on ne peut en copier une ligne.
Même les universitaires ne sont pas aussi protecteurs de leurs publications : ils souhaitent habituellement que leurs idées circulent, que leurs papiers soient cités par d’autres. Cela ne semble pas être le cas de ces auteurs…
Ajout : (2007.04.11) Je crois que le titre de ce billet pourrait porter à confusion : je ne veux pas nier la responsabilité personnelle et professionnelle des auteurs de ces textes. Je ne veux même pas me prononcer sur la question des droits d’auteur, à partager (parfois) entre l’employeur et l’employé… Je voulais seulement lancer un cri au nom de ceux qui veulent utiliser ces textes… Un débat qui a conduit certains centres de recherche, notamment celui du LAREPPS, le CRISES à l’UQAM, le CRDC à l’UQO… à ne pas « barrer » leurs textes, au risque de voir des gens les plagier. L’argument de certains « protectionnistes » est qu’ils ne veulent pas que les gens les utilisent n’importe comment. Drôle. Vraiment.