travail collaboratif en soins de première ligne

Un billet de Garon, animateur de Biotope, me piste sur le concept de travail collaboratif, sur Technorati, qui m’amène sur ce site francophone e-collaborative… Des logiciels de collaboration, c’est bien beau, mais cela ne fera pas s’ouvrir les portes corporatives et compétitions frileuses qui bloquent trop souvent les efforts en ce sens. En fait, comme le disait si bien Louise Fournier (et al.), de l’INSPQ, dans son texte fort Vers une première ligne forte en santé mentale: Messages clés de la littérature scientifique (pdf – 39 pages), en juin 2007, plusieurs obstacles s’opposent à la collaboration professionnelle, pourtant si essentielle à un travail de qualité en santé mentale de première ligne :

[P]lusieurs obstacles rendent difficile la mise en oeuvre de soins axés sur le travail en équipe et la collaboration (… entre autres) la spécialisation excessive des professionnels de la santé, parce qu’elle conduit à une plus grande fragmentation des services, la rémunération à l’acte des médecins, parce qu’elle n’encourage pas leur participation aux activités interprofessionnelles, ainsi que l’absence de soutien à long terme des mécanismes interprofessionnels et le financement inadéquat et discontinu, parce qu’ils nuisent à la pérennité des activités de collaboration.
D’autres obstacles législatifs et réglementaires nuisent également à la collaboration interprofessionnelle, dont en particulier la rigidité des cadres d’exercice des professionnels et la confusion qu’amène la considération concurrente des concepts de responsabilité et de confidentialité. La rigidité des cadres d’exercice professionnels encourage le développement de pratiques qui vont à l’encontre de l’intégration des services de santé en favorisant le cloisonnement professionnel et en imposant d’énormes contraintes pour le développement du travail interdisciplinaire. Des cadres d’exercice imprécis créent de l’ambiguïté quant aux rôles respectifs des prestataires de soins, dans un contexte où ils manquent de connaissances sur la formation, les compétences et les limites des autres prestataires, et parfois aussi sur les ressources et la nature des services sociaux offerts au niveau communautaire.

Parmi les conditions favorisant une telle approche, en plus d’un leadership clair des organisations, il faut que les gens se connaissent, se rencontrent… On ne fait pas collaborer des gens par la magie de logiciels. Après, peut-être, les outils technologiques peuvent venir.
Ces « messages clés » de la littérature scientifique ont été aussi (d’abord ?) rassemblés par une « initiative » fédérale consacrée entièrement aux soins de santé mentale axés sur la collaboration : l’ICCSM. Le document #4 (Meilleures pratiques pour des soins de santé mentale axés sur la collaboration : Une analyse des données existantes-pdf 90 pages, par Craven et Bland) publié par cette initiative (est-ce qu’on appelle cela ainsi pour souligner, rappeler le « pouvoir d’initiative et de dépenser » fédéral dans les champs de compétence provinciaux ?) proposait déjà plusieurs messages, repris par Mme Fournier.

le jour des blogues !

Blog Day: « Blog Day 2007
So happy Blog day everyone

(Via Stephen’s Web ~ OLDaily.)

Pour moi, en ce moment, le blogue c’est une fenêtre dans la vie de quelqu’un, particulièrement si ce quelqu’un est en difficulté. Je parle, évidemment, de ce blogueur animant le Bibliothèque électronique du Québec, dont je notais la dérive il y a deux jours. J’ai finalement (rapidement) eu réponse du service de santé mentale de la région, que j’avais contacté par une connaissance du réseau des organisateurs communautaires, qui connaissait quelqu’un du CSSS de St-Jérôme, qui connaissait le responsable… qui a transmis le message à quelqu’un qui m’a aimablement informé qu’ils allaient faire leur possible pour entrer en communication avec la personne en détresse, en passant par la famille.

C’est uns situation pas facile : la résistance du client (patient) à recevoir de l’aide fait partie du problème. Il faut alors déployer de véritables talents de négociateur, pour approcher, convaincre. Un beau cas de « reaching out ». Un moment où il ne faut surtout pas se dire : «le client ne veut pas, donc on peut pas lui forcer la main». Entre forcer la main et atteindre celui qui s’est enfoncé dans la paranoïa, il y a une différence essentielle : celle entre soigner et ignorer.

blogueur en crise ?

À moins que ce ne soit le matériel d’une nouvelle (l’auteur de ce blogue a déjà écrit une série de nouvelles « Les temps assassins ») mais l’impression est plutôt d’une personne qui a perdu les pédales… Jusqu’au 5 juin dernier, le blogue La Bibliothèque électronique du Québec faisait, comme son nom l’indique, dans le commentaire littéraire et l’accès aux romans classiques en ligne. Mais le 6 juin dernier, et sans arrêt depuis, un thème unique : le harcellement de l’auteur par les policiers; menaces de mort; employés du Métro ou des voisins qui complotent contre lui…

En attendant, étant donné le harcèlement policier dont je fais l’objet, l’actualité littéraire de ce blogue est interrompue momentanément. (6 juin)

Je vais me faire assassiner par la police, ou par quelqu’un d’autre, à l’instigation de la police, ce qui est exactement la même chose. — L’idée prévilégiée, c’est la simulation d’agression: une femme fait semblant d’être agressée afin que le policier puisse prétendre être légitimé d’intervenir. (8 juin)

Vendredi 18 juillet – à la sortie du marché de Sainte-Adèle, deux policiers en civil bien sûr appelés qui m’attendent à l’extérieur et complottent. Un plus tard, un bonhomme, probablement le directeur du service de police de l’endroit, genre vieux monsieur avec une face de pervers, qui arrive, il avait stationné son camion près de ma voiture… Fallait voir son regard! Un pervers, je vous dis… (20 juillet)

Samedi 18 août – au Marché Métro de Saint-Jérôme, bien sûr on a appelé la police. Survient le directeur de police, qui, hypocrite, met un couteau dans les mains d’une vieille folle, en l’incitant à venir m’agresser. (19 août)

Samedi, dans le stationnement du Maxi – un criss de policier hypocrite qui a oublié son uniforme: il a le visage tout retourné, plus rien d’humain, le genre bête féroce que l’on remarque à mille lieues à la ronde. (28 août)

Et ce ne sont que morceaux choisis ! Ça m’a vraiment l’air d’un état de crise… avec une certaine progression vers un ton plus agressif. Que fait-on dans ce temps là ?? On appelle le service de santé mentale première ligne ? Dans la région de St-Jérôme ??

P.S. Il semble que l’auteur ait retiré ses billets « particuliers » de son carnet bibliographique. Mais entre temps je découvre d’autres carnets ouverts un peu partout avec le même thème.  Je ne suis pas le seul à m’inquiéter.

des sites pour changer le monde

Une référence d’un apôtre qui ne lâche pas : Designing for civil society. NetSquared qui se veut un outil de « remixage du Web pour le changement social », pointait vers un répertoire de sites Web pour le changement social [En]. Ce site, intitulé Social change websites, fait la liste et le classement de plus de 800 sites dans des dizaines de catégories :  community building, réforme des prisons, pauvreté, santé, personnes âgées, volontariat

Grassroots.org, un autre site d’intérêt, qui offre l’hébergement et certains supports aux organisations d’action citoyenne.

Dans la même veine, du côté du Royaume-Uni : le National Council for Voluntary Organisations, avec sa revue VS .

Google Sky ?

Hé oui, on peut maintenant  non seulement voir la terre du ciel, mais aussi examiner les étoiles… avec Google Earth, petit module gratuit, merveilleux pour préparer un voyage…

Take Your Class Sky High with Google Earth: « Everyone is going gaga over Google Sky (which really should be been titled Google Space) and so I took it for a test run yesterday. It’s pretty nice, but not as nice as other space view programs I’ve seen. The zoom is impressive, but the Hubble images are a bit abrupt and the images of the planets look like little icons that have been glued into place – zoom in, zoom out, the plants stay the same size. Tacky. And there’s no names for the stars, just the constellations. Where Google excels, though, is with the plug-ins and inserts, so you can create tours and insert text and stuff. Vicki Davis, Cool Cat Teacher Blog, August 23, 2007
(Via Stephen’s Web ~ OLDaily.)

activité physique, tabagisme : dans le bon sens…

Deux sujets abordés dans le dernier numéro de Rapports sur la santé de Statistique Canada. (PDF complet, 92 pages)

La proportion des personnes de 15 ans et plus qui fument régulièrement ou occasionnellement est passé de 24 à 18 % entre 2000 et 2006. Les interdictions de fumer dans les lieux de travail et les domiciles semblent faciliter la diminution et la cessation. Voir résumé dans Le Quotidien.

Les hommes font plus d’activité physique après 55 ans que de 45 à 54 ans ! 52% des Canadiens de 12 ans ou plus (49% des Québécois) étaient au moins modérément actifs durant leurs loisirs. Il reste encore du chemin à faire mais la tendance est la bonne : de 1997 à 2005 la proportion des gens modérément actifs durant leurs loisirs est passée de 43 à 52%. Ces données récentes sont tirées de l’Enquête sur la santé des collectivités canadiennes de 2005 (ESCC 3.1). On retrouve dans l’article du dernier Rapports sur la santé des précisions par groupes d’âge, sexe, types activités… Incidemment, les données tirées de la même enquête ont fait l’objet d’une publication par la Direction de la santé publique de Montréal, qui traçait un portrait des Montréalais, avec des données pour la région et par CSSS – car un sur-échantillonage avait été fait par territoire de CSSS afin d’avoir un minimum de 450 répondants.

Ces données régionales nous permettent de voir que si la tendance est à la baisse pour le tabagisme, au Québec et à Montréal, les taux sont passablement plus élevés que la moyenne canadienne: 24,2% pour le Québec et 24,9 % pour Montréal (Canada : 18%). À Montréal, les taux de tabagisme par CSSS vont de 36% pour Jeanne-Mance à 19 % pour de la Montagne.

un sur cinq

« About one-in-five people suffer from a diagnosable mental disorder during any given year. » Carolyn Robinowitz, M.D. American Psychiatric Association.

Vingt pourcent ! À mesure que la puissance diagnostique s’accroit, la proportion de personnes « atteintes » aussi. Heureusement la stigmatisation s’atténue : on a tous un (ou plusieurs) proche qui est touché. Et, peut-être, l’efficacité des traitements est, elle aussi, croissante. Mais le débat n’est pas clos sur la justesse des diagnostics posé. Dans le dernier BMJ, deux articles en réponse à la question : « Is Depression Overdiagnosed? » Le Yes et le No.

[à noter que seuls les 150 premiers mots sont accessibles à ceux qui ne sont pas abonnés au British Medical Journal. Si vous souhaitez avoir les articles, je me ferai un plaisir de vous envoyer les fichiers PDF – laissez-moi un mot: gilles.beauchamp AT gmail.com]

Un sujet corollaire était aussi abordé, dans la même forme de débat contradictoire, dans la Revue canadienne de psychiatrie:

La réplique est aussi donnée aux arguments de l’autre par les deux auteurs (voir table des matière du numéro de février de la revue). Quatre courts articles sur un débat passionnant. À noter que tous les articles de la Revue canadienne de psychiatrie sont d’accès libre.

Enfin à la question du diagnostic et celle du traitement approprié s’ajoutent celles du choix de son thérapeute et, non la moindre, de l’accessibilité à des soins qui ne sont pas couverts par le système de santé. En bonus : un ensemble de guides de pratiques développé par l’American Psychatric Association.

urbanité citoyenne

Un site, une foule de ressources et de textes, sur l’organisation communautaire (comment organiser une assemblée, préparer un porte-à-porte, garder ses militants-bénévoles…), sur le « community building » (cuisines et jardins communautaires, action par pâtés de maison – pour nettoyer, surveiller les enfants, prévenir la criminalité…), et des liens vers des articles sur le l’action « post-Alinsky« , comment contrer le syndrome « Pas dans ma cour », la gouvernance populaire, l’organisation d’un boycott, le cadrage (framing) de l’information dans les médias…

Toujours sur la question de lurbanité, le dernier State of the World du WorldWatch Institute porte sur notre avenir urbain (Our Urban Future). Si la publication n’est pas disponible gratuitement (y’a pas de politique Open Access au WWI !), elle coûte 18,95$, une série de ressources sur le thème sont présentées ici.