J’ai eu, comme beaucoup d’autres, l’impression que ce rapport avait été « tabletté » dès sa sortie… mais quelques personnes influentes m’ont affirmé qu’il n’en serait rien, à tout le moins pour les recommandations moins sujettes à controverses que la reconnaissance des pratiques médicales hors du réseau public.
Après avoir lu avec attention les quelques 300 pages du rapport Castonguay, En avoir pour notre argent, j’y ai trouvé (entre autre) la réitération de points de vue qui ont fait l’objet de plusieurs rapports et comités de travail depuis une dizainne d’année : rapport Ménard, rapport Clair…
L’accent is sur l’évaluation de la performance, l’innovation, l’allègement des contraintes bureaucratique… la recommandation que le ministère de la Santé et des Services sociaux ne donne plus dans la micro-gestion mais bien dans l’orientation stratégique et l’évaluation de l’atteinte des résultats… ce n’est pas la première fois quon entend ça !
Certaines recommandations visant à générer des revenus supplémentaires pour le réseau sans pour autant augmenter les impôts ni imposer de ticket modérateur : cotisation annuelle d’adhésion à sa clinique de médecine familiale, promouvant l’appartenance et le sentiment d’engagement mutuel… ou encore des frais imposés au moment du rapport d’impôt en fonction de l’usage de certains services (un ticket pondérateur ?) lorsqu’on les additionne risquent de faire grincer des dents ! Surtout que les personnes qui se rendent (par exemple) consulter un médecin à l’urgence seront souvent celles plus fragiles, plus pauvres (les personnes à plus haut revenus sont plus nombreuses à avoir un médecin de famille) et qu’on pénaliserait financièrement sous prétexte de les éduquer. Encore si les médecins de famille étaient faciles à trouver !
Mais la recommandation qui m’a le plus accroché : d’ici 5 ans donner en concession (? privatiser) tous les CHSLD actuellement gérés par le réseau public ! Pour un rapport qui affirme ne pas vouloir changer (encore) les structures… on pourrait imaginer plus subtil comme changement ! Pourtant, en même temps, le rapport affirme que les services se santé et professionnels doivent rester du domaine public. Un affirmation faite en regard des services à domicile, où l’on indique que les services d’aide à la vie quotidienne et à la vie domestique ne devraient plus être couverts que partiellement, fonction du degré de dépendance et de la capacité de payer des usagers.
Peu de cas est fait des personnes dont le domicile est une résidence privée : deux fois plus nombreuses que les personnes en CHSLD, plusieurs d’entre elles sont en perte d’autonomie grandissante et l’articulation entre les services du réseau public et ces milieux de vie est encore très pauvre. Donner « en concession » la gestion des CHSLD améliorera-t-il la continuité de services ?? Plutôt que des solutions à l’emporte-pièce qui risquent fort de réactiver (avec raison) la culture de confrontation qu’on affirme vouloir changer, ne pourrait-on imaginer qu’une collaboration accrue entre maintien à domicile, résidences privées et CHSLD ouvrirait la porte à des innovations plus porteuses ? Combien de fois les personnes en résidences privées se retrouvent à l’urgence, transportées en ambulance, parce que les services de santé NE SONT PAS disponibles là où ils devraient l’être ? Il y a peut-être là des coûts de dysfonctionnement à éviter.
Par ailleurs, quand le rapport suggère une plus grande imputabilité des cliniques médicales et des CSSS, il rate à mon avis une bonne occasion de mettre sur la table un aspect déficient de l’actuelle organisation des services : si l’Agence négocie directement avec chaque clinique et GMF, laissant de côté les CSSS quand il s’agit de planifier l’accès aux plateaux techniques, c’est qu’elle ne prend pas vraiment au sérieux le mandat de responsabilité populationnelle qui est donné à ces derniers. Ne pourrait-on imaginer que les CSSS jouent vraiment leur rôle d’interface entre les ressources du territoire local, y compris, surtout, les cliniques médicales ? Quel moyen leur donne-t-on pour ce faire ? Tant qu’à réduire le conseil d’administration des CSSS à un petit nombre de « personnes compétentes rémunérées » ne pourrait-on y introduire quelques représentants des cliniques médicales locales pour en rehausser la capacité d’influence auprès de ce corps, essentiel mais distant ?
Je travaille pour la premiiere et derniere foi pour une résidence privé. J’en fait des cauche mort. Comme décris les résidents ne rajeunisse pas donc leur conditions pour la plupart se détériore et ils ont besoin plus de services. Il y en a pas, car il y a une infirmiere auxiliaire x3 jours semaines de jour et une préposé pour 230 residents. De soir une personne majeure et de nuit un gardiens de nuit. En étant l’infirmiere je me fait constamment confronté par les familles car la directrice leurs promets des services qu’on na pas le personnel pour. J’ai approché l’OIIQ et il mon dit que rien ne pouvait se faire depuis la nouvelle loi en 2007. Je souhaite a ceux qui était d’accord le pire scenario lorsque leurs tour viendra.
Il y aurait lieu, je crois, de contacter le CSSS de la localité où se trouve cette résidence. Après tout, c’est lui qui a la responsabilité populationnelle de la santé sur son territoire.