Mise en ligne par Gilles en vrac…
De retour de quelques jours dans le Maine, au parc Acadia, où il a fait plus beau qu’à Montréal… Quelques 35 photos, parmi les 519 prises…
une mise à jour du PNSP
La mise à jour 2008 du Programme national de santé publique 2003-2012 est intéressante à plus d’un égard. À mi-parcours de ce plan de dix ans plusieurs choses ont changé dont la configuration même du réseau de service. La création des CSSS (centres de santé et de services sociaux) en 2004 avec leur « responsabilité populationnelle », leur rôle d’animation et de coordination dans la mise en place d’un réseau local de services, l’identification plus claire des responsabilités locales de santé publique… peuvent être vu comme des facteurs favorisant la mise en oeuvre de ce plan national visant l’amélioration de l’état de santé et bien-être de la population.
Pour ceux et celles qui ont de la difficulté avec les « programmes cannés« , la porte est ouverte, en matière de promotion-prévention en santé mentale : c’est l’occasion de participer à la définition des cadres !
La prévention des problèmes de santé mentale devrait par ailleurs recevoir plus d’attention. Dans
ce domaine, la documentation scientifique est claire : il faut intervenir à la fois auprès des individus
et sur les environnements. Pour l’heure, il n’a toutefois pas été possible d’ajouter des activités
en vue de soutenir cet objectif, parce qu’aucune ne répondait au critère d’efficacité reconnu.
Par contre, l’augmentation anticipée de la prévalence des problèmes de santé mentale dans la
population plaide en faveur d’une accentuation de la recherche et de l’expérimentation dans ce
secteur. (p. 43)
Sur la question du développement des communautés le document comporte quelques pages bien écrites qui font la distinction entre développement des communautés et la mobilisation des communautés autour d’objectifs précis de santé (p. 63). Une belle reconnaisance de l’expertise des intervenants communautaires.
Ce qui n’empêche pas le document d’être critique, notamment en regard des limites de certaines concertations intersectorielles qui mobilisent plus facilement les institutions et organismes importants : les citoyens et certains groupes actifs dans les milieux n’arrivent pas toujours à se faire une place dans une telle démarche, ce qui limite l’impact que les décisions et actions pourraient avoir sur le pouvoir d’agir individuel et collectif (p.64).
tout un vingtième !
De belles retrouvailles, comme à chaque fois, tous les deux ans aux colloques du RQIIAC… mais cette fois-ci, avec une note de nostalgie car on savait bien que plusieurs en étaient à leur dernière visite… la retraite étant proche, sinon déjà là ! La soirée du vendredi se passait au musée de la civilisation, rien de moins !
J’ai pris quelques photos : une couverture toute partielle et subjective. Et j’ai aussi promis (et commencé) un ou deux textes à déposer en regard de certains enjeux : capital social et pouvoir, notamment en lien avec cet article… D’ici la fin de la semaine cela devrait être fait.
en marge du colloque du RQIIAC
Je suis responsable de l’Observatoire populationnel du CSSS Lucille-Teasdale depuis 18 mois… Est-ce que je fais encore de l’organisation communautaire ?
Certains seront prompts à me dire que : Non ! Ce que je fais c’est un job d’agent de planification et de recherche.
Pour ma part je suis (encore) enclin à prétendre que oui, puisqu’une bonne partie de ma «clientèle» est constituée d’organismes communautaires, de tables de concertations à qui j’apporte ce que j’ai toujours fait : des données leur permettant de réfléchir leur orientation, de comprendre les besoins de la population, de défendre, argumenter leurs projets.
Naturellement, c’est une «spécialisation» – ou une partie de la tâche traditionnelle d’organisation communautaire. Je peux très bien imaginer une personne formée en sociologie ou en santé publique faire ce travail. Mais il pourrait y manquer une sensibilité, une compréhension de la dynamique sociale locale que 30 années de pratiques terrain m’ont permis d’accumuler et qui colorent sans doute à la fois ma disponibilité aux demandes externes et mon rôle conseil / analyste à l’égard des programmes internes.
On peut décrier, avec raison, le fait que certaines institutions ont transformé des postes d’OC en agents de planification. Mais on peut comprendre le besoin urgent de ces nouvelles institutions avec «responsabilité populationnelle» d’avoir une capacité d’analyse locale des populations et besoins. On peut même souhaiter que ces besoins d’information et de liaison aux communautés locales soient remplis par des organisateurs communautaires, pour peu que ces derniers acceptent la légitimité même de l’institution CSSS et reconnaissent la pertinence de ce mandat populationnel.
La responsabilité populationnelle, l’animation des réseaux locaux de services, la responsabilité locale de santé publique (y compris sa reconnaissance de l’importance du développement des communautés) sont des occasions, des opportunités de faire valoir le rôle d’homme-frontière, de passeur de l’organisateur communautaire. Un rôle parfois inconfortable, pris entre l’arbre et l’écorce dans le nouveau contexte institutionnel… mais cela n’a-t-il pas toujours été le cas ?
Je vais dire quelque chose de « sacrilège » aux oreilles de certains : j’aime bien mon CSSS ! J’apprécie les réels efforts qui ont été (et sont) faits pour articuler la démarche des projets cliniques aux ressources et réseaux des communautés locales; j’apprécie la qualité des échanges que la nouvelle équipe d’organisation communautaire (plus nombreuse) a permis; je constate que le « rapport de force » entre l’institution locale et les hôpitaux généraux et spécialisés, les centres jeunesse et centres de réadaptation… sont maintenant un peu plus égalitaires. L’enjeu d’une articulation intelligente avec le réseau de médecine de première ligne n’est pas encore gagné cependant. Mais les CSSS sont probablement mieux outillés pour ce défi que les CLSC l’étaient…
Que sera le RQIIAC dans 10 ans ? Une sous-section de la corpo des travailleurs sociaux ? En suivant les orientation du rapport Trudeau, on serait porté à le croire… À moins que le RQIIAC ne soit devenu le ROCADS [ce serait plus facile à prononcer ! ] pour Regroupement d’organisateurs communautaires et d’agents de développement social ! Après tout, ce n’est pas une religion, ni un parti politique (surtout pas) que nous avons fondé il y a vingt ans: c’est un espace d’échanges, un forum permettant de soutenir la réflexion sur les enjeux et les conditions du développement social et communautaire. Ces enjeux et conditions ont changé… ergo…