J’ai eu le plaisir de constater que Jean Trudeau, animateur du carnet Bloguevision, citait un billet de Gilles en vrac pour illustrer son propos : Comment la crise me touche personnellement. Plaisir et honneur que de côtoyer ainsi les plumes de Pollard et de Foglia, auteurs que j’estime beaucoup. Le premier faisant un tableau de ce qui peut advenir dans la prochaine période, et de ce que chacun pourrait faire. Alors que Foglia fait une belle réflexion sur la mort. Qui de manière surprenante prend un sens encore plus profond dans le contexte actuel. En effet inclure cette dimension de la finitude dans notre recherche de solutions… ça donne un peu de poids, de texture aux idées.
Incidemment, plusieurs textes de David Pollard sont à donner froid dans le dos, en termes de perspectives collectives.
Comme le souligne Jean, je constate aussi que les commentaires n’ont pas été nombreux dans les blogues et carnets sur la crise, les enjeux… Comme si la gravité de la situation avait empêché les gens de se prononcer rapidement… et peut-être aussi le contexte des célébrations de fin d’année, où on ne se presse pas d’aborder les questions sans réponse, les situations sans issue… ou que l’on craint telles.
Parmi les pistes de solution avancées, autres que celles qui consistent à « sauver les banques » (ou les canards boiteux), certains européens de gauche font la promotion du retour du protectionnisme… Une entrevue avec Emmanuel Todd. Je ne suis pas certain de suivre cette piste du protectionnisme. Même si le libéralisme (voir la dernière partie du billet de Jean Trudeau) a effectivement été l’étendard sous lequel l’accélération et l’approfondissement des conditions de la crise actuelle se sont produits, quelle serait la situation, en particulier dans les pays en développement, si le protectionnisme avait continué de prévaloir ? Seraient-ils encore simplement fournisseurs de matières premières ? Le mur de Berlin serait-il tombé, s’il n’y avait pas eu la pression du libéralisme et des échanges ? On ne refait pas l’histoire, heureusement. Aussi le protectionnisme dont on parle aujourd’hui pourra peut-être être encadré, planifié de sorte à mieux servir des intérêts sociaux et non seulement préserver des corporatismes rétrogrades.