Je ne suis pas vraiment collectionneur, plutôt un bibliophile qui s’était donné l’idée d’amasser les cent premiers titres de la collection Rivages/Noirs. C’était une façon de me donner un but dans mes pérégrinations chez les bouquinistes.
Hé bien j’y suis : il ne m’en manque qu’un seul, le numéro 19 : Drôles de frères, de Donald Westlake.
J’ai bien aimé ce que j’ai lu de cette collection, bien que je ne me sois pas cantonné aux cent premiers. Ni à cette seule collection, d’ailleurs, en matière de policiers. La collection Seuil Policiers,notamment, m’a fait connaître les Mankell, Connelly, Block, et plus récemment Dahl.
Mais pourquoi donc les auteurs de romans policiers suédois sont-ils si appréciés ? Mankell, Dahl, mais aussi, naturellement, le phénomène Stieg Larsson. Peut-être y a-t-il quelque chose de foncièrement Saxon, comme dans Anglo-Saxon, dans ces personnages de policiers-enquêteurs, défenseurs de la veuve et pisteurs de la vérité, souvent des individus aux méthodes singulières, des individualités en fait, plutôt que des porte-paroles de l’institution. En fait c’est sans doute cet équilibre qui fait la dynamique du roman policier : de l’intérieur de l’appareil le plus étatique possible, celui dont le devoir est de défendre le droit et la propriété… montrer l’humanité, les faiblesses des individus, mais aussi leur courage, leur idéalisme parfois obtus…
Il faut une société de droit pour cadre de ces romans policiers… même si cette société est pourrie, et que les policiers frayent avec ceux qu’ils sont supposer arrêter… Sans société de droit, dans une société totalitaire par exemple, il y a beaucoup de policiers mais peu de matière à romans policiers ! Enfin, ça ne répond pas vraiment à la question du Pourquoi en Suède ?