mixité sociale

Bernard G. parle de La disparition de la mixité sociale tout en citant ce texte assez élaboré, Pour une approche critique de la mixité sociale, sur les conséquences (surtout négatives) de la dite mixité.

Ce texte de Éric Charmes a le mérite de pointer vers plusieurs recherches récentes sur la question, même si la réalité des politiques de mixités peut être fort différente d’un pays à l’autre, d’un gouvernement à l’autre. Pour certains, la mixité a signifié essentiellement une déségrégation, imposée : les quartiers ou écoles obligés d’accueillir un pourcentage de « défavorisés ». Avec pour conséquences : « les élèves de milieu défavorisé ressentent d’autant plus négativement leur situation sociale que leur lycée est favorisé ». En matière d’intervention sur l’habitation, l’auteur cite des politiques de dispersion des populations pauvres, imposant des déplacements aux plus démunis, qui ont pour effets de briser les solidarités et les liens établis…

Lorsque la mixité sociale n’impose pas ce fardeau aux « pauvres » mais plutôt introduit dans des quartiers-ghetto (ou à risque de le devenir) des populations nouvelles… et que cette introduction peut se faire à la faveur de la conversion d’espaces industriels vétustes en espaces d’habitations… je crois qu’il est possible de parler de mixité sociale avec moins d’impacts négatifs. J’ai naturellement en tête l’exemple du quartier Hochelaga-Maisonneuve, qui a connu au cours des dernières années un tel type de développement. Contrairement à ce qui s’est passé dans d’autres quartiers (ex: le Plateau), les nouvelles populations plus aisées n’ont pas pris la place de la population traditionnelle mais elles se sont plutôt installées dans les nouveaux ensembles créés sur les anciens terrains industriels ou dans les édifices convertis. Ce serait intéressant de faire une recherche sur cette évolution récente. Une recherche-action qui pourrait peut-être faciliter, renforcer les aspects positifs de cette mixité tout en amenuisant les irritants, toujours présents.

Mais comme le souligne avec raison l’article de Éric Charmes, la mixité par elle-même ne remplace pas l’obligation de faire les investissements nécessaires, notamment en éducation ou dans les équipements collectifs, pour compenser les pertes et déficits grevant l’avenir des enfants de ces « quartiers difficiles ».

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Vaut-il mieux des politiques d’amélioration des places ou des moyens d’augmenter ses chances d’en sortir ? C’est la question que pose François Dubet dans Les places et les chances .

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