système américain

Encore une fois en discutant cet après-midi je me suis demandé laquelle des deux chambres (Sénat ou Chambre des représentants) comprenait 100 élus… Il s’agit du Sénat, représentant les États confédérés, à raison de deux sénateurs par État. La Chambre des représentants, quant à elle, avec ses 435 élus, représente les citoyens américains.

Je crois que je vais m’en souvenir maintenant : la Chambre des représentants est la plus nombreuse, la plus représentative…

neurosciences et liberté

Le débat sur la nature de l’esprit humain entre les déterministes-réductionnistes et les tenants d’autre chose (dualistes nouveau genre ?) a remplacé, poursuivi l’ancien débat dualiste / monistes ou encore idéaliste / matérialiste. Mais, à part remplir les étalages des libraires de parutions érudites, quels sont les enjeux de tels débats ? Cela fera-t-il vraiment une différence que l’une ou l’autre tendance l’emporte ? En fait les positions radicalement opposées sont souvent le fait de procédés rhétoriques : il a toujours été plus facile de valoriser son point de vue quand celui de l’adversaire conduit le monde au cataclysme !

Mais les méchants ne sont pas toujours ceux qu’on pense. Ainsi le caractère profondément dualiste, imposant une séparation essentielle entre le corps et l’esprit, du point de vue de Descartes, qu’on a critiqué avec raison, aura sans doute été le plus grand contributeur, facilitateur du développement de la position matérialiste / scientifique d’aujourd’hui : en isolant de manière quasi étanche le monde de la matière de celui des idées, de l’âme, cela aura permis de dégager l’expérimentation scientifique de la tutelle de l’Église et ainsi facilité le développement rapide des sciences et de la position matérialiste-moniste. (suite sur la page Neurosciences et liberté – I)

performance de santé

En furetant sur le site du Commissaire à la santé et au bien-être, j’ai trouvé cette étude, datant de l’époque où le Conseil de la santé et du bien-être préparait l’arrivée du Commissaire. Intitulée Un cadre d’évaluation globale de la performance des systèmes de services de santé: Le modèle EGIPSS (pdf 2 Mo), les auteurs (François Champagne, André-Pierre Contandriopoulos, Julie Picot-Touché, François Béland, Hung Nguyen) examinent et comparent les cadres d’évaluation et indicateurs utilisés par l’OMS, l’OCDE, la Grande-Bretagne, les États-Unis, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada…

S’appuyant sur la théorie de l’action sociale (empruntant à Parsons, Friedberg, Rocher et Bourdieu et Wacquant) ils proposent un modèle intégrateur de la performance organisationnelle.

Cette théorie de l’action sociale précise les quatre fonctions essentielles qu’une organisation doit constamment maintenir pour survivre :

1- Une orientation vers les buts. Cette fonction est liée à la capacité de l’organisation d’atteindre des buts fondamentaux. Pour une organisation publique de santé, il peut s’agir de l’amélioration de l’état de santé des individus et de la population, de l’efficacité, de l’efficience, de l’équité et de la satisfaction des divers groupes d’intérêt. Continuer la lecture de « performance de santé »

cognition incarnée

Embodied cognition, que l’on traduit en français par cognition incarnée, c’est dire que la cognition, ou les mécanismes de la pensée ne sont pas limités ou enfermés dans les seules limites du cerveau. Certains poussent cette « incarnation » jusque dans la culture, l’environnement. D’autres insistent plutôt sur les racines corporelles, en plus du cerveau, pour expliquer les mécanismes de la pensée.

On s’éloigne, de plus en plus et heureusement, des conceptions toutes cérébrales de la pensée, pour redonner à la conscience son fondement en émotions, en animalité. Antonio Damasio, dont les recherches ont montré cette nécessaire présence de l’émotion pour asseoir, appuyer la décision même la plus logique, publie ces jours-ci un nouveau bouquin, Self Comes to Mind.  Jonah Lehrer présente ici l’auteur et lui pose quelques questions sur son blogue, Frontal Cortex.

Le débat fait rage, semble-t-il… ce qui me fait découvrir ce blogueur philosophe, et ce blogue de philosophes… qui m’apprend que les éditions Ithaque viennent de publier : L’esprit conscient : À la recherche d’une théorie fondamentale, une traduction de The conscious Mind: In Search of a Fundamental Theory, l’ouvrage majeur de David Chalmers.

médecins de famille ? vraiment ?

La campagne que mène actuellement la FMOQ pour dire aux Québécois qu’ils sont deux millions à ne pas avoir de médecin de famille est odieuse. Tout d’abord, si on offrait à tous les Québécois la possibilité d’avoir un médecin, tous ne répondraient pas… car une bonne partie des jeunes, et de moins jeunes, en bonne santé, n’y verraient pas d’intérêt. À tort, vous croyez ? Pas dans l’état actuel de la médecine-maladie. Peut-être un jour, quand les médecins seront entourés d’équipes multidisciplinaires aptes à soutenir des jeunes en phase de croissance… compétentes et équipées pour répondre aux questions que se posent les jeunes dans leur évolution vers la maturité… ou d’autres personnes qui n’ont pas de problèmes aiguës mais pourraient profiter de conseils et d’accompagnements.

De donner ainsi l’impression que tous ont le même besoin, c’est grossir artificiellement les chiffres et c’est passer sous silence ou réduire l’importance et les besoins urgents des personnes avec maladies chroniques ou des femmes enceintes qui pourraient sans doute être mieux servies par une meilleure organisation des services. La valorisation de la médecine familiale est une bonne chose. Mais dans le contexte actuel où les médecins spécialistes gagnent plus de 50% de plus que les médecins de famille (comme on le souligne dans le vidéo) et que ces derniers continuent d’être payés à l’acte (ça, on le passe sous silence), pour l’essentiel, je vois mal comment interpréter la campagne de la FMOQ comme autre chose qu’un exercice démagogique dans un effort de négociation salariale. Continuer la lecture de « médecins de famille ? vraiment ? »

urgences, hôpitaux et CSSS

Le rapport Ross, The Patient Journey Through Emergency Care in Nova Scotia (pdf – 104 pages), sur les services d’urgence en Nouvelle-Écosse, résumé ici par André Picard du Globe and Mail, soulève des questions (et suggère des réponses) qui, même si elles s’inspirent de la situation dans cette province pourraient bien s’appliquer au Québec et ailleurs au Canada.

Plusieurs des recommandations sont connues et ont déjà fait l’objet de multiples rapports ici et ailleurs : de meilleurs services à domicile, des suivis plus adéquats pour les malades chroniques et les personnes avec problèmes de santé mentale… Mais l’une d’entre elles mérite d’être soulignée : salarier les médecins de l’urgence. Ici j’avoue mon ignorance : est-ce que les médecins à l’urgence d’un hôpital comme Maisonneuve-Rosemont sont encore rémunérés « à l’acte » ? Si c’est le cas (comme ça l’est en Nouvelle-Écosse) on peut comprendre qu’ils n’aient pas beaucoup de motivation à ce que les urgences soient libérées des cas bénins car ce sont ces cas qui sont la principale source de leurs revenus.

On peut consulter sur le site de la Régie de l’assurance-maladie du Québec le manuel de facturation des omnipraticiens (464 pages), les lettres d’entente et accords particuliers (996 pages) pour avoir une idée des mécanismes (complexes) de rémunération à l’acte ou mixtes qui sont actuellement appliqués. Il y a aussi un autre manuel de facturation (725 pages) et un ensemble de lettres d’ententes et accords particuliers (417 pages) pour les médecins spécialistes.

Pour avoir fréquenté ces dernières années l’urgence de cet hôpital plus souvent que je ne l’aurais souhaité, en l’occurrence pour y retrouver ou accompagner ma mère, je suis encore surpris, à chaque fois, du nombre effarant de personnes qu’on entasse dans les corridors. Car c’est cela l’urgence : des dizaines de patients couchés sur des civières le long des corridors. Continuer la lecture de « urgences, hôpitaux et CSSS »

tool-kits et politiques au R-U

De retour d’une petite semaine de congé, la revue des bulletins de veille, sur les politiques publiques de santé, en administration publique, sur le vieillissement, sur la santé des populations ou sur la santé et le bien-être (Montérégie) me font découvrir quelques nouvelles ressources.

Une question me frappe, en furetant quelques sites outre-atlantiques : le Royaume-Uni (ou la Grande-Bretagne, selon les programmes) qui a innové depuis plusieurs années tant dans les domaines de la santé communautaire, de l’empowerment des communautés locales que de l’évaluation d’impact des politiques publiques, beaucoup de domaines où ces initiatives ont conduit à la publication de rapports, de tool-kits, et autres documents en ligne utiles aux agents de santé publique et de développement des communautés locales, est-ce que cette activité riche sera freinée par les restrictions budgétaires qui s’annoncent là-bas ?

Parmi les outils récents : une boîte à outils sur la prévention du suicide (avec des outils d’évaluation – audit tool) mise à jour en 2009. Le même site du National Mental Health Development Unit propose des outils pour un impact local en promotion de la santé mentale, dont une boîte à outils pour l’évaluation d’impact en santé mentale (pdf) et un rapport de novembre 2009 (pdf) sur l’utilisation de cette outil d’évaluation d’impact.

En provenances des États-Unis maintenant, des leçons tirées du mouvement des communautés en santé (Multisectoral Lessons from Healthy Communities).

The movement has evolved from multisector partnerships that focused on improving the health, well-being, and quality of life for people and the social determinants of health to partnerships that focus more on chronic disease prevention, health equity, and environmental change. Evaluating the effects of community programs on population health has been challenging for a number of reasons. More metrics need to be developed for population health that will address inequities and focus policies on long-term health effects.