J’ai changé d’avis… et retiré les deux billets écrits en fin de semaine. En fait je ne les ai pas jetés très loin, seulement déplacés ici, sur une page avec une petite introduction où je reconnais avoir porté un jugement précipité, à partir d’une information incomplète.
Oui, en effet, les statistiques transmises au ministère ne comporteront plus de « variable » CLSC, mais cela ne veut pas dire que les interventions et clientèles ne pourront pas être agrégées par territoires de CLSC, à partir des adresses des clients. Comme on le fait déjà dans certains tableaux tirés de iCLSC (ici Les usagers par centres d’activité et profils) , où l’on peut avoir les clientèles par CLSC « producteur » de services, mais aussi par « CLSC de résidence du patient ». Cette distinction étant parfois utile et nécessaire lorsque des portions importantes de clientèles viennent d’un autre territoire que celui du CLSC offrant le service. Comme on le fait aussi depuis longtemps avec les statistiques des hôpitaux.
Je n’ai pas l’habitude de réécrire mes billets ainsi, et je m’en excuse auprès de vous, chers lecteurs. J’espère sincèrement m’être trompé et avoir imaginé une mauvaise foi où il n’y en avait pas. On me dit que le nouveau fonctionnement « par CSSS » posera, cependant, plus de problèmes pour certains programmes de santé publique, ou d’intervention communautaire, où les interventions ne sont pas associées à des adresses de clientèles, mais à des organisations, des événements… Mais ce problème se posait déjà dans l’ancienne façon de faire : les statistiques d’interventions collectives ou communautaires n’ont jamais été vraiment satisfaisantes. Et ici je ne crois pas que les statistiques administratives nous donneront des choses vraiment utiles ou comparables, alors que nous avons peine à comparer et faire sens des interventions déjà très codifiées des professions médicales ou de nursing.
Les études de cas, bilans de projets ou analyses de réseaux seraient sans doute plus intéressantes dans ces domaines que les statistiques d’intervention.
Encore une fois, mes excuses pour ce faux pas… Mon intention, vous l’aurez compris, était de défendre le maintien d’une approche par territoires historiques et communautés distinctes où les solidarités et alliances construites depuis des décennies sont à cultiver précieusement.