Le développement des communautés ne semble plus faire parti des priorités stratégiques de la direction de la santé publique de Montréal. Après une réflexion autour d’un cadre de référence en la matière, qui a donné lieu à une mémorable (rare) rencontre entre les organisateurs communautaires des CLSC et la santé publique, cadre qui semblait donner suite à la mise de l’avant d’une telle orientation dans le plan national de santé publique (mise à jour de 2008), la question est semble-t-il disparue des perspectives stratégiques. Les priorités transversales aujourd’hui mises de l’avant sont la lutte aux inégalités et les maladies chroniques.
Le terrain était peut-être trop politique. Ou, plus prosaïquement, il n’y avait peut-être pas d’intérêt ou de ressources dans l’équipe régionale pour soutenir cette stratégie avec conséquence. De la même manière qu’il n’y a pas d’équipe ou de ressources consacrées à la population des aînés fragiles. Et, en effet, pour revenir au politique, comment aller plus loin que de donner aux quartiers un soutien comme celui qui est offert par le programme tripartite (Centraide, Ville et Agence) sans s’avancer sur une glace mince de débats et d’enjeux dépassant largement les questions de santé. Et même sur les questions de santé…
Que la santé publique se prononce sur les projets d’autoroute ou encore les visions à long terme du développement durable métropolitain, ça passe encore. Qu’elle se donne les moyens de se prononcer sur les prochains budgets et politiques en services aux ainés, ou les crédits d’impôt pour des services de garde des enfants en milieu familial non régis… et on l’accuserait vite de mordre la main qui la nourrit ! Et pourquoi aucune parole citoyenne informée (*) sur le développement des GMF, de la « nouvelle » pratique de médecine familiale… en lien supposé avec les efforts des communautés environnantes dans les domaines favorables à la santé et au soutien social ?
Pourquoi si peu de présence des institutions de santé et services sociaux (CSSS, santé publique de Montréal) lors de la fondation de Communagir ? La présence active de la fondation Chagnon ne devrait pas être la raison, en ce qui concerne la santé publique. Et puis, avec son initiative de soutien tripartite aux tables de quartiers, la direction de santé publique de Montréal est intimement liée aux questions de développement des communautés. Bon, « intimement » est peut-être un peu fort, pour le 20 000$ par quartier que peut représenter l’investissement de soutien.
_______(*) Oui, il y a certains « comités d’usagers » des CSSS…
P.S. Voir ajout.