Quelques photos prises lors de ma première visite à l’exposition Mosaïcultures au Jardin botanique de Montréal.
[Le 18 août] Ajouté 51 photos aux 44 premières. À la fin. Photos du matin, pour voir l’autre face de certains « monuments », et pour celles du circuit, dont celle de l’homme qui plantait des arbres, que je n’avais pas vu la première fois.
On a parlé depuis longtemps du Peak Oil, le pic du pétrole, point de la plus haute consommation (ou extraction) au delà duquel la consommation diminuera, inexorablement, et les prix augmenteront tout autant. La mise en production récente de plusieurs nouvelles sources d’énergies fossiles, notamment par le fractionnement hydraulique (fracking), a repoussé quelque peu ce pic pétrolier, au grand dam des écologistes qui comptaient sur ce nouveau choc pétrolier pour accélérer la réduction de la consommation (et des gaz à effets de serre) et induire le passage à des énergies plus propres.
Il semble (We will never run out of oil) que des sources importantes de gaz, pour l’instant peu exploitées, pourraient encore prolonger le règne des énergies fossiles à bon marché : le gaz naturel issu de l’hydrate de méthane, cette glace qui brûle qu’on trouve sur les fonds marins. Si l’on compte sur les pressions économiques dues à la rareté pour faire changer les habitudes de consommation énergétiques… il faudra se résoudre à créer une rareté artificielle, par des taxes et droits. À moins que la rareté ne se fasse sentir ailleurs.
Dans le graphique suivant on illustre, non pas les « pics » de consommation mais bien, les dates d’épuisement des ressources ! (Voir aussi Metal stocks and sustainability – pdf)
Et ce tableau ne comprend pas les richesses surexploitées que sont l’eau potable (peak water) et les terres arables. Est-ce la « gratuité » de l’eau qui en a accéléré la déplétion ? La fameuse (1968) Tragédie des biens communs (Tradedy of the commons – texte original) de Garrett Hardin semble bien en cours de réalisation. La critique qu’en a fait, à juste titre, Ostrom en mettant en valeur les modes traditionnels coopératifs de gestion du bien commun n’a pas ouvert pour autant de solution aux excès de la logique du marché qui s’applique encore à la majorité des ressources de la planète.
Nous sommes entrés dans l’anthropocène (Wikipedia-fr) : les hommes ont façonné la planète au point de la rendre géologiquement différente de la période précédente, l’holocène. Ont « façonné »… il serait plus juste de parler de saccage, de gabegie aveugle et à court terme, égoïste et cynique de la part de quelques générations d’humains, particulièrement dans quelques régions de la planète (Was America’s Economic Prosperity Just a Historical Accident?). Que faire ? S’orienter vers des sources d’énergie plus propres… réduire drastiquement et rapidement les consommations de charbon à des fins industrielles et de chauffage domestique. Même s’il faut remplacer par d’autres sources fossiles « transitoires », tel le méthane hydrate.
Mais on peut pas seulement changer les sources d’énergie : il faut radicalement réduire la quantité d’énergie (et de matières non renouvelables) consommée par chaque génération, chaque famille, chaque individu. Poursuivre le cours actuel des choses nous conduit droit à un nouvel âge de fer, car il ne restera plus de nickel (ni de cadmium, de cobalt ou de platine…) pour faire de l’acier.
il n’y a pas assez de lithium ou de cobalt sur la terre pour équiper plusieurs centaines de millions de véhicules électriques (…) Le salut passe par ralentissement de la vitesse des cycles, c’est à dire une augmentation considérable de la durée de vie des produits. [Décroissance ou âge de fer]
Tirée du Monde, qui la reprenait du Courrier international qui l’avait reprise de l’auteur chilien , Marcelo Duhalde, du El Mercurio.
Lutter contre l’obsolescence c’est exiger des produits garantis pour 5 ans (10 ans, pour certains, non ?) ; c’est exiger des produits réparables ; des produits recyclables, démontables, dont on peut extraire facilement les composantes métalliques… Il semble que l’Europe s’apprête à légiférer en ce domaine. Processus lent, long et fastidieux, plus difficile encore à faire respecter qu’à adopter comme règlement. Mais processus incontournable et utile s’il s’accompagne de l’éducation et de la mobilisation des populations. Ce n’est pas la conscience individuelle, la compréhension intellectuelle des effets nocifs de nos comportements qui nous en fera changer, c’est la conscience collective en acte qui instillera et imposera ces nouveaux comportements. Une conscience allumée, nourrie par tous ces débats mais aussi ces projets, ces actions concrètes – même si très locales.
Il y aura des moments difficiles à passer. Il faut s’y préparer. Et ces petites victoires, ces petits gestes sont autant d’expérimentations et de pratiques construisant les savoirs et les liens dont nous aurons grandement besoin. Un million de révolutions tranquilles sont en marche. La richesse et le nombre des projets collectifs et mobilisations citoyennes décrits par Bénédicte Manier dans ce livre font un peu oublier, compensent pour l’absence de cohérence, de convergence dans ce fourmillement. Naturellement l’auteure ne peut pas inventer ce qui n’existe pas encore… J’aimerais bien transcrire ici la liste des sites web auxquels on réfère dans cet ouvrage.
Terminé la lecture de ce fascinant petit bouquin, qui m’introduisait (entre autres) au concept et au réseau des Villes en transition, en transition vers – non pas le développement durable mais – la décroissance.
Le réseau des Villes et communautés en transition est étendu (en anglais : Transition Network). Il y a même un réseau québécois : Réseau transition Québec ! Dans lequel on retrouve quelques quartiers de Montréal : Villeray en transition, Transition Plateau, Transition NDG… Un réseau qui n’a pas encore dix ans, né à l’initiative d’une petite ville anglaise Totnes, visant à préparer les communautés locales à la décroissance, à la réduction de l’empreinte énergétique. Comme le disait Dennis Meadows, en conclusion du livre Penser la décroissance (voir la table des matières) : Il est trop tard pour le développement durable. Cet auteur du livre The Limit to Growth (Halte à la croissance) est bien placé pour le dire. Quarante ans après la publication de ce rapport commandé par le Club de Rome, Meadows peut en effet constater que nous aurions pu, en 1972, éviter l’obligation de décroissance en s’orientant dès lors vers le développement durable. Mais après quatre décennies de développement sans vergogne, sans restriction… il faut se rendre à l’évidence : il faudra réduire, drastiquement, nos consommations d’eau, d’énergie, de métaux…
Nos sociétés sont accrocs au pétrole et aux énergies bon marché, au développement rapide et sans égard à l’avenir et pour lutter contre cette addiction il nous faut d’abord la reconnaître. Même si, à l’évidence, il faudra agir à l’échèle planétaire, les transformations qui seront nécessaires sont tellement profondes que l’approche très locale, quartier par quartier, village par village me semble incontournable. La culture des quartiers, c’est aussi cela.
Une réflexion qui résonnait à l’écoute de l’émission diffusée hier soir Last Call for the Oasis (encore disponible pour 30 jours sur le site de la CBC – mais aussi disponible sur Netflix et iTunes).
Montréal, parce que… Un beau petit texte d’Alain Saulnier sur la relation entre le Québec et Montréal, cette dernière vue comme capitale de la francophonie d’Amérique. Grande question s’il en est : comment le Québec peut-il s’affirmer comme nation si sa métropole, son coeur est divisé, multiple, lié par le sang et les langues aux quatre coins du continent, de la planète ? Publié sur le site de Microculture dans le cadre de Dix textes sur le rôle de la langue française pour le développement de Montréal, métropole culturelle. En plus de celui d’Alain Saulnier on retrouve parmi ces dix textes ceux de Catherine Pogonat, Josh Reed, et d’autres encore qui soulignent l’importance de la multiplicité culturelle de Montréal : des manières polyphoniques d’être francophone ! (voir aussi cet autre recueil emblématique : 18 tendances pour le développement culturel local à Montréal)
Je ne connaissais pas ce site Microculture, dont le slogan « pour parler culture quartier par quartier » en appelle aux quartiers comme expressions, incarnations de la culture (francophone ? montréalaise ?) d’aujourd’hui. On annonce la préparation d’un Guide : Culture Montréal travaille à l’élaboration du Guide de développement des quartiers culturels, un outil d’accompagnement pour les communautés désirant inclure les arts et la culture dans leurs objectifs de développement local. Pourtant on mélange aussitôt, dans la liste en colone de gauche, quartiers et arrondissements. On présente une liste des arrondissements et municipalités de Montréal, mais en incluant les anciennes municipalités, avant la fusion. C’est vrai que dans le Montréal post fusion, ces dernières ont le statut d’arrondissements. Alors que les anciens quartiers de Montréal, aux histoires plus vieilles et denses (intenses ?) que la plupart des villes de l’île, ont eux-mêmes été fusionnés au sein d’arrondissements dont l’arbitraire des découpages fut accentué par la toile disparate des 27 municipalités indépendantes de l’époque. L’objectif de Microculture serait mieux servi s’ils respectaient les appellations historiques des quartiers de Montréal, en plus des anciennes municipalités indépendantes.
Mais combien y a-t-il de quartiers à Montréal ? Au moins 29, suivant la Coalition montréalaise des Tables de quartier. Cette coalition ne semble pas avoir d’autre site web que sa page Facebook…:-( Difficile d’y trouver quoique ce soit. C’est sur le site de Collectif quartier que je retrouverai un document de promotion de 2010 qui donne, en dernière page, la liste des 29 tables de quartier (pdf). Incidemment, j’y trouve aussi cette Plate-forme de la coalition à propos de la fameuse ATI (pdf), approche territoriale intégrée.
Pour revenir à la culture des quartiers et au développement local par la culture, je vous suggère ce billet de Kevin sur the neighbourhoods blog à propos des chorales locales comme levier de développement communautaire. Il y pointe vers ce rapport d’évaluation d’initiatives en ce sens : The heroes inside, Building communities in community choirs (pdf).
Une pointe de 150 vues d’une page de ce carnet (îlots de chaleur urbains), hier seulement. Je me rends sur la page et c’est pour constater que le lien créé en 2009 vers l’outil cartographique de l’INSPQ sur les îlots de chaleur doit être corrigé ! J’en profite pour faire le tour de la nouvelle interface. Sous OS X (avec Chrome), la connexion avec Itinéraire de Google ne fonctionne pas. Mais les cartes de chaleurs semblent plus précises, même si pas subtiles. On est dans le rouge ou on ne l’est pas… Mais quand on ajoute la couche des îlots de fraicheur, ça donne un portrait déjà plus intéressant. Ici quelques saisies d’écran de portions de Montréal. En plus du centre-est de Montréal (ci-bas), on peut voir le sud-ouest, le nord, l’est et l’ouest. De quand datent ces données sur les chaleurs ?
Je n’ai pas réussi à trouver un seul paragraphe qui explique, introduise cet outil cartographique… sauf les liens qui se trouvent dans la page du PACC 2006-2012. Autrement dit – il ne semble pas y avoir de suite aux 3 appels de projets visant à combattre les îlots de chaleurs qui ont été réalisés durant ce plan d’action sur les changements climatiques. On prépare bien une conférence internationale à Québec en octobre prochain… où l’on parlera sans doute des beaux projets qu’on a financé durant ces 6 années. Mais c’est tout ? C’est fini la lutte aux changements climatiques dans nos villes asphaltées, surchauffées par la climatisation ? Mais peut-être qu’un projet lié trop étroitement à la mission de santé (financé par l’INSPQ) du gouvernement manquait d’ampleur et de moyens…
C’est maintenant, pendant ces chaleurs extrêmes, qu’on doit prendre la mesure de la qualité de nos aménagements… et de nos projets futurs.
On trouve en kiosque actuellement, un Nouvel Observateur « hors-série » portant sur Les chef-d’oeuvre de la littérature du XIXe et XXe siècle, commentés par des écrivains d’aujourd’hui. Il est intéressant de se voir introduit à ces classiques, d’autant plus que les plus anciens d’entre eux sont maintenant disponibles en format numérique gratuitement. Ici la liste (avec liens vers la version numérique format Kindle – gratuite) – pour emporter sur la plage !