plus près du fleuve pour qui ?

Les projets des divers candidats et partis montréalais afin d’améliorer l’accessibilité du fleuve vont du plus humble au plus audacieux. Soit on est prêt à investir des milliards (7 G$) pour ériger une barrière de gratte-ciels sur les rives faisant face à la pointe de l’île Ste-Hélène en créant une Entrée maritime (entrevue de Richard Bergeron et d’autres autres candidats avec Patrice Roy, au téléjournal de Montréal le 10 octobre). Soit on met en valeur le parc Bellerive, ou des projets de plages à Pointe-aux-Trembles des projets (voir minute 4:35 de l’entrevue) qui étaient déjà dans les cahiers de l’administration précédente, ou qui pourraient faire parti de la gestion ordinaire des espaces verts de n’importe quelle administration.

Je ne suis pas contre les projets ambitieux de réappropriation des berges du Saint-Laurent, je me demande seulement pour qui travaille-t-on ? Que l’on construise du logement pour retenir une part des milliers de ménages qui quittent pour la banlieue chaque année, j’en suis. Mais un quartier fait de tours d’habitation convient-il vraiment à la clientèle de ces jeunes familles ? Si on avait une vision un peu moins pointée vers le centre-ville, le Vieux-Montréal, l’île Sainte-Hélène, on pourrait voir, entre autres, que le fleuve Saint-Laurent compte d’autres îles que la Sainte-Hélène, et qu’il y a même un Parc national des îles de Boucherville, un peu à l’est…

Ce parc ne devrait-il pas compter comme une destination de choix pour la randonnée pour les habitants de l’île de Montréal et les touristes qui la visitent ? Au moins autant que la montagne ou le jardin botanique ? Bon, peut-être pas autant, mais cette réserve de nature, lieu exceptionnel de randonnées pédestres et excursions aquatiques à quelques kilomètres du centre-ville, à cinq kilomètres seulement du jardin botanique et de l’Espace pour la vie… pourrait être beaucoup plus accessible, été comme hiver. Ce faisant nous pourrions « revitaliser » ou donner du sens aux nouveaux développements promis dans l’arrondissement : prolongement du boulevard de l’Assomption, aménagements pour faciliter le transport en provenance du port… Et si nous osions profiter de ces transformations nécessaires pour inclure, reconstruire une « coulée verte » sous la forme d’un nouveau chemin Olmsted allant du Jardin botanique jusqu’aux îles de Boucherville ?

On parle d’un téléphérique entre l’Entrée maritime et l’île Sainte-Hélène… Je pense qu’un pont piétonnier et cycliste donnant accès aux îles de Boucherville et au parc national serait aussi intéressant. Surtout si on l’inscrit dans un aménagement reliant cet ouvrage de génie civil à l’Espace pour la vie. Cela ne serait pas le seul chemin pour s’y rendre, évidemment. Mais cela contribuerait à construire une Ville qui se marche.

Une ville où l’on peut marcher sans toujours avoir l’automobile qui vous assaille, vous menace. C’est un privilège que de pouvoir traverser des quartiers en marchant ou à bicyclette sans avoir à traverser de rue ! On peut le faire dans les grands parcs (Mont-Royal, jardin botanique, Angrignon) mais aussi le long de la voie ferrée délimitant les quartiers Rosemont, Plateau, Outremont, Côte-des-neiges, Côte-Saint-Luc. Une voie pédestre et cyclable qui se réalisera enfin (voir mon animation de 2001), semble-t-il, sous l’impulsion du nouveau campus de l’Université de Montréal près de la gare de triage d’Outremont. [Dans Rêver Montréal, voir projet #31 Dino Bumbaru « Un réseau de promenades métropolitaines »; #48 Michel Archambeault « Découvrir sa ville en marchant : pourquoi pas ? ; #75 Hamelin et Yacouvakis « Pour un réseau piéton et vert »; et ? #68 Robert Lacroix « Une ville de savoir négligée » – où il parle du campus à Outremont et des aménagements – à moins que ça ne soit dans un autre projet – j’ai prêté ma copie du livre…]

S’il fallait attendre le développement d’un nouveau campus universitaire ou la construction milliardaire de tours riveraines pour se donner les moyens de marcher la ville… Nous devons préserver une partie des espaces industriels libérés par le déplacement des industries lourdes pour construire de l’habitation mais aussi pour l’usage de tous, pour la préservation d’un droit de passage, large comme un nouveau « chemin Olmsted » (chemin pour piétons et cyclistes faisant le tour de la montagne).

Grâce à la trame continue de l’espace industriel à l’est de la rue Viau, espace qui, au sud, rejoint par l’emprise de la voie ferrée les terrains en face du port, lui-même devant la pointe de l’île Charron, on peut imaginer un chemin pour piétons et cyclistes. Quelque chose de beau, qui grandira. Quelque chose pour les générations à venir qui ne reposerait pas d’abord sur le béton et l’acier, mais sur l’arboriculture et des aménagements en terre battue pour y marcher, y rouler, y skier.

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Je ne pouvais m’empêcher de partager avec vous le résultat, un peu fou, de mes réflexions et pérégrinations dans ces espaces qui me sont devenus intimes, après 36 ans de travail et 60 ans de vie à parcourir Longue-Pointe, Hochelaga-Maisonneuve et Mercier. Je suis un gars de l’Est. Me suis aventuré sur le Plateau durant quelques années alors que les loyers étaient encore abordables, pendant mes études à l’UQAM. Puis je suis revenu dans l’Est pour y travailler, en 1976 dans Hochelaga-Maisonneuve. Où j’ai habité, élevé mes enfants. Depuis quelques années j’habite Mercier-Ouest. Un quartier moins dense et plus tranquille que HoMa mais que j’ai plaisir à parcourir, à découvrir et à rêver.  

P.S. 18 oct. : Un téléphérique plutôt qu’on pont pédestre ?

santé mentale des jeunes

Kirby, l’ex-sénateur champion de la santé mentale (rapport Kirby De l’ombre à la lumière, 2006) persiste et signe. Il propose aux provinces et au fédéral d’investir l’équivalent de la protection offerte aux employés du secteur public (et privé syndiqué) : huit sessions pour faire face à des problèmes psychologiques, comportementaux. Une intervention ciblée sur les jeunes (moins de 25 ans ?) qui permettrait d’éviter que les problèmes s’approfondissent, deviennent chroniques…

Est-ce beaucoup attendre d’interventions courtes ? Oui, sûrement. Mais investir 500 millions $ pour alléger un fardeau qui se chiffre à 50 milliards $ par an, ce n’est pas exagéré. Ce serait même minimal et signe de bonne gestion. Par ailleurs, sur cette même page du Globe and Mail, où Picard nous présente cette initiative de Michael Kirby,  un article signé Adriana Barton résume les résultats du U.K Millenium Cohort Study à propos des comportements des enfants de 3, 5 et 7 ans à l’heure du coucher.  Il semble que les capacités d’atteindre une routine et une heure régulière de coucher soient liées à plus qu’à la capacité des parents à discipliner leurs enfants. Les capacités d’auto-contrôle des enfants sont en jeu. Difficultés qui se manifestent aussi durant le jour, ce qui pourrait expliquer les comportements agressifs observés chez ces enfants. Des difficultés qui sont cependant maitrisables grâce à l’acquisition de compétences (skills) autour du rituel du coucher.

On imagine assez facilement que des psycho-thérapeutes répondent à ces demandes de parents en détresse, ou ayant simplement besoin d’un coup de main de quelques semaines… Est-ce que la « boite noire » de la consultation clinique individuelle (ou familiale) est la seule réponse possible devant ces problèmes fréquents ? Ou si l’éducation, les interventions collectives (garderies, CPE, CLSC, école…) ne devraient pas compter aussi dans la stratégie d’action pour améliorer la santé mentale des jeunes ? Cinq cents millions pour le Canada (propose Kirby) cela donnerait 125 millions au Québec… assez pour couvrir les consultations psycho-thérapeutiques des jeunes et soutenir quelques programmes publics de promotion, éducation et prévention.

les impacts du réchauffement

On trouve cette carte animée sur le site du Monde, publiée le 27 septembre. On peut y faire apparaître séparément ou ensemble les effets tels la baisse ou l’augmentation des précipitations, hausse du niveau de la mer, zones de surpêche (dégradation de la ressource halieutique)…

effets du réchauffement

 

Le « résumé pour décideurs » du Ve rapport (à venir en janvier 2014) du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat).

le système des Nations Unies : un aperçu

Ma plongée (voir billet précédent) dans les entrailles d’un sous-comité des Nations Unies m’a ouvert les yeux sur la complexité de cette organisation, et la lourdeur des processus qu’elle met en oeuvre.

Il y a des organisations (IMO), des conventions (LOS, en français : CNUDM; Convention de Minamata), des autorités (ISA), des fonds, des programmes, des conférences, des initiatives… et des comités ad hoc ouverts et informels…

Après avoir creusé les travaux du Groupe de travail spécial officieux à composition non limitée chargé d’étudier les questions relatives à la conservation et à l’exploitation durable de la biodiversité marine dans les zones situées au-delà des limites de la juridiction nationale, j’ai eu peine à situer ce groupe dans l’organigramme de l’ONU (plus bas). Finalement on trouve le site officiel de ce comité ad hoc sous la bannière de la Division des affaires maritimes et du droit de la mer, qui se trouve elle-même partie du Bureau des affaires juridiques du Secrétariat de l’ONU.

J’ai beaucoup utilisé deux sources internationales, basées au Canada, qui permettent de suivre plusieurs travaux internationaux : http://www.iisd.ca/ ; http://www.iisd.org/default_fr.aspx. [Je ne sais pas combien de temps va durer le site en français : il n’y a pas de lien entre le site anglo de tête (http://www.iisd.org/) et le site en français ! ]

Les sources Européennes et Américaines sont nombreuses… WWF, Greenpeace, FM

L’UICN, Union internationale pour la conservation de la nature. Son slogan : aide à trouver des solutions pratiques aux problèmes de l’environnement et du développement les plus pressants de l’heure : http://www.iucn.org/fr/NOTE : la représentante Canadienne à cette Union est une employée du Musée canadien de la nature. Cela peut donner une idée du caractère « stratégique » de cette Union vouée à trouver des solutions aux problèmes pressants de l’heure… 

groupe de travail informel et ouvert sur la biodiversité au delà des juridictions nationales

Je sais bien qu’on est en pleine campagne électorale municipale… mais je n’ai pu décrocher du sentiment d’urgence instillé par les rapports et documents qui appellent à une transformation radicale de nos procédés technologiques et pratiques industrielles. Les deux reportages récents diffusés à l’émission Découverte (Les changements climatiques : (1) état des lieux et (2) le mur) ne sont que les derniers à répéter : Nous nous dirigeons plein gaz vers une autre planète. Les cris d’alarme des scientifiques n’y changent rien.

Même si le dernier rapport du GIEC (résumé pour les décideurs [pdf-en] adopté le 27 septembre) consolide, pour les uns, les bases scientifiques de ses prévisions en expliquant les raisons probables de ses erreurs prévisionnelles passées, cela n’empêche pas les autres de prendre ces ajustements (aléas inévitables de toute démarche scientifique – Climate uncertainty shouldn’t mean inaction, G&M) comme des preuves d’incertitudes et de nouvelles raisons de procrastiner.

Pourtant, il faudra bien agir, très bientôt et c’est urgent, non seulement pour réduire enfin le émissions de gaz à effet de serre mais aussi protéger ce qui reste des ressources communes à l’humanité : le fonds des mers, l’air, l’eau, les métaux rares… Il faudra agir malgré l’incertitude. N’est-ce pas d’ailleurs le propre du politique que d’agir malgré le caractère incomplet de l’information détenue, malgré les opinions divergentes. Le style ou l’orientation politique dictera la manière et la profondeur de la prise en compte des divers avis afin de construire une société apte à respecter et mettre en oeuvre cette action publique.

Devant notre incapacité à protéger les milieux marins de pratiques de pêche destructrices je me dis qu’il faudrait une « police des mers » qui soit à la hauteur du défi. Des « casques bleus » de la mer capables d’arraisonner des bateaux-usines et de policer les espaces et espèces protégés. Des casques verts… ?

Il semble que ce soit une question déjà travaillée par un comité ad hoc de l’ONU.

Le paragraphe 162 du document L’avenir que nous voulons adopté par l’ONU en juillet 2012 (Rio+20).

avenir162. Nous sommes conscients de l’importance que revêtent la conservation et l’exploitation durable de la biodiversité marine dans les zones situées en dehors des juridictions nationales. Nous prenons note des travaux menés par le Groupe de travail spécial officieux à composition non limitée chargé d’étudier les questions relatives à la conservation et à l’exploitation durable de la biodiversité marine dans les zones situées au-delà des limites de la juridiction nationale sous l’égide de l’Assemblée générale. Nous appuyant sur ces travaux, nous nous engageons à nous attaquer d’urgence, avant la fin de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale, à la question de la conservation et de l’exploitation durable de la diversité biologique marine dans les zones qui ne relèvent pas des juridictions nationales, notamment en prenant une décision sur l’élaboration d’un instrument international dans le cadre de la Convention sur le droit de la mer. (Je souligne)

Ce « groupe de travail spécial officieux à composition non limitée » (Ad Hoc Open-ended Informal Working Group) tenait sa sixième rencontre du 19 au 23 août dernier (résumé des travaux par IISD.ca – voir aussi le « Advanced, unedited rewporting material » (pdf 12 p.) rédigé par les co-présidents du Groupe de travail) . De son nom officiel : Groupe de travail spécial officieux à composition non limitée chargé d’étudier les questions relatives à la conservation et à l’exploitation durable de la biodiversité marine dans les zones situées au-delà des limites de la juridiction nationale. La zone BADJN. Ce groupe avait tenu les 2 et 3 mai et les 6 et 7 mai 2013, deux « ateliers intersessions visant à mieux comprendre les problèmes et à préciser des questions clefs afin de contribuer aux travaux du Groupe de travail » (résumé des délibérations – 38 pages – tiré du site officiel du Groupe de travail). Origine de ce comité : paragraphe 73 de la résolution 59/24 – Les océans et le droit de la mer, adopté par l’assemblée générale des Nations unies le 17 novembre 2004 :

73.  Décide de créer un groupe de travail spécial officieux à composition non limitée qui sera chargé d’étudier les questions relatives à la conservation et à l’exploitation durable de la biodiversité marine dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale, en vue :

a) De recenser les activités passées et présentes de l’Organisation des Nations Unies et des autres organisations internationales compétentes concernant la conservation et l’exploitation durable de la biodiversité marine dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale ; b) D’examiner les aspects scientifiques, techniques, économiques, juridiques, écologiques, socioéconomiques et autres de ces questions; c) D’identifier les principaux enjeux et les questions devant faire l’objet d’études plus poussées pour faciliter leur examen par les États ; d) D’indiquer, le cas échéant, les solutions et méthodes permettant de promouvoir la coopération et la coordination internationales pour la conservation et l’exploitation durable de la biodiversité marine dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale ; [source: résolutions de la 59e assemblée générale de l’ONU]

La première réunion de ce groupe de travail s’est tenue au Siège de l’Organisation des Nations Unies du 13 au 17 février 2006. Il en était à sa sixième rencontre en août dernier, soit près d’une rencontre par an depuis sa création.

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Le caractère ouvert de ces comités permet d’accueillir des participants de la société civile, du monde scientifique et industriel autant que de l’activisme citoyen. Mais les représentants des États ont encore des privilèges et prérogatives, comme de participer au huis-clos des « amis de la présidence » qui décide, finalement, des agendas ou résolutions. Ce qui n’est pas pour plaire aux participants issus des organisations de la société civile.

Mais les travaux avancent tout de même et les diverses contributions de la société civile se posent comme la base d’un éventuel « instrument », d’un accord ou mieux, d’une renégociation de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM). D’autres comités ouverts à la participation de la société civile semblent sur le point de conclure des ententes, notamment sur la surveillance et l’élimination du mercure : la Convention de Minamata sur le Mercure doit être signée, demain 10 octobre 2013 à Minamata.

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Les travaux sont lents, complexes. Ce comité sur la BADJN a commencé son travail en 2006, et prévoit aboutir à une décision prise par l’ONU lors de sa soixante-neuvième session (2014-2015). Pendant ce temps, on pêche 10 fois plus qu’on déclare officiellement de prises : « les navires de pêche chinois ont siphonné, loin de leurs côtes, entre 3,4 millions et 6,1 millions de tonnes de poissons par an entre 2000 et 2011. Dans le même temps, Pékin ne déclarait que 368 000 tonnes de poisson en moyenne auprès de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Douze fois moins que la réalité estimée par les spécialistes des ressources halieutiques ! » (Le Monde, 2013.04.04)

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Nous ne savons pas exactement, pas encore, ce qu’il faut faire, ni comment le faire. Mais nous le saurons de mieux en mieux, et il faudra alors avoir le moyen de mettre en oeuvre ce savoir. La construction de cette capacité d’agir, distincte du développement du savoir, doit se faire en même temps mais en parallèle que celle de notre capacité de comprendre et de surveiller.

Je termine ce parcours réflexif avec un peu la même question qu’au départ, mais mieux informée : les structures actuelles de représentation et de négociation internationales sont-elles adaptées à l’urgence de la situation ? J’en arrive à me demander si nous ne devrions pas bâtir une véritable gouvernance internationale basée sur la représentation directe plutôt que des représentations d’États… Ce sera pour un autre billet.

de la lecture, en masse

J’aime bien lire, et aussi bouquiner, chercher les occasions en marchant Montréal. Après avoir lu Premier bilan après l’apocalypse de Frédérique Beigbeder ( 2011, Grasset) où il décrit son « TOP 100 » (les cent romans du dernier siècle qu’il faut lire sur papier pendant qu’on peut encore les trouver ) j’ai voulu les rassembler. J’en suis aujourd’hui à trente-six titres sur les cent, trouvés chez les bouquinistes de Montréal.

Pour la liste complète (pdf) cliquer - pour une version Excel, voir plus bas
Pour la liste complète (pdf) cliquer – pour une version Excel, voir plus bas

Lorsque jai commencé à faire le tour avec une photocopie de la table des manières, celle-ci étant classée par ordre d’importance (le top 100), selon F.B., il devenait difficile de chercher dans des rayons classés par ordre alphabétique d’auteurs. Aussi j’ai recopié dans un tableur (Excel) les éléments de la table des matières : auteurs, année de parution, titre du livre, rang dans le classement de Beigbeder, et la page dans le livre où se trouve présenté ce titre-auteur. J’ai pu ainsi me faire une copie par ordre alphabétique d’auteur. Ainsi outillé**, en quelques heures de furetage chez 3 bouquinistes j’ai pu trouver près de 25 titres. Un mois plus tard, en comptant les quatre ou cinq titres que j’avais déjà en main au départ, il ne (!) me reste que 64 titres à trouver.

Ce qui me fait découvrir des auteurs importants que je n’avais pas encore touché tel Salinger, dont j’ai lu avec ravissement et un peu d’inquiétude les NouvellesLes choses, de Perec, court roman écrit en 1963, qui est une chronique, pour reprendre le mot de Beigbeder, non pas des années 60 mais des années 60 à 2010 ! Et ce journaliste-bucheron Finlandais qui abandonne tout pour parcourir le pays avec son lapin… Le Lièvre de Vatanen, de Arto Paasilinna. Une belle découverte. Je termine actuellement Passion fixe, de Sollers, parce que ça se lit comme du bonbon… et après j’hésite entre le Glamorama de B.E. Ellis et l’Attrappe-coeur de Salinger. En fait, non j’ai plutôt opté pour un autre court roman (on ne faisait pas toujours des briques de 600 pages, en 1965) de Paul Nizon : L’année de l’amour. Quel bonheur ! Un bonheur aussi de se voir introduit par les 3 ou 4 pages que consacre Beigbeder à chaque titre et chaque auteur.

Incidemment, le même auteur (Beigbeder) a aussi publié en 2001, Dernier inventaire avant liquidationqui reprenait en les commentant les 50 titres les plus importants selon un sondage du journal Le Monde.

** Ici, la liste (pdf) du Top 100 classée suivant l’évaluation de Beigbeder. Et enfin, une liste tenue à jour des titres déjà trouvés (et ceux à trouver) en format Excel (Le TOP 100 Beigbeder & trouvés) et PDF (Le TOP 100 Beigbeder & trouvés).  Si vous avez chez vous l’un ou l’autre des titres de cette liste (parmi ceux que je j’ai pas encore) et que vous souhaitez vous en départir… faites-moi signe !