J’ai bien l’intention de lire le livre de Robert Boyer mais une petite phrase à la fin de l’article de Lévesque a attiré mon attention : « Bernard Billaudot (2022), dans un riche ouvrage, montre que toutes les sociétés sont fondées à la fois sur une vision du monde (une cosmologie) et sur des modalités de justification de leurs activités et de leurs relations. »
Les « Santiago Boys »… La technologie comme elle aurait pu devenir ! Une histoire folle sur la façon dont les ingénieurs d’Allende et un consultant en gestion britannique (Stafford Beer) ont osé défier les entreprises et les agences d’espionnage – et ont presque gagné.
The Santiago Boys : une série de 9 épisodes d’une heure, par Evgeny Morozov. Résultat de plus de deux ans de recherche, des centaines d’entrevues, cette série met en lumière une vision de la technologie qui se voulait au service de la révolution d’Allende. Un rappel à la veille du cinquantième anniversaire du coup d’État contre Salvator Allende fomenté par ITT et la CIA.
À noter : il vous faudra quelque temps pour vous faire l’oreille à un anglais aux accents biélorusses (ou encore latinos)… mais ça en vaut la peine, je crois. Une saga internationale digne d’un James Bond !
Le site web (the-santiago-boys.com) accompagnant les podcasts qui est un modèle de documentation.
Il arrive des moments où je ne sais plus où donner de la tête. Particulièrement durant l’été, où les échéances s’étirent ou s’estompent… où on peut se permettre d’être encore plus dilettante, explorateur que d’habitude. Je me demande si je dois poursuivre ma lecture du deuxième tome de la somme 1deux fois 800 pages!Une histoire de la philosophie, volume sous-titré Liberté rationnelle – Traces des discours sur la foi et le savoir, par Jürgen Habermas. J’en suis à la page 155, juste après le chapitre La séparation de la foi et du savoir : protestantisme et philosophie du sujet et avant d’aborder Au croisement de la pensée postmétaphysique : Hume et Kant. J’en suis à la deuxième de ce que l »auteur appelle ses Considérations intermédiaires. Un coup d’oeil à la table des matières des chapitres qui me restent à lire. Ça s’annonce passionnant :
Chapitre VIII. Au croisement de la pensée postmétaphysique : Hume et Kant
La déconstruction par Hume de l’héritage théologique de la philosophie pratique
L’explication anthropologique des phénomènes du droit et de la morale
La réponse de Kant à Hume : le sens pratique et l’arrière-plan relevant de la philosophie de la religion du tournant transcendantal opéré par la philosophie
La justification postmétaphysique d’un intérêt intrinsèque à la raison
Chapitre IX. L’incarnation de la raison dans le langage : de l’esprit subjectif à l’esprit « objectif »
Les impulsions politiques, économiques, culturelles et scientifiques poussant au changement de paradigme
Les motifs conduisant au tournant linguistique chez Herder, Schleiermacher et Humboldt
L’assimilation de la foi au savoir opérée par Hegel : le renouvellement de la pensée métaphysique après Kant
La raison dans l’histoire : autonomie contre mouvement autonome du concept
Troisième considération intermédiaire. De l’esprit objectif à la socialisation communicationnelle des sujets connaissants et agissants
Chapitre X. La contemporanéité des jeunes hégéliens et les problèmes de la pensée postmétaphysique
Le tournant anthropologique de Ludwig Feuerbach : sur la forme de vie des sujets incarnés organiquement et socialisés sur le mode communicationnel
Karl Marx sur le thème de la liberté située historiquement des sujets productifs et politiques
L’écrivain religieux Sören Kierkegaard sur la liberté éthique et existentielle de la personne individuée du point de vue biographique
Des processus d’interprétation entre rapport à la vérité et rapport à l’action : Peirce, initiateur du pragmatisme
Sur le mode d’incarnation de la raison dans les pratiques de la recherche et de la politique
Une histoire de la philosophie, tome II, J. Habermas, 2023
J’ai pris une pause dans cette lecture pour me plonger dans une plaquette (119 pages) du même auteur : Espace public et démocratie délibérative : un tournant. Ça me semblait un élément pertinent pour une réflexion sur les enjeux liés au développement d’initiatives telle Projet collectif et ses Praxis et En commun… Bon, je n’ai pas encore formulé cette réflexion, j’ai bien quelques notes écrites mais pas encore de billet. J’ai par la suite pris congé des lectures sérieuses en lisant un « policier-techno » : Red Team Blues, de Cory Doctorow. Une histoire de « forensic accountant » (comptable-criminaliste ?), de crypto-monnaies et de rêve californien…
De fait, ça fait un certain temps que j’ai délaissé Une histoire de la philosophie, car j’ai entretemps lu la monographie de Robert Boivin, Histoire de la clinique des citoyen de Saint-Jacques.
Ce qui me donnait matière à contextualiser un autre billet en préparation : sur les années 1970-1973 dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve autour du projet de Centre communautaire de santé. Je me suis replongé dans des documents d’archives rassemblés il y a longtemps, ou dont j’ai hérité récemment (Merci Jean P.-R.). Yves H. me suggérait aussi de lire la biographie de Robert Burns, qui fut élu député de ce quartier en avril 1970. Et effectivement je trouve des traces de la pensée « hyper-démocratique » (c’est le qualificatif qui me vient !) de Burns dans un projet lié à un colloque tenu cet été là au Collège Maisonneuve.
Je me suis plongé avec d’autant plus d’intérêt dans ces documents d’archive que j’y trouvais des traces de l’action menée par Annette Benoît, PSA, dans et autour du projet de proto-CLSC, cette Petite soeur de l’Assomption qui a célébré son centenaire récemment. J’ai la chance de m’entretenir avec elle régulièrement depuis quelques années, aussi elle a pu m’éclairer sur la dynamique à l’oeuvre dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve de cette époque, il y a 50 ans. C’est un autre billet sur lequel j’accumule des matériaux : le centenaire d’une activiste, d’une entrepreneure sociale. J’ai un peu de difficulté à séparer les contenus de ce billet et du précédent : les années 70-73 dans le quartier. Je devrai sans doute les rédiger en même temps, pour référer de l’un à l’autre…
Il y a aussi ces auteurs découverts récemment (Hartmut Rosa {Remède à l’accélération; Rendre le monde indisponible}; Andreas Malm {Comment saboter un pipeline; L’anthropocène contre l’histoire}; Chris Otter {Diet for a Large Planet – Industrial Britain, Food Systems, and World Ecology}. Pour ce qui est d’Andreas Malm, j’ai pu lire une introduction critique Le kaléidoscope de la catastrophe : lumières et opacités chez Andreas Malm. C’est Hartmut Rosa qui m’intéresse le plus en ce moment.