L’Hydro-Québec de la CAQ invite les industries gourmandes en électricité, mais incite les villes à se brancher au gaz !
Et la géothermie ? Pourquoi HQ n’incite pas plutôt à installer et expérimenter des solutions de géothermie qui joueraient le rôle du gaz pendant les pointes hivernales et estivales… et, associées à des capacités de stockage locales, pourraient doublement servir en pointe ?
Je suis sidéré de voir qu’on peut faire sortir de terre des quartiers complets (Angus, Griffintown…) alors qu’on creuse profondément le sol pour y couler les fondations d’édifices en hauteur (pour Griffintown en tout cas) et qu’on ne profite pas de l’occasion pour installer des systèmes autonomes de géothermie qui serviraient à rafraichir l’été et chauffer l’hiver, et cela en diminuant la demande faite au système central d’HQ. La solution promue par cette dernière est plutôt de dire aux villes de se brancher sur le gaz, afin de réduire la demande de pointe sur le système. Sans doute parce que l’électricité ainsi épargnée peut être alors vendue plus chère aux clients commerciaux ou internationaux ?
C’est en lisant un article de La Presse : 700 logements avec vue sur un poste électrique sur Berri que cette idée m’est revenue. Je l’avais tiré de ma lecture (énergie propre et patrimoine) des mémoires déposés lors de la consultation estivale faite par le gouvernement de la CAQ sur l’encadrement et le développement des énergies propres au Québec.
Comment se fait-il que les grands projets de développement immobiliers n’ont pas encore adopté la géothermie (associée à des mesures de stockage local) comme source écologique d’énergie ? Parce que les tarifs résidentiels pratiqués actuellement ne justifient pas de tels investissements. Ni pour Hydro-Québec, ni pour les constructeurs. Pourtant, comme plusieurs le suggèrent, si la production décentralisée (municipalités, coopératives) était favorisée, avec des mesures de stockage et d’échange bi-directionnel permettant de diminuer la pression de pointe sur le système (par exemple en permettant d’utiliser la batterie des autos électriques ou les accumulateurs d’ensembles résidentiels) c’est la productivité de l’ensemble qui y gagnerait.
énergie propre et patrimoine, Gilles en vrac…, 2023.09.03
Il n’est pas besoin de changer les tarifs résidentiels seulement d’inclure l’investissement nécessaire dans la facture globale des infrastructures de HQ. Un tel investissement est rentable en ce qu’il permet de réduire la demande de pointe, comme le soulignait le mémoire du Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement déposé aux consultations de l’été dernier.
[A]u vu de la nécessité d’électrification de notre société, il est clair que ces mesures portant sur la consommation ne seront pas suffisantes et qu’il faut également déployer des mesures portant sur l’appel de puissance.
Concernant le chauffage résidentiel, il est important de rappeler que les mesures de sobriété et d’efficacité énergétiques, dont notamment la rénovation thermique, auront directement pour effet de réduire l’appel de puissance lors des pointes. En parallèle, les développements des thermopompes, des accumulateurs de chaleur et de la géothermie doivent être priorisés et systématiquement évalués pour les nouveaux bâtiments. Concernant les véhicules électriques, ils offrent une grande possibilité de déplacer l’appel de puissance en dehors des pointes et pourraient également contribuer à fournir de l’électricité au réseau en agissant comme autant de batteries.
GB souligne. Mémoire du RNCREQ, été 2023.
Mais c’est aussi un investissement qui est rentable du point de vue de nos objectifs d’augmenter la résilience de nos systèmes tout en réduisant notre dépendance collective aux énergies fossiles.
Comme le demande une centaine d’organisations et de regroupements de la société civile québécoise, nous avons besoin d’une planification intégrée (et non en silos) du développement énergétique québécois. Voir 14 revendications d’un regroupement de la société civile pour un avenir énergétique juste et viable au Québec.