en vrac…

Foules sages ou folles ? Les mécanismes cognitifs qui sous-tendent les cascades d’informations

Qu’il s’agisse de se faire vacciner, d’acheter des actions ou de traverser les rues, les gens prennent rarement des décisions seuls. Au contraire, plusieurs personnes décident séquentiellement, ouvrant la voie à des cascades d’informations par lesquelles les individus qui décident tôt peuvent influencer les choix des autres.

Science Journals — AAAS
Wise or mad crowds? The cognitive mechanisms underlying information cascades

Cerveau droit et psychologie de la métacrise

On sait depuis longtemps que les femmes ont en moyenne une meilleure mémoire verbale et une meilleure cognition sociale, tandis que les hommes ont de meilleures capacités motrices et spatiales. Des scanners cérébraux ont permis d’expliquer ce phénomène : les femmes ont tendance à avoir des centres verbaux des deux côtés du cerveau, alors que les hommes ont souvent des centres verbaux uniquement dans l’hémisphère gauche. C’est probablement aussi la raison pour laquelle les femmes utilisent plus de mots pour décrire leurs expériences ou leurs sentiments et ont plus envie d’en parler.

What a shopping trip says about our brains, The Globe and Mail, 2024.01.24

Cette citation, tirée d’un article du Globe and Mail sauvegardé il y a 6 mois, me rappelle un malaise qui me vient chaque fois que j’entend parler des hémisphères du cerveau… comme le faisait Iain McGilchrist dans cet entretien de trois heures (The Psychological Drivers of the Metacrisis) qu’il a tenu en novembre 2023 avec John Vervaeke et Daniel Schmachtenberger.

Sans doute ce malaise est-il lié à l’utilisation populaire des différences entre cerveau droit et gauche… l’un étant plus axé vers l’analyse et l’abstraction (et le langage) alors que l’autre appréhende plutôt le contexte, étant plus « holiste ». Je connaissais McGilchrist de nom… ayant même téléchargé (mais pas encore lu) un chapitre de son livre récent The Master and His Emissary: The Divided Brain and the Making of the Western World.

Malgré ce malaise j’ai tout de même écouté attentivement les trois heures d’une discussion de haut vol en psychologie et philosophie de l’histoire appliquées au problème bien contemporain de la multiplicité des crises et de l’apparente incapacité de réponse intelligente, rationnelle de l’humanité. La domination de la raison utilitaire, d’une rationalité instrumentale, orientée vers l’emprise, l’appropriation des choses, le contrôle… ont permis de multiplier la population par dix, et la consommation par personne par cent… jusqu’à atteindre les limites de l’enveloppe terrestre qui avait elle-même permis le développement de la culture et de la puissance de sapiens, cette espèce particulière d’homo.

Cette conversation pose des questions difficiles, telles que : Pouvons-nous imaginer une civilisation dotée de la sagesse nécessaire pour gérer une puissance exponentielle ? La vraie sagesse peut-elle être intentionnellement mise à l’échelle ? À quel moment la retenue se transforme-t-elle en totalitarisme ? et Qu’est-ce que la sagesse, et peut-elle même être enseignée, et encore moins imposée, sans se transformer en dogme ? Cette conversation est profonde, vaste et couvre une série de questions philosophiques qui aident réellement à élucider la complexité des crises auxquelles nous sommes confrontés. Nos problèmes modernes ne peuvent pas être résolus en créant simplement un nouvel ensemble de dogmes à suivre, ou en supposant que nous pouvons injecter de la sagesse dans les « algorithmes » du système.poser des questions difficiles, telles que : Pouvons-nous imaginer une civilisation dotée de la sagesse nécessaire pour gérer une puissance exponentielle ? La vraie sagesse peut-elle être intentionnellement mise à l’échelle ? À quel moment la retenue se transforme-t-elle en totalitarisme ? et Qu’est-ce que la sagesse, et peut-elle même être enseignée, et encore moins imposée, sans se transformer en dogme ? Cette conversation est profonde, vaste et couvre une série de questions philosophiques qui aident réellement à élucider la complexité des crises auxquelles nous sommes confrontés. Nos problèmes modernes ne peuvent pas être résolus en créant simplement un nouvel ensemble de dogmes à suivre, ou en supposant que nous pouvons injecter de la sagesse dans les « algorithmes » du système [Extrait traduit du billet de Death in the Garden]


La manière dont Schmachtenberger a mené le débat m’a poussé à chercher d’autres prestations ou textes de cet auteur. Très peu de textes, dois-je dire. Et qui datent tous de 2017 ! Mais des conférences ! Dont celle du Stockholm Impact Week de 2023. Époustouflant. La première partie où il décrit implacablement les crises qui se multiplient, l’urgence de la situation, ou la deuxième où il abordera la question de la guerre, puis celle du marché. Et à la fin, les pistes de solution envisagées semblent bien maigres ou fragiles. Faire du lobbying auprès des gouvernements, qui, eux, peuvent forcer les corporations et puissances de l’argent, alors que les seules forces d’opposition n’y arriveraient pas. Il y avait aussi dans son appel de la toute fin une interpellation très personnelle, faite à chacun pour qu’il ou elle fasse des choix dans ses sources d’information et d’inspiration et qu’il et elle fassent connaître ces choix. Éventuellement je tirerai des extraits de cette conférence mais pour l’instant, voici l’intervention de 50 minutes en entier.

au Stockholm Impact Week de 2023

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