copyright et bien commun

Le débat sur la longueur des « copyrights » se mène sans que cela n’atteigne vraiment le grand public. Il y a bien de temps à autre quelqu’article dans un journal, des dossiers dans les revues non spécialisées, mais ce sont surtout les « militants de l’accès libre » et de l' »open-access » qui poussent pour que la réflexion se fasse largement, sans grand succès jusqu’ici. Pourquoi donc ?

J’ai l’impression que l’opinion publique perçoit cette question comme relevant des enjeux de simples droits de propriété : si on n’a rien contre le droit de propriété en général, on ne voit pas pourquoi on se préoccuperait de la propriété des produits culturels en particulier… Pourtant, pourtant…

Quelques parutions récentes font le point, dont le dernier numéro de la revue Manière de voir, publié par Le Monde diplomatique, intitulé « Internet, révolution culturelle« . L’article de Robert Darnton qu’on y trouve, La bibliothèque universelle, de Voltaire à Google, n’est pas accessible sur le site du Monde mais comme c’est une (excellente) traduction de l’article déjà publié dans le New York Books Review, on peut accéder à la version originale. Plusieurs autres articles de cet auteur touchent le même sujet, et sont disponibles en libre accès sur le site de la revue. Il est intéressant d’y suivre le débat entre Robert Darnton et les représentants de la Guilde des auteurs à propos de l’entente entre Google et cette dernière.

Ce film de l’ONF (constitué de plusieurs petits films) RIP, a remix manifesto. Un manifeste vidéo dénonçant l’absurdité des lois qui interdisent le « remix » où des jeunes auteurs utilisent de courts extraits de plusieurs chansons ou films pour porter un message distinct. Les conditions actuelles rendent ces activités illégales, à moins de payer des frais (d’avocats, de droits…) absolument sans proportion avec les emprunts réalisés.

RiP! A Remix Manifesto , Brett Gaylor, provided by the National Film Board of Canada

{les liens par chapitre ne fonctionnent plus mais renvoient au document total}

Voici les petits chapitres de ce manifeste (un résumé, en français apparaît lorsqu’on passe sa souris au dessus du titre) :

  1. Meet Girl Talk, 5:33 min;
  2. Copyright VS Copyleft, 4:43 min;
  3. Culture always build on the past, 7:02 min;
  4. Asking Permission, 3:27 min;
  5. The Past tries to control the future, 4:49 min;
  6. Lawrence Lessig Gives Brett Some Advice, 5:50 min;
  7. Open Source Cinema, 5:00 min;
  8. Cory Doctorow and the King Of Remix, 6:06 min;
  9. Culture Jam !, 6:24 min;
  10. Remixers are fighting back, 8:38;
  11. Radio Head – Paris Hilton – Girl Talk, 8:56;
  12. Open Source art in Brazil,15:43;
  13. The Revolution Will be Digitized, 7:30;

Si des lois comme celles d’aujourd’hui avaient existé au moment où Walt Dysney commençait sa carrière, il n’aurait sans doute jamais pu se lancer : ses premières créations étaient composées de « remix » de dessins et d’histoires déjà publiées… Et pourtant la corporation Dysney est aujourd’hui parmi les plus agressives dans la défense de ses « droits ». On raconte dans le film comment une garderie s’est vue intimée par des avocats de Dysney afin d’effacer les images de Mickey Mouse et Donald Duck qu’on avait dessinées sur ses murs. La réforme de la loi américaine du copyright de 1998 (qui ajoutait 20 ans de protection des droits d’auteur aux 50 ans après la mort de l’auteur qui étaient déjà prévus depuis 1976) est d’ailleurs surnommée la loi Mickey. Saviez-vous que les droits de la chanson « Happy birthday to you » appartiennent à la Warner et que pour utiliser cette chanson dans un endroit public (par exemple au restaurant) ou encore pour inclure une interprétation de cette chanson dans un vidéo publié sur le net, vous devriez demander la permission et payer des droits à la Warner ?!

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