Difficile d’imaginer un plan quinquennal quand on a de la misère à voir trois mois d’avance à son agenda… quand on a besoin de toute son énergie pour « faire l’ordinaire »… Et lorsque le plan se veut celui d’une « direction transversale », c’est à dire une direction qui a plus un pouvoir d’influence qu’une véritable autorité… il apparaît difficile de faire des plans sérieux. Une direction qui, donc, intègre dans son plan des éléments épars, des professionnels qui ne se rencontrent jamais (ou pas souvent), qui travaillent autour d’objectifs et de clientèles dispersés… Déjà de faire la somme des contributions et pratiques actuelles et visées, en matière de santé publique, fut un exercice de haute voltige !
C’est toute la place faite à la prévention dans notre système médico-pharmaco-hospitalier qui rend la planification difficile. Il s’agirait donc d’une planification douce (soft) qui suggère, induit, anime plutôt qu’elle ne prescrit.
Je trouve intéressante la formule utilisée au CSSS Jeanne-Mance d’un Comité de vigie sur le développement social, composé de représentants du CSSS, des arrondissements Plateau-Mont-Royal et Ville-Marie, de la Commission scolaire de Montréal, de la Corporation de développement économique communautaire (CDEC) Centre-Sud/Plateau Mont-Royal et des trois tables de concertation sur le développement social du territoire (voir son bulletin Le Jeanne-Mance, page 2). J’y ajouterais, pour ma part, quelques représentants des cliniques médicales et pharmacies communautaires… des résidences pour aînés du territoire et du comité des usagers du CSSS…
C’est une approche que le CSSS Lucille-Teasdale ne voulait pas avoir d’entrée de jeu, au moment de sa création, par respect pour les nombreuses tables de concertation déjà en place dans les 3 quartiers de son territoire. Mais il est peut-être temps de donner corps à ce réseau local de services que le CSSS doit animer. Sans pour autant prendre la place des structures existantes, un comité réunissant les principaux partenaires dans les domaines de la santé et du développement social – un comité qui ne se transformerait pas en organisation mais se maintiendrait plutôt en tant que forum public d’influence… Et quoi de mieux que le plan local d’action de santé publique – pdf (en consultation) pour initier un tel forum ?
Il me semble que les questions de santé devraient retenir un peu plus de l’attention de nos concitoyens qu’elles ne le font actuellement. Oui, certes, la situation dans les urgences continue de faire la une du journal télévisé régulièrement… mais l’action citoyenne en matière de santé (et de développement social) de me semble encore le premier moyen de promotion et de prévention. Il y aurait peut-être plus de GMF sur le territoire…