J’ai terminé la lecture de La défense Lincoln mais trop tard pour aller voir le film. Celui-ci s’est replié vers la banlieue. Alors je me suis lancé dans le Solaire, de McEwan. Tout en poursuivant mon parcours de Gauchet (A l’épreuve des totalitarismes)… qui me donne parfois des frissons, en cette période électorale.
Pâques, période de cette réflexion récurrente sur le caractère inodore et insipide de l’athéisme, ou plutôt sur le manque de symbolisme de nos sociétés séculières. En fait c’est une liturgie laïque qui manque : pour retrouver ces moments de sens qui ont ponctué les cycles annuels des communautés depuis des temps immémoriaux. Mais pour cela il faudrait que les « cycles annuels » veuillent encore dire quelque chose, dans nos cités climatisées, chauffées, aseptisées où le temps a été découpé en petites rondelles horaires productives… Aussi j’ai commencé une brique, une bible : L’Âge séculier, de Charles Taylor. Ça me paraissait de circonstance. Mais je n’y ai plongé que le gros orteil, à peine parcouru l’introduction de 49 pages de cette somme de 1300 pages. Un pur plaisir que cette prose érudite et inspirée.
Joyeuses Pâques !