Un fichier MP3, 2min38s Parti sans laisser d’adresse (4,8Mo)
(il se peut que vous ayez à cliquer plus d’une fois…sur le vert, puis le rouge…)
À Jean D.
Parti sans laisser d’adresse
Il est trop tard pour te dire à quel point ta présence tranquille était appréciée, apaisante.
Trop tard pour la faire, cette randonnée promise.
Parti sans dire au revoir, tu nous laisses pantois. Avec ce remord, cette blessure, ce regret de tout ce que nous aurions pu faire encore et que nous avons reporté comme si la vie n’était pas aussi courte, comme si le temps ne nous était pas compté.
Je t’en veux, Jean D. pour ce que tu n’as pas dit, pour cet orgueil sans fond qui nous empêche de tendre la main.
Tous ces moments évanescents, ces occasions ratées; tous ces silences qui deviennent lourds rétrospectivement.
Comment peut-on passer des années à se côtoyer sans avoir une idée de la détresse de son voisin; afficher tant d’indifférence et d’indépendance que même le désespéré n’ose frapper à la porte.
Si cette mort n’est pas un cri, une claque à la figure de l’indifférence – c’est que nous sommes déjà morts.
Que nous reste-t-il, outre ces cendres encore chaudes ? Souvenir-aiguillon d’un rendez-vous manqué – tout ce qui aurait pu être et qui ne sera jamais.
Oui c’est vrai, la vie est dure, les hommes, les femmes, sont égoïstes.
Vivre peut être douloureux, profondément.
La solitude, écrasante.
Jamais je n’aurais cru ressentir à ce point ton absence. Jamais n’auras-tu été aussi présent.
Merci pour ce billet touchant. Je crois qu’il faut apprendre à distinguer l’indifférence réelle (rare) de l’indifférence feinte (par orgueuil, par peur). Laquelle témoigne de l’importance que la personne a pour nous.