belles d’antan

En refaisant, pour la deuxième année, notre « promenade Jane Jacobs » sur la rue Adam, j’ai remarqué la disparition d’une de ces belles anciennes demeures : la maison de la veuve St-Onge. Je vous recommande la lecture de la petite histoire de cette maison.  « [E]lle le nomma son unique exécuteur testamentaire le 1er novembre 1909. A un moment donné le Curé Dubuc acquit toutes les maisons sur cette portion de la rue Adam. »stonge1

La nouvelle demeure reprend la galerie sur deux côtés de l’ancienne. Ici il faut faire abstraction des cônes et grillages… On apprécie le fait que le troisième palier ait été réalisé en retrait de façon à préserver la continuité des façades de pierre à deux étages des anciennes maisons voisines.

On peut regretter la disparition de la « veuve St-Onge », mais la promenade de cette année nous permis de remarquer que plusieurs des plus élégantes demeures, dont la maison d’Alfred Leclaire à l’angle Adam et Leclaire, auraient « besoin d’amour » ! Mais pour avoir habité pendant une décennie une de ces grandes et belles demeures (1465 rue Letourneux, connue comme la maison du notaire Couture) je peux vous dire que ces belles vieilles coûtent cher à entretenir… Et on peut comprendre que tous les petits propriétaires n’aient pas toujours les moyens de préserver ce patrimoine. Comment pourrions-nous aider, soutenir la préservation d’un tel patrimoine, sans ajouter à l’inflation immobilière ? Une OBNL soutenue publiquement avec pour mission la préservation d’un patrimoine urbain et de loyers abordables ?

Plus encore que l’an dernier j’ai été frappé par l’opposition entre la vieille rue Adam, dans Hochelaga et les nouveaux développements de condos et coopératives, rue Viau et autour de la piste cyclable au nord d’Ontario, de Viau à Bennett. Notre parcours s’est terminé au Marché Maisonneuve où plusieurs ont poursuivi la discussion, notamment à propos de la « gentrification douce » qui caractérise, d’après moi, la transformation du quartier. « Douce » parce que les nouveaux développements ont été faits essentiellement dans des endroits qui n’étaient pas habités : anciennes usines transformées en logements, terrains industriels récupérés pour l’habitation… Naturellement, l’arrivée de nouvelles populations amène l’installation de nouveaux commerces. Qui ne seront pas à la portée de toutes les bourses… C’est une mixité qui, d’après moi, a plus de bons côtés que de mauvais. Quelles sont les conditions d’une « gentrification socialement acceptable » ? C’est ce que je devrais discuter prochainement avec Leila Ghaffari, qui a déjà travaillé la question notamment en comparant les processus de gentrification dans le quartier Madeleine Champ-de-Mars, à Nantes et dans le quartier Hochelaga, à Montréal.

Qu'en pensez vous ?