L’ICIS publiait récemment un rapport sur Les soins de santé au Canada 2007 où l’on peut voir que la part des hôpitaux dans le « gâteau de la santé » est passée de 45% à 30%.
Le langage n’est pas innocent (on s’attendrait à mieux de la part d’un institut qui se veut être au dessus de la mêlée ) « Le secteur public a englouti environ 72 % de ces dépenses, et les 28 % restants ont été pris en charge par le secteur privé, principalement par des paiements directs. » C’est moi qui souligne.
D’autre part,
[E]n 2004-2005, les patients qui ont reçu un diagnostic de maladie mentale représentaient 6 % de l’ensemble des sorties (congés ou décès) enregistrées dans les hôpitaux généraux du Canada, mais 13 % de l’ensemble des jours-présence des patients hospitalisés. (…) Au cours de la même période, les chiffres combinés des hôpitaux généraux et psychiatriques démontrent que le diagnostic principal pour plus du tiers (34 %) de l’ensemble des sorties associées à la maladie mentale était lié aux troubles de l’humeur, suivis des troubles schizophréniques et psychotiques (21 %) et des troubles liés à la consommation de psychotropes (16 %). [ Services de santé mentale en milieu hospitalier au Canada 2004-2005]
Aussi, l’évolution du rôle des médecins montre que « en 2003, plus de 84 % des médecins de famille dispensaient des soins de santé mentale (p. ex. counseling et psychothérapie familiale ou de groupe) ». Une proportion n’ayant pas changé de 1994 à 2003. Mais ces chiffres sont pour le Canada. Dans l’analyse des profils provinciaux, on peut voir que ce taux se situe pour le Québec à 79%, soit 10% de moins que l’Ontario. Ce qui s’explique peut-être par la consultations deux fois plus importante des psychologues par les Québécois que les Canadiens (4% VS 2% ont consulté au cours de la dernière année, suivant l’ESCC 1.2 ); ce dernier fait s’explique (à moins qu’il n’explique… la poule ou l’oeuf ?) quand à lui par la présence de deux fois plus de psychologues au Québec qu’au Canada (cité par Fournier). Le problème c’est que les psychologues, eux, ne sont pas couverts par l’assurance publique.