Pot-pourri du lundi

L’IA que nous méritons

Evgeny Morozov est un chercheur et écrivain américain d’origine biélorusse, spécialiste des implications politiques et sociales du progrès technique et du numérique. Il est l’auteur, en traduction française, de Pour tout résoudre cliquez ici : L’aberration du solutionnisme technologique (2014), et de Les Santiago Boys: Une utopie technologique au cœur du Chili d’Allende (2024), entre autres.

Il publiait le 4 décembre dernier dans la Boston Review : The AI We Deserve. Un article assez long (20 pages en traduction française) tellement intéressant et général sur cette question de l’heure que j’ai voulu le rendre accessible en le traduisant (avec l’aide de DeepL) et en soignant quelque peu la mise en page ! En voici quelques extraits, suivis du lien vers le fichier PDF complet.

Extraits
« la promotion de la raison écologique ne peut se faire sans dissocier leurs projets nationaux de l’agenda de l’efficacité imposé – idéologiquement,
financièrement, militairement – par le Nord global »
« l’idéologie du développement technologique du Nord, selon laquelle il n’y a pas d’alternative. Au début des années 1970, cette idéologie était fondée sur la théorie de la modernisation ; aujourd’hui, elle est ancrée dans le néolibéralisme. Le résultat est cependant le même : l’interdiction d’imaginer d’autres lieux d’accueil institutionnels pour ces technologies »
« démontrer, au moyen de prototypes concrets et de réformes institutionnelles, qu’il est non seulement possible, mais aussi bénéfique pour la démocratie, l’humanité et la planète, de détacher ces outils de leur modèle de développement axé sur le marché »
« alternatives infrastructurelles publiques, solidaires et socialisées »
«  l’idée clé des expériences latino-américaines : le potentiel émancipateur de la technologie ne sera garanti que par un projet politique radical. »
« rassembler les ressources nécessaires pour garantir que les agendas du lobby de l’efficacité ne l’emportent pas sur ceux du lobby de l’humanité »

Le fichier PDF L’IA que nous méritons.

Deux « fiches » de l’IRIS sur les tendances gestionnaires et leurs effets

Publiées le 5 décembre dernier, sur le site de l’IRIS, par Guillaume Hébert.

Sur la Nouvelle gestion publique

  • La nouvelle gestion publique a été introduite dans les années 1980 pour modifier le fonctionnement de l’État. L’objectif était de le rendre plus performant en ayant davantage recours à la technocratie, à la concurrence et aux indicateurs de performance.
  • La nouvelle gestion publique a plutôt causé un alourdissement de la bureaucratie et une détérioration des conditions de travail.
  • La nouvelle gestion publique n’améliore pas les services à la population, au contraire. Elle génère du gaspillage et se traduit par un recul démocratique.

Sur la Production lean

  • En intensifiant le rythme de production, les approches de type lean détériorent les conditions de travail. On observe cette répercussion dans les centres d’appel, par exemple.
  • Incompatible avec les services public, la production lean détériore les services à la population et mène à du gaspillage de ressources.

« Ça me rend intelligent » (That makes me smart)

[L]e monde que Trump et ses alliés veulent construire. Leur devise n’est pas « les tricheurs ne prospèrent jamais », mais « caveat emptor », que l’acheteur prenne garde. Rappelez-vous le débat de 2016 où Clinton a accusé Trump d’avoir triché sur ses impôts et où il l’a admis en disant : « Cela fais de moi un homme intelligent ». Le trumpisme est le mouvement de la vie « ça me rend intelligent », où si vous vous faites arnaquer, c’est de votre propre faute. Désolé, loser, tu as perdu.
Cory Doctorow, « That Makes Me Smart« : When « unfair and deceptive » becomes fair game.

Pour une traduction française de cet article.

Rassembler pour transformer

Aux quatre coins du Québec, une multitude de personnes s’activent face aux crises et construisent des alternatives.

Multitudes veut contribuer à ce mouvement en ouvrant un espace politique ambitieux, non-partisan, de réflexion et d’action.

Un espace qui part des gens et des territoires, qui attire et transforme nos organisations et institutions et qui incarne un projet rassembleur de transition sociale et écologique. 

MULTITUDES Si vous ne connaissez pas encore… c’est une initiative lancée officiellement le 7 novembre dernier à Sherbrooke. Elle « trouve son origine mi-2023 dans la rencontre d’une dizaine de personnes impliquées dans différents mouvements et souhaitant porter plus loin leur engagement pour une transition sociale et écologique. De nombreuses rencontres élargies, dans différents contextes, ont permis depuis d’affiner la proposition et d’élargir le groupe, jusqu’à un lancement public à la fin de 2024. »

Coopératives et mutuelles au Canada

L’impact économique des coopératives et des mutuelles au Canada, paru le 20 novembre 2024.

Cliquez sur l’image pour télécharger l’infographie complète en PDF

L’analyse détaillée dans ce rapport a été réalisée en 2024 à l’aide des données de 2021 — les données les plus récentes et les plus complètes disponibles. Les objectifs de ce rapport sont de brosser le portrait des coopératives et mutuelles au Canada, puis d’effectuer une comparaison entre 2019 et 2021 de même qu’avec l’économie canadienne au cours de la période actuelle.  

Saviez-vous que 45% des 6 500 coopératives canadiennes sont situées au Québec ?

Le rapport complet (PDF).
[Version locale, sur Gilles en vrac, au cas où…]

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