Des constats troublants
1. Lors du dernier conseil d'administration de la régie régionale de Montréal, un montant de 4,9M $ (non récurrent) fut alloué pour les services aux personnes handicapées. De ce montant , quelques 1M $ furent répartis entre les CLSC pour être affectés aux familles ayant des enfants avec handicap intellectuel.
La logique retenue pour distribuer ce dernier montant fut l'importance des listes d'attente en date du 31 mars 2001. Le CLSC H-M n'ayant pas de liste d'attente au niveau de ce programme, il n'y aura pas de supplément de donné à la population du quartier à ce chapitre.
2. L'enquête réalisée sur l'implantation du guichet unique en maintien à domicile (Claude Larivière et al. 2001) notait que " les personnes ne disposant pas d'un réseau de soutien utilisent en général moins les services (…) que celles disposant d'un réseau de soutien ". C'est une surprise… considérant que le réseau public se pose habituellement en complément des ressources données par le réseau de soutien ! D'autre part, les statistiques du dernier recensement nous disent que la proportion des personnes seules vivant dans le quartier est significativement plus élevée que la moyenne montréalaise.
3. Dans son dernier rapport annuel 2001 (Garder notre monde en santé, un nouvel éclairage sur la santé mentale des adultes montréalais), la direction de la santé publique de Montréal estimait que " 50% des personnes aux prises avec un trouble mental au cours de la dernière année ainsi que 56% de ceux présentant un trouble psychique n'utilisent aucun service ". " Les personnes n'utilisant pas les soins requis sont souvent les moins scolarisées ".
Ce n'est pas tout… " 60 % des personnes qui consultent pour un problème de santé mentale ne reçoivent pas les services requis ". Reconnaissant l'existence d'un " lien entre pauvreté et souffrance psychique ", les problèmes d'accessibilité sont accrus alors que " la psychothérapie est très souvent l'approche privilégiée et que ce traitement nécessite plus souvent qu'autrement des déboursés ".
" Nous devrons consacrer davantage de ressources à la fois préventives et curatives en milieu défavorisé ".
Dans la suite des travaux réalisés au conseil multi du CLSC au cours des dernières années sur la question du reaching out et en regard des constats établis par les recherches et rapports suscités qui convergent pour souligner l'importance des difficultés d'accès aux services de la part des gens pauvres nous croyons nécessaire de chercher des moyens réduire cette inaccessibilité et adapter nos méthodes et approches en conséquence.
Cette nécessité nous apparaît urgente pour plusieurs raisons :
Aussi, nous proposons la mise en place d'un comité de recherche et développement visant à mieux comprendre et réduire l'inégalité d'accès aux services sociaux et de santé en contexte de pauvreté.
Un comité dont le mandat serait de
Gilles Beauchamp
2002-05-14