Compte-rendu d'une rencontre
Yves aborde la question des études doctorales que Gilles pourrait vouloir commencer. Gilles a complété un bac en ARC et une maîtrise en sociologie. Résumé de mes réflexions (rédaction par Yves, sauf la question de la fin).
C’est le temps de commencer à s’informer auprès de différents programmes de doctorat des conditions d’inscription qui seraient proposées à Gilles. Celui-ci fera valoir ses études antérieures mais aussi ses publications (même si elles sont peu nombreuses dans la catégorie « articles évalués », car les productions montrent une capacité d’analyse et d’écriture) et de ses expériences de travail (qui indiquent une grande connaissance des services de santé et sociaux, de la dynamique interne au système et des relations entre les organismes communautaires et les institutions).
Pourquoi s’informer maintenant ? Les raisons sont multiples. La première est certainement celle de se donner le maximum de temps de réflexion avant de faire le saut dans un tel projet. La seconde est que les conditions d’admission varieront selon les programmes et pourront impliquer un rattrapage ou propédeutique que Gilles pourrait commencer à réaliser dès l’hiver 2003. La propédeutique exigée variera selon les programmes visés. On peut penser que l’admission au doctorat de sociologie n’exigera pas de cours préparatoires, la maîtrise de Gilles étant relativement récente et dans le domaine. Mais il n’en sera pas de même dans un doctorat de sciences humaines appliquées, de service social ou de santé communautaire (qui apparaissent comme les secteurs les plus près de tes préoccupations). Il est donc important de connaître le plus rapidement les conditions de chacun de ces programmes pour être en mesure de comparer et de faire un choix éclairé. La façon de faire est de s’adresser directement au directeur de programme.
Pourquoi faire un doctorat ? La réponse appartient à chacun qui doit y trouver la motivation nécessaire pour passer à travers toutes les étapes. Faire un doctorat à temps partiel représente facilement 4-5 ans de travail ; la motivation à poursuivre est souvent accompagnée du plaisir à réaliser une recherche. Pas de plaisir, pas de doctorat. Le choix du sujet et le choix du directeur deviennent donc importants. Mais il faut que l’objectif poursuivi soit clair pour ne pas avoir de difficulté à se le rappeler lorsque les temps seront plus difficiles. À mon avis, faire un doctorat à 50 ans comporte les avantages suivants : cela redonne de l’enthousiasme dans la carrière parce que cela ouvre un nouveau défi (en ce sens, le sujet de recherche ne doit pas être éloigné des objets du travail), cela permet d’approfondir une question qui vient de notre pratique sans les contraintes de la pratique, enfin cela permet d’envisager différemment sa fin de carrière et l’orientation de son travail dans la phase préretraite de la vie.
Les cours à suivre dans le programme de doctorat choisi seront grosso modo les mêmes d’une université à l’autre : un séminaire obligatoire sur les théories du domaine et un autre sur la méthodologie, un examen de synthèse de connaissance sur le domaine, un projet de thèse valant 3 crédits et plus ou moins 3 cours optionnels. Une condition essentielle d’inscription à un programme sera le choix d’un directeur de thèse avant l’acceptation de la candidature. Les universités savent que les candidats qui terminent sont ceux qui ont un sujet précis dès leur arrivée et qui sont encadrés par un directeur.
Comment choisir un directeur ? Il y a deux critères à considérer dans l’ordre : la bonne relation entre le directeur et l’étudiant et la compétence du directeur sur la question. Selon moi, le premier critère est déterminant parce que la réalisation d’un doctorat prend du temps et que le directeur est un appui moral de premier ordre. Mais un étudiant n’a pas besoin que d’un supporteur, il a besoin de compétences pour avancer dans sa recherche ; celles-ci viennent principalement du directeur et dans une moindre mesure du comité de thèse.
Comment financer des études doctorales? L’idéal est d’avoir accès à des bourses, mais rendu à 50 ans, celles-ci sont plus difficiles à obtenir même si cela n’est pas impossible. Il faut compter sur le fait que le sujet de recherche constitue un atout pour l’employeur et obtenir de sa part des facilités pour la scolarité (reprise de temps, horaire variable) et pour la recherche (que celle-ci devienne une partie du travail). Il faut prévoir des coûts de scolarité, de livres et recueils de textes, de frais de déplacement. Il faut surtout prévoir du temps libéré pour les périodes plus importantes de production comme l’examen de synthèse et la rédaction de la thèse. Le traitement différé peut être une option intéressante.
J’arrête ici, car le restant de notre conversation a trait à la liaison entre le sujet de thèse et le projet de travail que tu as soumis au dg. Je retiens simplement que ce sujet pourrait faire l’objet d’une thèse, qu’il pourrait être développé d’abord comme un projet de recherche réalisable dans le cadre de ton travail, qu’il pourrait être présenté pour fins de subvention à un organisme subventionnaire notamment la Santé publique. Si tu as le goût, je te suggère de préciser par écrit le projet soumis au dg, cela sera utile même pour te présenter à un futur directeur de thèse.
La question de recherche, telle qu'actuellement informe.
1. Répondre (ou tenter de le faire) à certaines questions en vue de préparer la réflexion des CLSC de la région (et le nôtre au premier chef) en regard des projets de réorganisation de la régie:
a. Quelle synergie entre communauté locale et CLSC ? Y a-t-il un effet santé (ou de développement social) dans l’identification d’un CLSC à son territoire ? Quels sont les programmes les plus touchés par cette relation identitaire ?
b. La petitesse de notre territoire a-t-elle un impact sur la qualité des services rendus ? Quels services profiteraient le plus d’un agrandissement du territoire en termes de qualification et développement de compétences ?
c. Plan A et plan B… Comment préserver le développement de compétences et de la qualité des services, advenant le maintien du territoire et assurer le maintien (& développement) des leviers d’empowerment et d’interpellation de la communauté locale advenant l’élargissement du territoire administratif de base.
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