plan 2010-2015 de l’Agence de Montréal

Première ligne forte, meilleure accessibilité aux services, meilleure gestion des maladies chroniques, intervention précoce, suivi des grandes transformations et réduction des inégalités sociales.

On retrouve sur le site de l’Agence le Bilan 2006-2010, une version « faits saillants » du bilan, le document de consultation sur la planification stratégique 2010-2015 (63 pages).

Une série de rencontres de consultation s’amorce (syndicats, organismes communautaires, commissions régionales, établissements, tables spécialisées…) en mars, avril. Quinze groupes de discussions seront aussi organisés en mars : un par territoire de CSSS et trois groupes anglophones.

Encore une fois, on promet de développer la première ligne, de faire travailler ensemble tous ces professionnels afin de répondre aux besoins grandissants d’une population vieillissante et susceptible de souffrir de plus en plus d’affections chroniques… Mais comment peut-on décemment proposer de telles perspectives sans soulever une seule fois la question de la rémunération à l’acte des médecins ? Croit-on sincèrement qu’on pourra s’occuper, enfin, des personnes d’une manière concertée et efficace alors qu’une partie centrale, essentielle, du système est orientée, incitée à passer le moins de temps possible avec chaque cas. J’espère que cette question sera soulevée avec assez de force lors des forums et groupes de discussions.

le privé dans la santé

J’ai déjà parlé ici du document portant le même nom. Voici maintenant la conférence tenue en novembre dernier. À noter, une dizaine de vidéos des interventions (et quatres pdf) sont disponibles sur cette page.

Cette grande conférence de l’Institut de recherche en santé publique (IRSPUM), organisée en collaboration avec le RRSPQ, le Groupe SOLIDAGE , et la Chaire GETOS FCRSS/IRSC, a réuni une dizaine de conférenciers pour discuter des réformes de services de santé au Canada, au Québec, aux États-Unis et en Europe, et de leur financement. Près de 250 personnes y ont pris part. [Bulletin Santé pop]

hospitalisation & santé mentale

L’ICIS, l’Institut canadien d’information sur la santé, publiait récemment un rapport sur les Services de santé mentale en milieu hospitalier au Canada, 2005-2006 (pdf, 45p). Les journaux (le Globe & Mail) ont fait état de ce rapport en soulignant la tendance à la baisse (importante) de la durée moyenne de séjour (DMS) des personnes hospitalisées pour problèmes de santé mentale. On se questionne à savoir si les gens sont bien encadrés et trouvent hors de l’hôpital les services dont ils ont besoin. Cette tendance la baisse de la durée viendrait surtout des pressions administratives.

Encore une fois, les données canadiennes n’incluent pas celles du Québec, où une note au bas des tableaux indique que ces données sont absentes « en raison d’un problème de qualité des données décelé par la province ».

Comme j’avais consulté récemment les données d’hospitalisation pour les années 2001 à 2006, sur le site du CMIS, en constatant que les hospitalisations pour raison de santé mentale étaient particulièrement importantes (en termes de jours/personnes) dans l’Est de Montréal (les CSSS 11 et 12 du graphe ci-contre).

Je suis donc retourné sur le site du CMIS, où on peut consulter les tableaux de données d’hospitalisation dans les hôpitaux de Montréal (pour la population montréalaise) depuis 2000 (avec diagnostics, âges,… et durées moyennes de séjours). On y constate que la durée moyenne de séjour (pour troubles mentaux) dans les hôpitaux psychiatriques est restée assez stable autour de 37 jours. Dans les hôpitaux généraux, pour le même diagnostique, la DMS est restée sensiblement la même, autour de 18 jours. Dans les hôpitaux universitaires, elle était à 26 jours en 2006, en légère augmentation depuis 2000. Une chose remarquée : les hôpitaux universitaires ont reçu (hospitalisé) plus de patients pour troubles mentaux que les hôpitaux psychiatriques (4000 VS 2700).

Les différences avec les données canadiennes sont étonnantes : les hôpitaux psychiatriques là-bas avaient une DMS de 100 jours en 2006, et de 160 en 2001. Les hôpitaux généraux canadiens, incluant les hôpitaux d’enseignement, ont vu leur DMS passer de 36 à 16 jours durant la même période. À noter que dans le cas des hôpitaux généraux, les données incluent le Québec, alors que données sur les hôpitaux psychiatriques ne comprennent pas celles du Québec. J’ai trouvé une explication à la différence : les données du CMIS n’incluent que les hospitalisations de « courte durée ». Alors que celles du Canada sont calculées à partir des dossiers de sorties : on a calculé la durée des séjours qui se sont achevés durant l’année, incluant donc ceux de plus longue durée. Pourquoi n’est-il pas possible d’avoir les mêmes données au Québec ? Serait-ce qu’il n’y a pas nécessairement de différence claire entre les sorties… et les sorties vers des ressources de l’hôpital dans le milieu ? C’est d’ailleurs ce qu’un commentateur faisait remarquer : ce n’est pas tant la durée du séjour qui compte (ou qui inquiète si elle raccourcit) que les conditions dans lesquelles les patients sont « relâchés ». On ne peut plus évaluer la qualité des services hospitaliers en santé mentale sans mettre dans la balance les services communautaires et « intermédiaires », comme on appelle au Québec certaines créations institutionnelles.

paiement direct et désinstitutionnalisation

La tendance à la « personnalisation » des services, en Grande-Bretagne, prend, entre autre, la forme du paiement direct, c’est à dire de la liberté donnée à la personne aidée de choisir son fournisseur de services, ou même le type de service qu’elle souhaite avoir. Il semble que la politique, au delà du buzzword de la personnalisation, ne soit pas près d’être implantée largement : peu de personnes y ayant droit y ont eu recours, particulièremenet chez les aînés et les personnes avec problèmes de santé mentale. Voir cet article du Guardian, par un des auteurs de la recherche Direct Payments Survey: A national survey of direct payments policy and practice.

Le même auteur, Martin Knapp, publiait en collaboration une comparaison européenne des coûts et résultats des politiques de désinstitutionnalisation (Deinstitutionalisation and Community Living: Outcomes and costs – a report of a European Study). Résumé en français (pdf, 19 pages) et rapport complet (anglais, 140 pages).

données administratives utiles

[RESEARCH] Use of administrative data or clinical databases as predictors of risk of death in hospital: comparison of models: « Objective To compare risk prediction models for death in hospital based on an administrative database with published results based on data derived from three national clinical databases: the national cardiac surgical database, the national vascular database and the colorectal cancer study. »(Via BMJ Online First.)

À l’heure où l’on expérimente différentes formes de suivis et tableaux de bords, il peut être intéressant de voir que les données recueillies à des fins aadministratives peuvent aussi servir à prédire les risques et éventuellement les réduire.

dépenses de services à domicile

De 1994 à 2004, l’évolution des dépenses de services à domicile (pdf), répartition par province, au Canada. Le Québec se situe dans le peloton de queue, juste devant le Nunavut et le Yukon… Cependant lorsqu’on distingue soins à domicile et soutien, il fait un peu mieux en matière de soins. C’est dire que le Québec accorde plus d’importance aux soins qu’au soutien. Notez qu’il s’agit toujours des services publics. Est-ce que l’économie sociale est inclue ou exclue de ces calculs ?? Un rapport de l’Institut canadien d’information sur la santé. Une référence su Bulletin sur le vieillissement et les changements démographiques.

P.S. Jacques F. vient de m’informer que : « Non, le PEFSAD n’est pas inclus. Ni le crédit d’impôt pour le soutien à domicile. » Ce qui explique au moins en partie l’écart Canada-Québec.

indicateurs de santé, codification des maladies

Des rapports synthétiques rassemblant des indicateurs de santé pour les différentes provinces et parfois les régions sociosanitaires. Il est intéressant de voir sur quels aspects les Québécois se démarquent des Canadiens des autres provinces. Par exemple sous l’indicateur « Sentiment d’appartenance à la communauté » (voir Rapport 2006, page 10) le Québec, avec ses 54% se différencie nettement de la moyenne canadienne (64%). Ça me rappelle la différence importante que j’avais notée concernant les taux d’incapacité (ou de limitation d’activités) entre Québécois et Canadiens. Les Québécois se disaient beaucoup moins limités dans leurs activités que les Canadiens 9,8% contre 14,6 % pour le Canada, et 16% pour l’Ontario…  Il y a des concepts qui sont plus chargés de culture que d’autres…

Par ailleurs certaines codifications sont plus strictes que d’autres. Le CIM9, par exemple. Le « catalogue » international des maladies… La dernière fois que j’ai voulu consulter la base de données Med-Écho, j’aurais bien voulu avoir sous la main une version facilement consultables de ces quelques 6000 maladies répertoriées. J’ai bien trouvé des listes en ligne, mais il n’y a rien comme le bon vieux papier pour planifier une interrogation. Aussi j’ai obtenu une version Excel de cette base… que j’ai finalement transformée, avec Access, pour en faire un rapport plus digestible. Je vous le dépose demain.

P.S. Le voici: Codification des maladies CIM9 (203 pages). J’aurais pu faire un peu plus compact en espace… mais c’aurait été plus long en temps. Oui, je sais, on est rendu à CIM10…

Urgences santé et centre d’information

« Les catastrophes naturelles ne provoquent pas mécaniquement d’épidémies ». Il faut distinguer les conséquences directes et indirectes. L’impact immédiat, ce sont les très nombreuses victimes de la catastrophe. Les morts bien sûr, mais aussi les blessés qu’il faut prendre en charge le plus vite possible. Les gens souffrent de coupures, de fractures, et en l’absence de soins, dans des conditions précaires, leurs plaies peuvent s’infecter. Ensuite, le raz-de-marée a détruit les maisons et les infrastructures, notamment les systèmes d’approvisionnement en eau potable (puits, canalisations, etc.). La destruction des habitations obligent souvent les populations à se regrouper dans des conditions précaires. (…) [Santé]

Une couverture intéressante de Médecins sans Frontières des conditions sanitaires suite à la catastrophe en Asie.

Un bon centre d’information que cette page Asie de Fr.News.Yahoo.com, avec des explications scientifiques, des infographies, une liste des blogueurs (!), des images satellite, un reportage photos et mille autres pages encore. Et le meilleur de tout ça ? C’est en français !!

site du futur CHUM à Outremont

Les discussions entourant la nouvelle proposition* d’emplacement pour le futur CHUM me rappelait les photos prises de cette gare de triage dans le cadre d’un projet de piste vélo.

«Il est évident pour tout le monde qu’il y a une surabondance relative d’établissements dans la partie ouest de la ville. Installer le CHUM à Outremont ne ferait qu’aggraver ce déséquilibre. (…) Si le gouvernement donne son aval au projet d’Outremont, plusieurs y verront maintenant une sorte de retour d’ascenseur (à l’égard de Paul Desmarais).» Michel David

Quelques photos non inclues dans le document flash de 2002, que je dépose ici. Et puis, tant qu’à y être, je refais une carte un peu plus explicite, centrée sur la gare de triage d’Outremont.

* Si vous n’êtes pas abonné au Devoir il est probable que vous n’aurez malheureusement accès qu’au début de cet article…