offre de logement et demande d’habitat

Deux sources provenant de la même organisation1Abonné au bulletin du CCRL (Collectif canadien pour la recherche sur le logement) je me suis aussi abonné au fils RSS du site web m’ont donné accès à deux documents qui ont suscité mon intérêt. Un article (High Rises and Housing Stress) illustrant géographiquement les résultats d’une recherche sur la propriété locative à Montréal (annoncé dans le bulletin, newsletter, du CCRL). Et une série de trois articles, publiés en 2021 mais rediffusée dans le fil RSS en février dernier : Explorer les causes de la flambée des prix des habitations : du côté de l’offre (1), de la demande(2) et des pistes de solution(3).2Les liens (URL) vers ces articles ont des titres anglais mais les articles sont en (très bon) français.

cartographie de la financiarisation du logement à Montréal

Cinq regroupements typiques (clusters) de propriété locative. Beau travail de Cloé St-Hilaire, Mikael Brunila & David Wachsmuth. Extrait de High Rises

« Les municipalités devraient rendre les informations sur la propriété accessibles au public afin de faciliter l’examen public de l’utilisation des terrains résidentiels et de protéger plus efficacement les droits des locataires, concluent les chercheurs  [Cloé St-Hilaire, Mikael Brunila et David Wachsmuth] dans un article récent du journal de l’Association américaine de planification (Journal of the American Planning Association)

« Une boîte à outils méthodologique basée sur la récupération de données publiques – mais peu accessibles – afin d’explorer la relation entre les propriétaires financiarisés, l’utilisation du sol et les variables démographiques. »

Grâce à un travail de décryptage minutieux les auteurs ont pu identifier les 600 plus grands propriétaires de Montréal, qui possèdent 32% de tous les logements locatifs alors qu’ils ne représentent que 0,46% des propriétaires. L’étude permet d’affirmer que « des proportions élevées de propriété financiarisée sont associées à des niveaux plus élevés de stress lié au logement et à des typologies de logement plus denses. »

Je me questionne cependant sur l’exclusion des petits propriétaires individuels : “landlords identified as humans and not present in the top 600 were categorized as non financialized”.

Pourtant, les nouveaux acheteurs, les rénovateurs, les investisseurs dans une propriété trop chère pour eux sont tous sous la coupe des banques, entreprises financières s’il en est. Les petits propriétaires qui n’ont plus d’hypothèque (ou presque plus) peuvent accepter des loyers plus bas que les nouveaux qui ont acheté au prix d’aujourd’hui (ou d’hier). Par ailleurs ces petits proprios sans dette ont peut-être tendance à négliger l’entretien de leurs logements si les revenus sont trop bas…

L’importance d’un accès à l’information sur les véritables propriétaires souligné par les trois auteurs est à retenir. Le gouvernement fédéral a mis en place depuis quelques années un Registre public national de la propriété effective pour les corporations fermées relevant de sa compétence, alors que « Québec a emboîté le pas et a annoncé que ses exigences relatives au registre de transparence pour toutes les entreprises faisant affaire au Québec (indépendamment de leur territoire de constitution) entreront en vigueur le 31 mars 2023 ». « Le gouvernement fédéral a annoncé qu’il entend travailler avec les provinces et les territoires afin de promouvoir une approche nationale à l’égard d’un registre de la propriété effective des biens immobiliers qui est similaire au registre en place au Royaume-Uni (disponible uniquement en anglais). (extraits de Beaucoup de bruit pour peu et Pour une transparence totale).

les causes de la flambée des prix

La série de trois articles cités plus haut Explorer les causes de la flambée des prix… par Steve Pomeroy répond avec aplomb aux mythes qui ont cours : c’est le manque de construction (l’offre) qui cause la hausse des prix… ou encore c’est la demande excessive. Dans le premier article Pomeroy montre que le marché a produit plus de nouveaux logements que la croissance des ménages, à hauteur de 30 000 logements par année, pendant la période 2006-2016. Le vrai problème de l’offre c’est que « les nouvelles constructions ne correspondent pas au genre de logis ni à la superficie recherchés, qu’elles ne se situent pas dans des endroits désirables, ni offertes à des prix abordables. »

Dans le second article, l’auteur rappelle que « au cours d’une année donnée, il n’y a que 5 % des ménages qui sont actifs et responsables des résultats du marché. (..) Ce nombre relativement restreint de participants au marché est composé de personnes à revenu élevé (en particulier des familles à deux revenus) et de personnes ayant accumulé des fonds propres, un gain inattendu dû à la hausse des prix des propriétés. » Alors, « Ce n’est donc pas la quantité d’acheteurs (p. ex. la demande globale, provenant de la croissance des ménages et de l’immigration), mais la qualité (les revenus et le patrimoine, aidés par de faibles taux hypothécaires) de cet infime segment de « teneurs de marché » qui a fait monter le prix des propriétés. » Le problème du côté de la demande n’est pas qu’il y a trop d’acheteurs mais qu’il y a des acheteurs « suralimentés » par leurs capacités accumulées (patrimoine).

Le troisième article rappelle que ce sont des changements aux lois qui ont favorisé la croissance de l’habitation comme forme d’investissement. Des changements à ces lois pourraient inverser le cours des choses, par exemple en réduisant ou éliminant l’exemption de gain de capital pour la résidence principale. Une proposition controversée, certes : « une telle politique fiscale constituerait un suicide politique étant donné que les deux-tiers des électeurs sont des propriétaires existants« . Ou encore une transformation de la « taxe de bienvenue » qui serait payée par le vendeur plutôt que l’acheteur et qui serait « suffisamment élevée pour pouvoir confisquer une portion significative de la plus-value, puisqu’il s’agit de l’élément qui alimente la capacité d’achat à des prix élevés et qui exacerbe les prix excessifs des habitations« .

Plutôt que de créer un stimulus général d’offre les gouvernements devraient investir directement pour augmenter l’offre là où le marché n’y subvient pas, ou encore en permettant aux organismes à but non lucratif d’acquérir des actifs locatifs existants.

La conclusion de Pomeroy :

 Les parents et les grands-parents qui se plaignent que leurs enfants seront incapables de devenir propriétaires constituent en fait un obstacle à une réforme sérieuse. Ils peuvent aider à créer un meilleur avenir pour leurs enfants, mais seulement s’ils renoncent à leurs propres gains exceptionnels.

Pour que le système de logement puisse offrir un abri de base à tous, il faut démarchandiser les habitations et les considérer comme étant un bien de nécessité et un droit.

(Je souligne)

Notes

circuits piétonniers cartographiés

J’ai utilisé ces derniers temps l’application Strava, dans sa version gratuite. Je l’ai fait tout d’abord de manière inconstante, n’enregistrant pas les courtes randonnées (2-3 kilomètres) et oubliant parfois de « partir la machine » au début de la marche. Et je me suis rendu compte récemment que GoogleMap avait enregistré mes déplacements sa que je lui demande… et il me demandait, justement, s’il devait continuer d’enregistrer… 1) Quand l’application est ouverte ; 2) Tout le temps ; 3) Jamais.

J’ai choisi 2) Tout le temps. En me disant que ça pourrait remplacer Strava, et m’éviterait d’oublier de mettre en marche le compteur. Les premiers essais semblaient prometteurs : lors d’un circuit incluant une partie intermédiaire en autobus, GoogleMap distinguait automatiquement les modes de transport… et des totalisations distinctes pour la marche et l’autobus. Mais à l’usage, le fait que GoogleMap n’enregistre pas les portions intérieures de certains parcours (comme ces quelque 600-700 mètres de déambulation dans les couloirs du supermarché) m’a fait revenir à Strava.

Et j’ai décidé d’être plus constant dans mon utilisation, même pour les petits parcours — cela me permettra de faire des moyennes, ou de viser des moyennes. Genre : 5km par jour, en moyenne, avec des jours à 2-3 km et d’autres à 8-10.

  • derniers parcours piétons

Je vais faire de ce billet une page permanente à laquelle j’ajouterai régulièrement les derniers parcours et la suite d’une discussion éventuelle autour du partage de ces données de piétons parcourant Montréal, ou le Québec, ou le monde ! Mais c’est de tracer les « lignes de désir » des piétons montréalais qui m’intéresse, pour le moment. Un tel cumul de données sur l’utilisation piétonnière pourrait éventuellement orienter, soutenir des aménagements incitatifs ou simplement adaptés (genre : ++++ de bancs !).

La ville de Montréal avec son service de données ouvertes pourrait servir de lieu de dépôt des parcours de piétons cumulés, enregistrés par les différentes applications et plateformes de géolocalisation. La partie difficile sera de convaincre les GoogleMap, Strava, MapMyWalk de ce monde de 1) traduire les données recueillies dans un format interopérable; 2) et permettre à l’usager de partager ces données, s’il le désire.

D’autres villes ont peut-être expérimenté dans ce domaine ? Je me renseigne…

données cartographiées

Les données du recensement 2011 et certaines données sanitaires sont accessibles, cartographiées par l’Espace montréalais d’information sur la santé. Je reproduis ici certaines cartes illustrant la prévalence de problèmes de santé ( hypertension, diabète) et d’autres montrant la répartition géographique des religions (selon le recensement 2011).

ATTENTION : pour consulter l’Atlas  (duquel sont tirées les cartes ci-haut) ou encore les statistiques interactives (des sections accessibles en cliquant  « Outils » en haut à droite de la page d’accueil), il vous faudra avoir un navigateur compatible avec Flash (sous OS X, Firefox fait l’affaire).

Les tableaux interactifs donnent accès à des données sur les services donnés dans les CLSC (les plus récentes : 2016-2017) ou encore les statistiques d’hospitalisation (les plus récentes : 2014-2015). Ces données sont disponibles pour plusieurs années antérieures. Cependant il semble que les données tirées de iCLSC ne soient plus disponibles, malheureusement, par territoires de CLSC mais seulement par CSSS. Alors que les données d’hospitalisation permettent encore de distinguer les territoires de CLSC d’où viennent les usagers.

cartographie et planification locale

Le deuxième document de SantéPop dont je voulais parler, Mapping the Gaps: Ideas for Using GIS to Enhance Local Health Department Priority Setting and Program Planning, m’intéressait à double titre : utilisateur de Mapinfo, logiciel de cartographie bien connu des promoteurs de SIG (systèmes d’information géographiques), j’essaie de produire des cartes des populations, problématiques, services et ressources, quand les données s’y prêtent. Mais je ne serais pas utilisateur de Mapinfo que j’apprécierais quand même ces illustrations géographiques. Les cas servant d’appuis au document de la Rand Corporation montrent plusieurs façons de se servir de données géocodées (utilisation ou distribution des services, caractéristiques de la population locale) soutenant la planification ou l’orientation des services de santé.

La cartographie de certaines problématiques permet de soutenir la discussion autour de la planification des services (Creating visual pictures established a focal point for discussion of future programming and strategic directions). Mais on a aussi appris que si certains efforts de SIG ont permis de mieux orienter des services d’éducation à la santé d’autres fois les directions locales hésitaient à utiliser leurs propres données de services.

The primary lesson learned from this case study is that local health departments often do not use administrative data, such as human resources or finance data, to assess the costeffectiveness of their services. LHD personnel who want to map these types of data will need to work closely with administrative units to design systems that link population health-needs data with service data.

Les données de sources administratives ne sont pas toujours comparables, ni les codes administratifs interprétés de même manière par les intervenants. L’intervention d’un travailleur social ou d’une auxiliaire familiale dans un contexte familial n’est peut-être pas aussi facilement codifiable qu’une intervention chirurgicale ou une prescription contre l’hypertension.

Il me semble tout de même que nous commençons seulement à utiliser les outils cartographiques. Plusieurs exemples récents (voir aussi les outils de l’EMIS) : les cartes des accidents routiers, les ilots de chaleur (à l’INSPQ) mais surtout la cartographie réalisée à partir de l’enquête sur la maturité scolaire des enfants à Montréal. Les données issues de l’enquête réalisée à partir d’un questionnaire standardisé (en milieu anglophone, mais… on peut pas tout avoir !) ont été reportées par voisinages et croisées avec d’autres données tirées du recensement, notamment.  Mais aussi, chose peut-être aussi importante que la cartographie, les communautés ont été interpelées pour analyser, s’approprier des résultats produits pour chaque quartiers, chaque voisinages. Continuer la lecture de « cartographie et planification locale »

samedi libre

Libre comme datalibre.ca, où j’ai trouvé cette Soumission au Comité permanent d’accès à l’information du parlement fédéral. Un document qui vaut non seulement pour sa promotion argumentée d’un « gouvernement transparent » mais aussi pour la liste impressionnante des sites et ressources cités. J’y découvre ou redécouvre, notamment…

toxicité à Montréal

Un groupe d’étudiants en géographie de l’Université Concordia  ont compilé des données de sources diverses pour tracer des cartes des problèmes environnementaux pour l’île de Montréal.

Ci-contre deux cartes représentant des mesures différentes de toxicité des sols. Disponibles en format Google Earth ( fichier KMZ), EPS, Excel et en format géomatique GIS, les cartes sont accessibles dans la partie « database » du site mappingworkshop.wordpress.com. On indique bien sur les cartes qu’il faut les utiliser avec prudence, les données ayant été agrégées, mais pour ceux qui connaissent le terrain local, cela vous permettra d’identifier les sources… ou encore de vous poser des questions ! [une référence de Collectif Quartier]

un petit guide pratique

BAREFOOTThe Barefoot Guide (le guide nu-pieds !) to Working with Organisation and Social Change.

Un petit [pas si petit que ça (174 pages)] guide drôle, plein de caricatures, de « recettes » qui ont une odeur « années ’70 » mais aussi un côté terre-à-terre très efficace.

{Une version française de ces guides est offerte}
Je dépose une version des quatre guides « Barefoot »
ici, sur Gilles en vrac…

Un guide pour soutenir le développement d’organisations locales souveraines. Comprendre ce qui motive les individus; comment fonctionnent les organisations; comment les relations fonctionnent, le pouvoir; les phases du développement des organisations; faciliter le changement dans les organisations; rendre ce changement viable, soutenable; rendre nos organisations apprenantes…

UN BEAU PROGRAMME ! Une référence pigée à partir d’un lien dans le dernier Bulletin des politiques publiques et santé (à ne pas confondre avec le dernier Bulletin Santé pop !) : la référence portait sur le Outcome mapping (traduit par le Bulletin par la Cartographie des résultats, mais je préfère la Cartographie des incidences, tel que suggéré par le site Outcome Mapping dans ses quelques documents français). C’est dans la dernière livraison de ce bulletin Background Notes de l’organisation britannique Overseas Development Institute que l’on présentait cette méthode (cartographie des incidences ou Outcome Mapping) comme une « alternative réaliste aux pratiques de planification, monitorage et d’évaluation» (Outcome Mapping: a realistic alternative for planning, monitoring and evaluation).

carte des épidémies

Une initiative de Google et du CDC (Centers for Disease Control and Prevention) américain, HealthMap permet de suivre non seulement l’évolution de la grippe porcine, mais bien de toutes les épidémies imaginables (enfin, presque). Notez qu’il faut choisir, dans la colonne de gauche, troisième section, la ou les maladies à suivre.

À priori elles sont toutes illustrées, ce qui encombre un peu la place… On clique sur « aucune » puis sur la grippe porcine, seconde dans la liste.

intelligence collective et cartographie conceptuelle

and maybe there are some clues over on the Blog of Collective Intelligence, where Tom Atlee looks at techniques for Knowledge Mapping. He lists mapping public issues, mind maps, pattern languages, dialogue mapping, graphic facilitation and a host of other powerful workshop techniques. The problem, of course, is getting people to use them rather than default to committee mode. Tom’s post led me to the site of Robert E. Horn who has lots more on mapping.

Source: and maybe there are some clues over on the Blog… [Partnership Online]

En fait ce billet est plus un prétexte, un test de publication à partir du module Windows Live Writer, qui accompagne le Onfolio Deskbar que j’utilise depuis peu pour lire mes flux RSS.

Je ne suis pas sûr d’abandonner mon Newsgator, bien commode pour travailler de plusieurs endroits en parallèle… mais l’intégration que permet (ou promet) Onfolio me rappelle le plaisir que j’avais avec Radio, il y a 4 ans, bientôt 5, quand j’ai commencé à bloguer : un lecteur de fils RSS qui est étroitement lié à un logiciel de blog, c’était chouette.

J’avais téléchargé Onfolio, il y a un an peut-être, intrigué et intéressé par le concept de collection de citations, de fils RSS… et je suis retombé sur ce produit, lorsque j’ai tenté d’installer Internet Explorer 7, version bêta… si je ne m’abuse, Windows Live Toolbar venait avec… à moins que ce ne soit avec Windows Live Writer, qui amenait Live Toolbar, sur laquelle se trouvait Onfolio.

J’ai tout flushé les outils de ce toolbar, sauf Onfolio.