communautés, différences et milieux de vie

Anne Galloway  nous introduit, comme souvent, à des auteurs qui me semblent des plus intéressants. Ici, sur la question des communautés qui doivent plus aux différences entre leurs membres qu’aux similitudes, elle pointe vers Jean-Luc Nancy (Etre singulier pluriel, La communauté désoeuvrée ), vers Maurice Blanchot (La communauté inavouable voir aussi)  ou encore vers Alphonso Lingis (The Community of Those Who Have Nothing in Common).

En effet les différences, ce que j’appelle la mixité dans la composition d’un milieu, sont essentielles au dynamisme de certains projets. Nous, agents de développement social, organisateurs communautaires avons trop souvent une vision mécanique (comme les développeurs de social software ?) et simple du développement des communautés : des intérêts communs conduisent à la création de communautés de mobilisation, d’identité… Mais les vraies communautés, celles qui peuvent exister à long terme, n’ont-elles pas besoin de différences, de diversité autant que de similitudes pour se développer et "fleurir" ?

Imaginons un instant des CHSLD qui seraient décentralisés en petites unités insérées dans de véritables milieux de vie… des HLM qui ne seraient plus des HLM mais des habitations à loyers modulés… permettant à des personnes pauvres, et d’autres moins pauvres, et d’autres même pas pauvres du tout… de vivre ensemble et créer un environnement viable. Utopie ?

quartiers, paroisses et gouvernance

Conf_leafletÇa fait bizarre de voir ce terme "gouvernance" appliqué au voisinage mais il s’agit d’une question toujours cruciale quand on parle de développement local, de participation citoyenne. Kevin Harris, l’animateur du carnet Neighbourhoods, organise un colloque à Londres en novembre prochain sur cette question. Le Office of the Deputy Prime Minister (ODPM) publiait sur cette question de l’implication des citoyens dans leur communauté un petit dépliant en anglais (naturellement!) : Votre quartier: s’impliquer, dire son mot (pdf de 7 pages). Dans le même ordre d’idées, provenant du Home Office de Grande-Bretagne : Firm foundation : the Government framework for community capacity building  (pdf, 712 Ko).

Aussi, et peut-être encore plus pertinent dans notre contexte de création de "projets cliniques" désirant mobiliser les communautés autour d’objectifs de santé et de développement : Together we can, un plan visant à habiliter les citoyens à travailler avec les institutions publiques (public bodies) pour établir et atteindre des objectifs communs. Une douzaine de départements gouvernementaux mobilisés autour de 4 dimensions : Citoyens et démocratie; regénération et cohésion; sécurité et justice; santé et sustainability. 28 pages & Annexes

logiciels en code libre

J’ai finalement installé la version 1.9.125 de OpenOffice. Et je suis impressionné. Ce qui me manquait hier, je le trouve aujourd’hui sur cette page francophone : les dictionnaires. Précisions : Cette suite de logiciels comprend des « équivalents » de Word, Excel, Access, Powerpoint et un logiciel de dessin (Draw).

J’ai toujours eu certaines réticences vis-à-vis les logiciels open source, surtout en ce qui a trait aux applications d’usage quotidien (genre Word et Excel…). Mais les choses changent : le fait que ces logiciels deviennent de plus en plus faciles à utiliser (ne laissant que peu d’avance, s’il en est, aux produits Microsoft) et la décision récente de Microsoft de bloquer les mise à jour (et l’accès aux patchs de sécurité) pour ceux qui auraient des copies non-officielles m’ont convaincu d’y jeter un oeil de plus près.

Naturellement, j’utilisais déjà des logiciels en code libre : WordPress, B2Evolution (pour les carnets d’intervenants)… mais j’utilisais encore Word et Excel, par souci de compatibilité et facilité (l’habitude).
L’avancement du « libre » en regard des logiciels propriétaires forcera sans doute des changements stratégiques chez Microsoft…
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poWEr et la participation électorale

Un processus de recherche et de participation visant à mieux comprendre la baisse du taux de participation électorale… en Angleterre. Documents d’analyse et de diffusion des résultats intéressants, mais aussi la démarche : après avoir tenu une série de rencontres recueillant des témoignages (Witness sessions) à travers le Royaume-Uni (à moins que ce ne soit la Grande-Bretagne) on lance cet automne un appel à organiser des Soupers de la démocratie, avec des amis ou dans des écoles. Voici le menu proposé pour ces Democracy Dinners (PDF).

Une autre initiative soutenue par la fondation Rowntree

quelle différence ?

If you don’t then show them that they are making a difference when they do get involved they will stop coming and it will be even harder to get them along in the future. [par Kath Maguire, cité par David Wilcox]

L’expérience qui parle, on le sent dans ce court texte (format Word) d’une activiste anglaise qui raconte, dans le cadre de la présentation des résultats d’une recherche financée par la Joseph Rowntree Foundation sur la valeur ajoutée de la gouvernance locale (Value added by community governance), les difficultés mais aussi les acquis de la collaboration avec les gens des services publics, et les élus locaux… On pourrait appliquer cela à beaucoup de nos tables de concertation et autres partenariats locaux.

Dans le même ordre d’idées, un rapport de la JRF sur les Paroisses, conseils locaux et la gouvernance de voisinage (Parish and town councils and neighbourhood governance) [document PDF, 46 pages, mais avec un résumé de 2 pages). Sur un plan plus théorique, toujours en provenance de la Fondation Rowntree, Researching voluntary and community action: The potential of qualitative case studies [PDF, 76 pages].

Aussi d’intérêt : Building a good life for older people in local communities: The experience of ageing in time and place [PDF, 248 pages]; ‘Getting old is not for cowards’: Comfortable, healthy ageing ; et une vingtaine d’autres titres sur les aînés.

communautarisme

"it’s worth making the point that community isn’t about the denial of difference. It’s not about some artificial notion of Peter Pan happily-ever-after harmonious relations. It should be about being able to deal with differences when they arise, before those tensions develop into conflicts" (neighbourhoods)

Le débat semble plus virulent en Europe, à moins que je ne sois sourd à celui d’ici… entre une version "progressiste" du communautaire et la version rétrograde, ou idéaliste de replis sur l’identique, de fermeture à l’autre. Comme le dit Kevin Harris, la communauté peut aussi, doit être le lieu d’apprentissage et d’apprivoisement de la différence.

la communauté, les communautés

Not the last word on the C word Curious juxtaposition in adjacent columns of today’s Guardian. Under the headline "There is no such thing as community" Peter Preston writes: "The implication behind the word is that Britain is a nation somehow composed of defined, homogeneous and organised groups based on race, religion and neighbourhood interests."

Two or three centimetres away (for those of us using hard copy) Madeleine Bunting reports a Muslim telling her: "There are so many frustrated, angry men who … convince themselves that this is Islamic. I find it frustrating that our community hasn’t tackled this."

Une référence de Kevin Harris, qui souligne que même si le concept de communauté est trop souvent utilisé à toutes les sauces, il reflète quand même une réalité… même floue et de nature fluctuante, une réalité sensible, efficace.

se raconter des histoires

Innovatrice manière de faire du développement local. Travailler la cohésion sociale, la compréhension mutuelle, la compréhension de soi… Le premier pas vers l’empowerment n’est-il pas d’exprimer ses besoins, de raconter son histoire ? Plutôt que de financer un (autre) sondage, dans le but de soutenir le développement de leur communauté, le Pendle council a demandé à David Wilcox de réaliser des ateliers de story telling (visualisation ?) à partir d’un "kit" afin de mieux connaître les problématiques du terrain et accroître la confiance (le capital social) et réduire les conflits au sein de la communauté… Ces histoires ont inspiré une série de courtes bandes dessinées sur les Mythes de Pendle.

Storytelling proves more engaging than a survey The original brief for a study of community cohesion in Pendle, in the north west of England, specified a baseline survey – but the local council accepted proposals for a programme of storytelling and found it generated rather more buzz and involvement as well as useful data.

Ce projet a été primé pour sa collaboration créative.

développement & réseautage

La question du réseautage (networking) comme outil de développement organisationnel (et social) est soulevée par David Wilcox, sur son Partnerships Online. Intéressant parce qu’il utilise l’exemple d’une organisation bénévole, soulignant au passage certains dangers d’un développement replié sur soi. Liens au passage vers Headshift et des projets qui semblent TRÈS intéressants : Backstage, un projet pilote avec la BBC; PledgeBank, on prend ensemble des engagements; WriteToThem, on écrit à son député…

Aussi, Involve, mais surtout RuralNet.