des communautés saines ou sécuritaires ?

Poursuivant la réflexion-recherche amorcée avec le billet précédent autour de l’orientation d’un système de santé en première ligne…

Le Québec et le Canada ont été à l’avant-garde de la santé publique à l’échelle internationale pendant des décennies : rapport Lalonde conduisant à l’adoption de la Charte d’Ottawa en 1986. Le rapport Poirier, en 2005, 3 ans avant le rapport de la Commission de l’OMS sur les déterminants sociaux : Combler le fossé en une génération


EN PASSANT : Qu’est-ce que le Centre de collaboration nationale des déterminants de la santé peut apporter ? Un débat – une conférence sur l’équité en santé ? (entendez ici le mot « national » comme canadien)


L’orientation de l’actuel gouvernement : doit-on y voir un virage « sécurité » ? En cherchant sur le site de l’INSPQ les documents publiés récemment sur le thème Développement social et communautaire, je remarque les dernières publications, qui tournent autour du diagnostic sécuritaire des communautés, après une évaluation de l’implantation de la démarche « Prendre soin de notre monde ». Doit-on y voir une évolution ?

De la stratégie « Prendre soin de notre monde » (Appropriation de la démarche Prendre soin de notre monde – mars 2021) aux diagnostics de sécurité (Manuel pour accompagner le processus et déterminer le diagnostic de sécurité : trousse diagnostique de sécurité à l’intention des collectivités locales – 2e édition – Passer d’un diagnostic de sécurité à un plan d’action : un guide à l’intention des collectivités locales – 2e édition) en 2022

Prendre soin de notre monde, un « appel à travailler ensemble » lancé en 2015. « La Démarche Prendre soin de notre monde est une invitation à travailler ensemble, en facilitant les collaborations entre les acteurs municipaux, gouvernementaux et non gouvernementaux pour la création et le maintien d’environnements municipaux favorables à la santé et à la qualité de vie. » 

Rapport d’évaluation, daté de mars 2021, par Marc Lemire (Appropriation de la démarche…).

Extraits du rapport d’évaluation : 

certaines configurations posent davantage d’obstacles ou de limites à la possibilité de réussite de la démarche, du moins en ce qui concerne son appropriation, par exemple lorsque seul un petit nombre d’individus en porte la vision ou lorsque la vision partagée régionalement est limitée à la préoccupation des saines habitudes de vie. 

Les acteurs œuvrant en développement communautaire expérimentent aussi des difficultés à traduire la démarche par rapport à leurs rôles et responsabilités. En outre, l’adhésion de ces derniers à l’idée de travailler en soutien aux acteurs municipaux plutôt qu’en soutien à l’ensemble de la communauté ne va pas de soi. 

 Enfin, des difficultés se posent également pour les représentants de certaines organisations partenaires au sein des TIR-SHV. En dehors des représentants responsables de la coordination régionale, plusieurs semblent peu informés sur la démarche et ses ancrages régionaux. Dans ce cas, la difficulté d’en percevoir l’utilité est accrue. 

la démarche correspond à une réalité différente selon les organisations et les fonctions occupées, de même qu’en fonction des régions et des paliers d’intervention. 

Dans la mouvance de Québec en forme d’où elles proviennent, les TIR-SHV continuent de prioriser la thématique des saines habitudes. Plusieurs semblent néanmoins avoir cherché à redéfinir ou consolider leurs actions autour d’une vision plus large de la santé et de la qualité de vie 

Enfin, des améliorations sont attendues en ce qui concerne les organisations municipales. Considérant le roulement d’effectifs régulier et malgré les multiples contraintes et sollicitations auxquelles font face les élus et les employés municipaux, il est souhaité qu’ils maintiennent leur ouverture aux efforts de sensibilisation, de mobilisation et de collaboration qui leur sont destinées. 

La finalité de la démarche implique que les acteurs municipaux saisissent le rôle qu’ils peuvent jouer et les leviers dont ils disposent pour agir à leur façon en matière de santé et de qualité de vie. Les acteurs régionaux engagés dans la démarche souhaitent que les acteurs municipaux comprennent la diversité des expertises qu’il leur est accessible en collaborant et qu’ils acceptent de s’engager dans une relation de collaboration plutôt que strictement dans une dynamique de mandant/mandaté. On souligne l’importance que les municipalités favorisent la participation en amont des projets et si possible à différentes étapes de façon à tirer profit des expertises complémentaires qui leur sont offertes. (p. 8, Appropriation de la démarche, Faits saillants et résumé)

[— À voir : les autres acquis et leçons tirées (dans le même rapport) pour les autres partenaires (régionaux, non-gouvernementaux…)  —] 

Ceux qui ont participé à des activités de formation et de sensibilisation manifestent aussi une adhésion et une motivation plus grandes en général. Or, une proportion importante des acteurs engagés dans la démarche occupe nouvellement leur fonction et n’a pas participé à de telles activités dans les dernières années. Ceux qui ont moins d’ancienneté dans leur fonction actuelle ont d’ailleurs moins souvent tendance à bien comprendre la démarche.

Il ressort de cette évaluation trois principales recommandations formulées à l’intention des décideurs :

1- Poursuivre la mobilisation collective visant la création et le maintien d’environnements favorables à la santé et à la qualité de vie en milieu municipal en s’appuyant sur les capacités et les dispositifs en place, tout en les renforçant;

2- S’adapter à l’évolution rapide des réalités du milieu municipal en poursuivant les efforts de rapprochement des instances stratégiques et des regroupements de professionnels détenant des expertises clés en milieu municipal;

3- Engager davantage les organisations et les réseaux partenaires de la démarche à concevoir de façon collaborative le développement d’outils et de connaissances, ainsi qu’à structurer le partage de ces outils et connaissances de façon concertée pour renforcer les capacités des acteurs de soutien en région.

Ces recommandations tiennent compte du fait que le contexte national de pandémie lié à la COVID-19 depuis mars 2020 ne remet pas en question la finalité de la démarche ni ses principes de collaboration. Bien au contraire, l’action intersectorielle en santé publique et la collaboration avec les municipalités demeurent essentielles pour maintenir ou créer des environnements favorables à la santé.

Extraits de Appropriation de la démarche Prendre soin de notre monde – mars 2021

Dernière nouvelle : le gouvernement de la CAQ prévoit transférer 5000 postes de fonctionnaires dans les régions. Une politique saluée par l’UMQ et commentée par son président dans Le Devoir.

solutions sociales pour les plus âgés

Construire des solutions sociales pour les plus âgés: « Que faut-il pour vieillir heureux ? Un réseau social d’au moins six personnes que vous voyez régulièrement et une solution pour remédier aux petits tracas du quotidien que vous n’êtes plus capable de résoudre (comme les fuites de robinetterie, le besoin de changer une ampoule…), explique Hilary Cottam, cofondatrice de Participle, un collectif de designers, de sociologues et de consultants britanniques engagés. »(Via InternetActu.net.)

Un article de Hubert Guillaud, publié dans ce très dynamique InternetActu. Un blog collectif publié depuis 2003 et suivi par plus de 10 000 abonnés ! Soutenu par la Fondation Internet Nouvelle Génération (FING).

Ce Participle me semble générer des idées et initiatives en matière de soutien aux ainés, mais aussi en terme de reconnaissance des capacités et des resources que peuvent mettre en branle les ainés eux-mêmes.

Participle – Our Projects: « The question is not just ‘What can public services do to improve quality of life and well-being for older people?’ but rather ‘How can a locality mobilise public, private, voluntary and community resources to help all older people define and create quality of life and well-being for themselves?’. « 

Ajout : Dans les commentaires sur l’article de Hubert Guillaud, un site français d’échanges de services orienté vers les « seniors », comme disent les cousins, BiTWiiN

trousse d'outils de VVS

Parlant de boîte à outils, je tombe sur cette Trousse d’outils : Connaître et accompagner les communautés. Elle a l’avantage d’être en français. Développée par les gens de l’Abitibi-Témiscamingue, on y retrouve des exemples tirés de là-bas, mais l’adaptation à d’autres communautés est facile. Attention : les titres de la table des matière peuvent être cliqués, même si la souris ne se comporte pas comme à l’habitude au dessus d’un lien (elle ne se transforme pas en main).
Une production de Villes et villages en santé.

des sites pour changer le monde

Une référence d’un apôtre qui ne lâche pas : Designing for civil society. NetSquared qui se veut un outil de « remixage du Web pour le changement social », pointait vers un répertoire de sites Web pour le changement social [En]. Ce site, intitulé Social change websites, fait la liste et le classement de plus de 800 sites dans des dizaines de catégories :  community building, réforme des prisons, pauvreté, santé, personnes âgées, volontariat

Grassroots.org, un autre site d’intérêt, qui offre l’hébergement et certains supports aux organisations d’action citoyenne.

Dans la même veine, du côté du Royaume-Uni : le National Council for Voluntary Organisations, avec sa revue VS .

le grand livre du voisinage

J’ai souligné la phrase : Il y a de la vie hors des USA. C’était trop beau ! Et trop vrai que cette ouverture est plutôt rare chez nos voisins d’en bas.

The great neighborhood book: « Jay Walljasper presents a wide range of positive aspects of neighbourhood life in short, digestible, well-illustrated chapters. His range of examples is broad – one of the strengths of PPS that I’ve always liked is that they recognise that there is life outside the USA, and they make an effort to find out about it. And the book sparkles with enthusiastic tips and suggestions for actions, little and large, that can be taken by residents. Chapters are rounded-off with a convenient short resource list. » (Via Neighbourhoods.)

Et c’est pas cher en plus : 19.95$

interaction dans les espaces publics

Une référence provenant de la même source que le billet précédent. Un rapport de la Fondation Joseph-Rountree sur le sujet en titre. Les faits saillants. Le rapport.

As we would expect, there were clear differences in use by age groups, with distinct timetabling of use: « older adults were present in the town centre mainly in the mornings and early afternoon, but strikingly absent almost everywhere by evening.» The researchers found little interaction between generations, particularly between strangers, and ‘a distinct separation’ between the public lives of younger and older people.

«This study emphasises the essential tension in public spaces between the need to ‘live and let live’, and the need to manage and regulate. Successful management needs to involve constant negotiation between the extremes of over-regulation and laissez-faire approaches. Public education, information and involvement are essential to this process. The research suggests the need for some gradation of security, drawing on community support and harnessing the general inclination of people to self-regulate to avoid conflict.» [Via Neighbourhoods].

développement local et propriétés collectives

Je n’ai pas encore lu ce rapport publié par le « Department for Communities and Local Government’s Civil Renewal Unit » que nous présente ici Kevin Harris, sur son blog, Neighbourhoods, mais juste à voir la table des matières, ça méritera l’effort d’une lecture en anglais (le document fait une quarantaine de pages)

Community assets The Civil Renewal Unit has just published a report by Stephen Thake on community assets.

A first glance would suggest that this could helpfully have come before, not after, the government’s review of community management and ownership of assets which was published in March. It will be worth remembering that the summary, and much of the first half of the present report, more or less amount to a very handy essay on the nature of the community sector.

« This report has three main themes: the contribution of community-based organisations; their organisational and financial fragility; and the important function that the management and ownership of capital plays in a strategy of growth and sustainability. Summaries of the case studies are distributed throughout the report. »

I posted a note about the British Social Housing Foundation’s report last year on community land trusts, here.

La Table des matières

Community-based organisations
Distinctive nature of community-based organisations
Activities
Community-based organisations
Community groups
Community organisations
Multi-purpose organisations
Wealth creating, multi-purpose organisations
Strategies for sustainability
Fragility
Approaches to sustainability
Professionalisation
Earned income
Surplus generating enterprises
Management and ownership of physical assets
Purpose-built space
Management agreements
Leasehold/ownership
Funding for acquisition and refurbishment
Potential for growth
Redundant buildings
Management agreements
Leasehold/ownership
Funding for acquisition and refurbishment