le pouvoir, l’argent et…

En lisant en parallèle ce tome de Fukuyama (The origins of political order,retraçant l’origine des structures politiques) et cet autre de Ridley, The rational optimist, qui met l’accent sur les échanges (et la division du travail qu’ils favorisaient) comme condition d’émergence des sociétés humaines…… je me suis dit que ni l’un ni l’autre ne met assez l’accent sur cet autre élément structurant des échanges et rapports sociaux  : le sexe. C’est Fukuyama qui m’y a fait penser en soulignant que les échanges (et conflits) entre tribus portaient parfois sur les échanges (ou vols) de femmes (et dotes).

Ridley n’en a pratiquement pas parlé, et je suis rendu à moitié de son livre. Pourtant, dans le monde tribal des chasseurs-cueilleurs, l’obligation d’exogamie imposait des relations avec des groupes, ou tribus éloignés.  Ces échanges se faisaient entre des groupes plus ou moins étrangers, et de manière plus ou moins volontaire ou égales. Bien que dans un contexte de relative stabilité des relations, les échanges de femmes et de dotes devaient s’équivaloir, puisque la dote reçue avec la fille de tel clan, sera bientôt donnée en retour pour marier sa propre fille.

L’importance de cette dimension d’échanges d’épouses accompagnées de dotes, dans les pratiques économiques et politiques des sociétés primitives me semble sous-estimée (jusqu’ici dans ma lecture des deux bouquins). Le pouvoir, l’argent et le sexe : trois sources de conflits mais aussi trois puissants vecteurs de l’action.

lecture d’été

C’était mon premier J.L. Burke, et ce ne sera pas le dernier…

La Nouvelle Orléans dans ce qu’elle a de plus beau et de plus laid.

L’inspecteur Dave Robicheaux:  ex-alcoolique, avec une fille qui veut être écrivain, une femme ancienne nonne… Des passages d’une beauté à s’arrêter un moment dans la lecture.

Hochelaga, vu par M.-A. Fortin

Si vous n’avez jamais vu le quartier Hochelaga tel que le peintre Marc-Aurèle Fortin l’a peint durant les années 1925-1950, il faut au moins voir le musée virtuel. Encore mieux, aller voir les originaux à Québec en ce moment au Musée national des beaux-arts, jusqu’au 8 mai. La première fois que j’ai vu ces peintures, j’ai voulu retrouver le point de vue d’où le peintre avait saisi le paysage.

J’y suis finalement allé, hier. Bon, il manquait un peu de nuages dramatiques ( j’y retournerai) mais, cela va de soi, on y voit au centre la belle église de la Nativité d’Hochelaga. Idéalement, je devrais prendre une photo à partir d’une fenêtre de la classe du collège Ville-Marie, ce qui me donnerait une meilleure plongée…

J’en ai fait l’entête du carnet (pour quelques temps). Pour voir quelques unes des photos prises hier

la télé comme assuétude

En recevant l’habituel courrier de Videotron, annonçant l’augmentation rituelle de tarifs je constate que cette fois, il ne s’agit pas de l’innocente mais trimestrielle addition de 1$ mais bien d’une augmentation de 6$ par mois que l’ogre impose ! Il me vient une idée : pourrais-je m’en passer ? J’ai laissé mijoter quelques jours… et ça me plait !

Trop de séries, de rendez-vous hebdomadaires qui, finalement tournent toujours à la même chose, à la recette. Combien de temps pourrais-je ainsi récupérer ! Des dizaines d’heures par mois, parfois même par semaine ! Autant de lectures, de sorties que je pourrais faire… Autant d’écriture, de réflexion que cette véritable assuétude qu’est devenue la télévision m’empêche de réaliser. Mais comme toute dépendance, il me faudra lutter pour m’en défaire. Existe-t-il une association des téléphages anonymes ? Où je pourrais me rendre lorsque l’envie de me réabonner deviendrait trop forte ?

En fait, ma capacité à me divertir et me détendre autrement qu’avec cette boîte à images et rêves sera déterminante. Je ne pourrai vraisemblablement pas remplacer toutes ces heures de passive consommation par du travail intellectuel… ou même par de la lecture de divertissement. Photo ? Un peu de sport, pourquoi pas ?!

esprit conscient ou l’inverse ?

L’esprit est-il venu avant la conscience ou si c’est l’inverse ? Ici j’ai (encore) l’impression que la traduction de « mind » par le mot esprit amène une confusion… Car il y a, dans ma compréhension d’amateur (non spécialiste), une connotation « spirituelle » à ce mot… comme s’il était un peu question de l’âme (le soul en anglais) alors que le mot « mind » ne me paraît pas porter une telle connotation. Lorsque Damasio trace les étapes de l’évolution vers la conscience de l’homme, il fait précéder cette forme d’esprit conscient de formes plus primitives d’esprit, des formes non conscientes. C’est bizarre, j’aurais fait l’inverse : c’est la conscience qui a évolué vers une forme plus élevée, plus spirituelle ou intellectuelle. Je trouve plus facile d’admettre l’existence d’une conscience animale, évoluant de formes très proche de l’auto-protection du vivant jusqu’à la création de formes complexes.  Est-il possible que cette confusion soit le fait d’une traduction précipitée ? En effet le texte de Damasio, à ma grande surprise, est paru en même temps en français et en anglais ! Pourtant, Odile Jacob, l’éditeur de la version française, n’a pas l’habitude du travail bâclé ! Surpris car j’avais déjà acheté le volume en langue anglaise sans même me demander s’il était disponible en traduction, puisqu’il venait juste de paraître. Alors je vais peut-être retourner ma copie anglaise… à moins que je ne la conserve pour pouvoir y aller voir, dans la langue originale, de temps en temps durant ma lecture du texte français (qui m’est, même si je lis beaucoup en anglais, tout de même plus facile à lire).

Et en plus, je trouve le titre de la traduction tellement insipide — L’autre moi-même : les nouvelles cartes du cerveau, de la conscience et des émotions ! Alors qu’en anglais —  Self comes to mind : Constructing the Conscious Brain. Oui, je crois vraiment qu’on a un problème de traduction du terme mind. Je n’en suis encore qu’au début de ce livre qui s’annonce passionnant, j’y reviendrai certainement.

l’effet media, avec du contenu

While “Sesame Street” accelerates early education, recent research demonstrates that other shows, such as “Teletubbies,” seem to slow it down. Worst of all are those videos designed for infants, such as Baby Einstein and Brainy Baby. According to a 2007 paper, each hour of daily viewing between the ages of 8 and 16 months led to a significant decrease in the pace of language development. While daily reading with a parent was associated with a 7 point increase in the language skills of 2 year olds, each hour of baby DVD viewing was associated with a whopping 17 point decrease. If you want a baby Einstein, don’t watch Baby Einstein. [Frontal Cortex, Content Matters]
Si vous voulez un « bébé Einstein », ne lui faites pas regarder le DVD Baby Einstein ! Les effets de la technologie sur l’intelligence des jeunes ne sont pas sans liens avec les contenus qu’ils portent, les contenus qui les structurent. Des recherches récentes viennent contredire les craintes que certains avaient de voir leurs enfants passer beaucoup de temps à jouer à l’ordinateur… il y a des gains perceptibles au niveau cognitif, moteur, de la vision… Bon, il y a beaucoup et beaucoup…