territoires et développement social

Il est intéressant de constater que les parutions récentes sont souvent disponibles en format numérique (PDF ou EPUB) pour environ la moitié du prix du format papier. Enfin !

Ces trois titres rendent compte d’initiatives locales visant le développement territorial, la santé ou encore la lutte à la pauvreté.

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Innovation sociale et territoire tente une approche panoptique du territoire qui relierait les différentes disciplines (géographie, urbanisme, économie, sociologie) qui l’étudient. Des articles sur des initiatives de certains Offices municipaux d’habitation, sur la spatialité et le maintien à domicile, sur l’économie sociale en contexte de mondialisation, sur le développement régional et les relations industrielles… et d’autres plus généraux, sur l’innovation sociale ou la démocratie participative.

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Initiatives locales et luttes contre la pauvreté et l’exclusion propose une analyse de 10 initiatives, dans trois régions du Québec (Montréal, Saguenay Lac-Saint-Jean et Bas-Saint-Laurent), identifiant les types de leadership, les acteurs mobilisés et stratégies déployées. Un beau tour d’horizon d’une diversité de projets innovants.

 

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Construire l’espace sociosanitaire résume un ensemble d’expériences et de recherches en matière de « production locale de la santé ». Il s’agit de pratiques circonscrites au domaine de la santé publique, c’est-à-dire que les pratiques du réseau de la santé qui ont lieu dans les cliniques médicales, les hôpitaux, les laboratoires et pharmacies ne font pas ou peu partie de l’espace sociosanitaire décrit. Malgré ces limites, ou peut-être grâce à elles, le recueil comporte plusieurs textes intéressants, notamment une belle introduction à la théorie de l’acteur-réseau, une discussion sur les multiples sens du concept de communauté, une brillante analyse situant une action locale dans le cadre de planifications centralisées, ou encore une mise en perspective de différentes théories de l’acteur (stratégique, théâtral, réseau, communicationnel, historique, réflexif) appliquée à l’expérience de planification-développement dans le quartier Villeray de Montréal. Des textes qui rendent compte des travaux de recherche de la Chaire Approches communautaires et inégalités de santé.

pousse ou tire ?

Il me semble qu’il faudrait mettre le banc à l’avant, pour pouvoir appeler ce véhicule « vélopousse », non ? Peu importe, c’est une belle initiative, que celle, baptisée Vélopousse Maisonneuve, lancée aujourd’hui par la CDEST et le Parc Olympique. Ces « taxis à pédales » offriront, pour 5$, un circuit partant du Parc Olympique, passant par Place Valois, le Chic Resto-pop, le bistro In Vivo, et le marché Maisonneuve, avant de revenir au stade. [référence de Collectif quartier]

P.S. C’est vrai que le traditionnel pousse-pousse japonais était tiré par un homme, et non poussé !

l’effet TOD ?

Il semble que cette « création », cette bibite architecturale, sortie de terre comme un champignon au lendemain de la finition des tours Lux, juste à côté, soit un ajout de la STM au décor local. Pas surprenant qu’on cherche en vain une identification corporative sur ce bloc aveugle de béton et d’acier.

Si mes renseignements sont justes, cette tour jaune et noire est une tour de service pour le métro. Mais était-il vraiment nécessaire de la placer dans cet espace habité et commercial, de plein pied sur la rue Sherbrooke ? Juste derrière cette tour, côté donnant sur la rue Chauveau, il y a un terrain vague. Il aurait peut-être fallu la faire un peu plus haute, mais elle n’aurait pas été si mal placée.

Si on devait accorder plus d’importance au transport en commun et à des institutions comme la STM, devrait-on s’attendre en retour à de telles interventions incongrues sur le territoire ? Le développement orienté vers le transport (TOD, en anglais) ne devrait-il pas s’ajuster, soutenir au plus près les efforts de densification déjà engagés ?

routes et autoroutes

Councils will be obliged to consider how to improve walking and cycling when planning any new road schemes. – The Guardian

Les Gallois vont obliger les villes à planifier les transports actifs dans tout projet de développement routier. C’est bien, mais insuffisant. Il ne suffit pas que les gens voient des pistes cyclables à côté de chez eux, encore faut-il qu’ils les utilisent. Et là, il faut qu’il y ait coïncidence entre les objectifs de déplacement et la distance à parcourir. Les destinations sont-elles suffisamment rapprochées, perçues comme atteignables et désirables. Densité et diversité d’utilisation des sols et établissements… diversité de fonctions.

La diversité des populations, les particularités d’un quartier plus âgé, ou d’un autre avec beaucoup de jeunes adultes… devraient aussi influencer la modélisation des transports et du développement.

Ici, on planifie des quartiers verts, des nouveaux développements, mais j’ai l’impression que les enjeux plus globaux, plus ambitieux du développement régional, des projets concernant plusieurs arrondissements ne sont pas mis sur la table… ceux par lesquels la ville de demain sera dessinée. Comme si on amusait la galerie avec des petits projets locaux alors que les vrais enjeux sont discutés ailleurs… Vivement la discussion sur un nouveau plan d’aménagement urbain, qui embrasse vraiment les enjeux d’une augmentation substantielle de la densité et du transport actif inter-quartiers et avec le centre-ville. Il y a encore quelques voies de transport possibles hors de l’emprise automobile que nous pourrions exploiter, pour peu que ces États dans l’État que sont les compagnies ferroviaires et portuaires soient parties prenantes.

Communagissons !

C’était l’assemblée de fondation de Communagir, hier. Après 6 ans de gestation, comme le rappelait Bill Ninacs, après un processus de réflexion et développement par étapes, rappelées par la coordonnatrice Geneviève Giasson, qui ont donné lieu à Vers l’impact, cette association mobilisant des individus et des organisations intéressés par le développement des communautés territoriales a finalement vu le jour. Bravo ! On peut suivre pour le moment les derniers développements sur la page Facebook de Communagir… en attendant la mise à jour du site web.

Le conseil d’administration est sous le signe de la continuité, avec la participation de plusieurs des organisations ayant contribué à la démarche des dernières années. Voici la liste officielle, composée de quatre représentants des organisations membres, deux représentants des bailleurs de fonds et deux représentants des membres individuels :

  • Chaire de recherche du Canada en organisation communautaire, représentée par Denis Bourque
  • Chaire Desjardins en développement des petites collectivités (UQAT), représentée par Patrice LeBlanc
  • Centraide Richelieu-Yamaska, représenté par Manon Bouthot
  • Réseau québécois de développement social, représenté par Jude Brousseau
  • Fondation Lucie et André Chagnon, représentée par Sylviane Chaput et Patricia Rossi
  • Julie Lévesque
  • Chantale Galimi

Il n’y manque que le RQIIAC ! Mais celui-ci était tout de même représenté à l’assemblée par sa présidente, Johanne Rheault. Les trois chantiers thématiques  (développement des compétences, suivi des pratiques et étude des conditions favorables) permettront peut-être de tisser des liens entre ce réseau d’organisateurs communautaires présents à la grandeur du Québec et cette plate-forme de promotion du développement des communautés.

Pour ma part je me rendais à cette rencontre avec l’espoir d’y trouver un moyen de soutenir certains projets de retraite (j’y reviendrai bientôt) mais il y a peu de place pour des initiatives qui ne sont pas encore portées par des communautés. On m’a suggéré de voir du côté du chantier sur Les conditions favorables. Et si parmi les conditions favorables à la mobilisation des communautés il y avait l’accès à des informations, à des données comparatives, des analyses des données financières, fiscales, de santé, démographiques… cela pourrait favoriser l’identification de cibles et d’objectifs en matière d’équité et de développement social.

Je suis préoccupé de voir peu de paroles citoyennes s’exprimer sur les enjeux du développement des services aux ainés, à la petite enfance ou encore des services de santé de première ligne… comme si ces questions étaient d’emblée laissées aux spécialistes et technocrates.

développement urbain local durable

À voir : le Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), sur lequel elle tiendra des consultations publiques du 28 septembre au 20 octobre prochain (document complet de consultation, document résumé). Mais si vous voulez dire votre mot, il faut s’annoncer avant le 2 septembre. Un plan axé sur la densification, le transport collectif…

Le projet de PMAD propose d’orienter 40 % de l’urbanisation projetée dans un rayon de 1 kilomètre autour des stations de métro, de trains de banlieue, de service léger sur rail (SLR) et de services rapides par autobus afin de développer des quartiers de type TOD (Transit-Oriented Development).

La Direction de santé publique de l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal se prononcera sur le PMAD proposé, appuyant l’intention de développer en densifiant autour des pôles et axes de transport collectif, favorisant autant le transport actif que la rentabilité des services de proximité [1]. J’avais bien, à l’arrière plan de mon radar personnel, une préoccupation de soutenir, favoriser la formulation d’objectifs et d’engagements de la part des partenaires locaux à l’occasion des discussions entourant le renouvellement du Plan d’urbanisme de la Ville de Montréal. L’échéance ultime (2015) étant plus lointaine, j’imaginais que nous aurions le temps de se faire à l’idée… de pousser localement (au niveau des arrondissements, notamment) pour articuler concrètement les principes et moyens du développement durable, favorable à la santé des individus et des collectivités tout comme à leur développement social et économique.

Mais là, avant le 2 septembre, décider qu’on ira dire quelque chose d’intelligent ou de partagé avec quelques partenaires locaux… un mois plus tard ? Ne pourrait-on prendre cela comme un exercice, une répétition, ou encore un premier pas vers la formulation d’un plan de développement local durable ? Un premier pas vers une conversation, des échanges sur ces questions afin de faire de ces étapes de planification des moments utiles, en maximiser les synergies. Le CSSS n’est pas obligé de se prononcer. Particulièrement sur le plan métropolitain, il peut compter sur une bonne réflexion de la part de l’équipe régionale.

Tout de même, plusieurs partenaires locaux (en plus des arrondissements) ont amorcé une réflexion sur l’aménagement des quartiers (la démarche du CDLC, celles dans Rosemont avec la SODER). Il y a bien eu une réaction concertée des partenaires autour de la mesure et l’amenuisement de l’impact de l’autoroute Ville-Marie. Peu de choses à l’échèle du CSSS, cela se passe plutôt au niveau des quartiers ou des arrondissements.

À ma connaissance (limitée) il y a peu de quartiers qui ont poussé la réflexion sur l’aménagement urbain aussi loin que les quartiers de Centre-Sud et Ville-Marie, avec Habiter Ville-Marie. Le CSSS Jeanne-Mance [2] déposait un mémoire en mai (pdf) dernier sur le Plan particulier d’urbanisme (PPU) pour le quartier Ste-Marie. Continuer la lecture de « développement urbain local durable »

petite école en péril : une discussion

Ce n’est pas souvent que la liste du RQIIAC s’anime sur un sujet, comme le souligne Yves. La question lancée il y a deux jours en a amené plusieurs à décrire la situation de leur village… Certains exemples sont plus encourageants que d’autres… De l’école de Percé à celle de St-Joachim de Shefford, de celle de Sainte-Christine à celle de Grande-Entrée, de Saint-Camille, de Lac-Etchemin, de Kipawa, de Chutes-aux-Outardes… Il y a des villages qui se mobilisent, d’autres qui se désolent, se tirent dans le pied…

Comme le dit Francine, qui a lancé ce fil de discussion par sa demande, « lorsque que nous ne savons plus trop comment nous y prendre ou que nous doutons, nous pouvons toujours compter sur nos collègues O.C. éparpilléEs un peu partout au Québec.  Et ça, c’est précieux et réconfortant… »

quartiers pauvres mais riches ?

Bien dans mon quartier, bien dans ma tête ? Un colloque à l’hôpital Douglas sur les liens entre l’environnement et la santé mentale. Les media ont tôt fait de conclure de manière plutôt déterministe : Quand le quartier est parsemé de bâtiments décrépis ou abandonnés, que les espaces verts y sont inexistants et qu’y pullulent la restauration rapide et les commerces vendant de l’alcool, la vie y est plutôt déprimante et surtout stressante, voire anxiogène. (article du Devoir)

Pourtant les choses ne sont pas aussi simples. Le fait d’habiter un quartier défavorisé donne aussi accès à certains services, à des ressources qui sont distribuées en priorité dans ces quartiers; les organisations de ces quartiers ont parfois développé une approche, une offre qui veut tenir compte de cette concentration de pauvreté. Ce qui correspond en partie à ce que Small appelle les liens sociaux organisationnels. Dans son étude Unanticipated Gains il examine les relations sociales que nouent les utilisatrices des garderies à New-York et les conditions mises en place par ces services de garde pour soutenir les parents. Un adage dans les milieux de garde américains dit qu’on ne peut prendre soin d’un enfant sans prendre soin de sa famille.
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visite du territoire

Je suis à préparer une petite visite du territoire du CSSS (les quartiers Rosemont, Hochelaga-Maisonneuve et Mercier-Ouest), pour des gens de la santé publique de Montréal qui souhaitent visiter les territoires sur lesquels ils produisent des portraits, rapports de surveillance à l’année longue. Une bonne idée à laquelle je me rallie d’autant plus que cela me permettra à moi aussi d’aller voir de plus près quelques recoins que je n’ai parfois vu qu’indirectement.

Afficher Visite du territoire sur une carte plus grande

Voici où j’en suis dans la préparation… je continue d’accumuler les points d’intérêt, qui justifieraient un commentaire en passant ou un détour du mini-bus dans son parcours de 3 heures. Comme c’est visible, les points sont plus nombreux dans le quartier H-M, c’est surtout que je connais mieux ce territoire. Mes collègues des deux autres territoires (mercier-ouest et rosemont) me permettront de compléter les autres quartiers, (allez-y de vos suggestions, vous aussi : gilles.beauchamp@gmail.com !) même si je vais de mon côté continuer d’ajouter des points Continuer la lecture de « visite du territoire »