partage non marchand d’oeuvres numériques

Encore sur la question des droits d’auteurs et de la défense des droits des usagers, de la création d’espaces créatifs et de mécanismes de soutien à la création. Une  présentation importante, claire, de Philippe Aigrin sur son blog (Communs / Commons) – Contribution à la création ou rentes aux intérêts établis : FAITES VOTRE CHOIX et sur La quadrature du NetEléments pour la réforme du droit d’auteur et des politiques culturelles liées.

Aigrin, un auteur prolifique, connu pour son Cause commune : l’information entre bien commun et propriété (2005), et Sharing: Culture and the Economy in the Internet Age (2011). L’auteur présente, en français, en 5 minutes  (Financer le partage des oeuvres sur Internet) ou 10 minutes, devant le Sénat français, le propos de ce dernier livre.

Cette question des droits d’auteur et du partage des connaissances et savoirs n’est pas très loin, finalement, de celle soulevée dans un billet précédent à propos du soutien à la diffusion des productions des réseaux professionnels et institutionnels. Une question qu’on aborde le plus souvent dans les débats sur l’accès aux productions scientifiques (voir, du même auteur, De l’accès libre à la science ouverte) et que je tente d’inscrire dans des réseaux qui ne sont pas que d’écritures et de textes mais aussi de pratiques et de gestes.

de modes et de chromosomes

Il n’y a pas de « copyrights » dans l’industrie de la mode… et cela ne l’empêche pas de prospérer ! On pourrait même penser que d’autres industries pourraient, devraient s’en inspirer ! Il y a une protection des marques de commerce, mais pas des modèles ou des coupes.

Cette petite conférence (16 minutes) de Johanna Blakley (Lessons from fashion’s free culture) est éloquente.

De la même source, la conférence donnée par Craig Venter annonçant la création d’une première bactérie synthétique (composée à partie de matériels génétiques synthétiques). À la fin de sa conférence (18 minutes) il laisse entendre que sa compagnie travaille avec Exxon sur la création d’algues qui pourraient capturer les dioxydes de carbones pour en faire de nouveaux combustibles…

pot-pourri du lundi, en retard

Le texte (provisoire) de l’ACTA, disponible en PDF (41 pages) . ACTA : Anti-Counterfeiting Trade Agreement, un traité jusqu’ici discuté dans le plus grand secret

-|–|—|—-|—|–|-

Faudrait que je fasse le tour de mes caisses de disquettes ??

Je me souviens avoir fait des pieds et des mains pour trouver un lecteur de disques 5.25″ alors qu’il n’y en avait plus nulle part… afin de récupérer quelques fichiers… Je ne voudrais pas avoir à faire la même chose dans quelques années…

-|–|—|—-|—|–|-

La solution Lisée au problème Turcot : un péage de 1$ par jour…

Il est temps que les projets de développement des transports soient orientés vers l’avenir plutôt que le passé. Et les 2 G$ que Québec épargnerait ainsi pourraient être (enfin) investis pour bonifier le projet de boulevard urbain Notre-Dame en y intégrant une solution ferroviaire !

-|–|—|—-|—|–|-

Le visiteur habitué de ces pages remarquera quelques nouvelles photos d’entête tirées d’un passage récent au jardin botanique de Montréal… avant la neige ! Les azalées étaient en beauté et au moins une variété de tulipes, couleurs de feu, arrivait à maturité. Vous les verrez apparaitre au hasard. Il y en a (au total, pas seulement les nouvelles) une quarantaine différentes. J’en ferai éventuellement une page, de toutes ces images d’entête, une sorte de démonstration avec le module de SSP ThumbGrid que j’utilise déjà ici.

-|–|—|—-|—|–|-

Une pétition est en cours pour obtenir un référendum montréalais… qui serait une première utilisation du Droit d’initiative montréalais permettant à des citoyens de demander qu’une consultation publique soit tenue. L’initiative du Comité pour la protection du patrimoine – Île des Soeurs souhaite créer l’Arrondissement historique et naturel des Rapides de Lachine. Il est peut-être grand temps, en effet, de protéger cette partie de l’archipel. Le problème : il semble que le seul moyen de signer la pétition de ce comité soit d’envoyer un courriel à sa présidente… je ne sais pas comment elle atteindra son 15 000 signatures avant le 15 juillet !

Ajout : voir dans Les affaires, et si vous êtes abonné au Devoir, l’article du 16 avril de Louis-Gilles Francoeur – d’où j’ai certainement tiré l’information concernant un projet de turbine hydrolienne dans les Rapides de Lachine.

-|–|—|—-|—|–|-

Je découvre, aussi sur le site collectifquartier.org, l’Institut de politiques alternatives de Montréal (IPAM), présidé par Mme Phyllis Lambert, avec plusieurs personnes dignes de confiance siégeant au conseil de cet institut. Un appel à un Sommet citoyen 2010, qui amorcerait le processus de révision du plan d’urbanisme… et autres aménités. C’est vrai que les débats des dernières années, incidemment autour de l' »autoroute » Notre-Dame, de l’échangeur Turcot… profiteraient peut-être d’un plan d’urbanisme refondé.  Le même site, source de nombreuses informations pertinentes, annonçait la semaine dernière la parution de plusieurs travaux publiés sur le site Montréal en statistiques. Nouveaux « profils économiques » des arrondissements, ainsi que de travaux décrivant l’évolution des dernières décennies en terme d’immigration et de migrations inter-régionales et inter-provinciales.

propriété intellectuelle et copyleft

Le copyleft n’est donc certainement pas une alternative globale à la propriété, c’est un dispositif ingénieux qui interdit d’élever la conception exclusiviste de la propriété au rang de dogme juridique et rend pensable la coexistence et l’articulation de systèmes propriétaires et de communautés affranchies des systèmes propriétaires, un peu à la manière dont les villes franches du moyen âge surent s’affranchir de certaines obligations fiscales […] Il s’agit donc moins d’une subversion de la propriété que de la neutralisation des effets jugés politiquement et moralement délétères de l’exclusivisme.

Extrait de l’article Le copyleft et la théorie de la propriété, de Michael Xifaras, qu’on peut lire in extenso sur le site Eurozines. Tiré du numéro 41 de la revue Multitudes. L’article d’introduction de ce numéro thématique Propriétés / communs, par Anne Querrien : La propriété narrative est était le seul accessible en entier sur le site de la revue… Les autres articles aussi in extenso ne présentent qu’un résumé :

Mais le thème et la qualité des deux articles accessibles me feront rechercher cette revue sur les tablettes des kiosques de revues…

Autres articles similaires sur Gilles en vrac… :

un appui surprenant

Un court article sur le site The Economist (Copyright and wrong) dénonce la tendance à l’allongement sans fin des droits d’auteurs. On y plaide pour un retour à une durée des droits d’auteurs qui soit de l’ordre de celle (14 ou 28 ans) qu’il y avait à l’origine de la loi anglaise (qui célébrait hier son 300e anniversaire). Parmi les commentaires on suggère une formule qui n’est pas sans attrait : permettre un renouvellement de la période de protection, sur demande détenteurs des droits, et contre paiement de frais croissant avec le temps. Ce qui aurait le grand avantage de ne pas protéger inutilement et automatiquement des productions qui ne se vendent plus tout en laissant les propriétaires de « gros succès » conserver leurs droits, tout en payant un tribut à la société qui a nourri ces créations et rendu possible leur commercialisation. Les commentaires de l’article sont aussi intéressants. [référence de CultureLibre.ca]

des jeux aveugles

Que les deux grands vecteurs d’information au Québec, Radio-Can et TVA, en soient réduits à nous montrer pendant leurs nouvelles de fin de soirée des photos, des images d’archives, des entrevues de gens qui ont vu la chose, plutôt que l’événement lui-même est un affront au droit du public à l’information.

Soit les Jeux Olympiques sont un événement public mondial d’importance, et alors, au minimum, ses faits saillants doivent être librement disponibles à tous. Ou il s’agit d’un événement privé, d’intérêt restreint, et alors l’État devrait lui retirer la totalité de son financement. [JF Lisée]

Je suis tout à fait d’accord avec Jean-François. Et puis, le peu de fois où j’ai regardé « V », leur logo était la moitié du temps dans le chemin, parfois même dans la figure de la personne interviewée ! Il devrait y avoir moyen de garder une part pour les grands canaux de diffusion. Mais ce serait intéressant d’avoir une idée de la négociation qui a eu lieu. Le résultat est si contraire au « gros bon sens » que, peut-être, les grands réseaux ont-ils bluffé en ne voulant pas payer une part suffisante des frais ?

copyright et bien commun

Le débat sur la longueur des « copyrights » se mène sans que cela n’atteigne vraiment le grand public. Il y a bien de temps à autre quelqu’article dans un journal, des dossiers dans les revues non spécialisées, mais ce sont surtout les « militants de l’accès libre » et de l' »open-access » qui poussent pour que la réflexion se fasse largement, sans grand succès jusqu’ici. Pourquoi donc ?

J’ai l’impression que l’opinion publique perçoit cette question comme relevant des enjeux de simples droits de propriété : si on n’a rien contre le droit de propriété en général, on ne voit pas pourquoi on se préoccuperait de la propriété des produits culturels en particulier… Pourtant, pourtant…

Quelques parutions récentes font le point, dont le dernier numéro de la revue Manière de voir, publié par Le Monde diplomatique, intitulé « Internet, révolution culturelle« . L’article de Robert Darnton qu’on y trouve, La bibliothèque universelle, de Voltaire à Google, n’est pas accessible sur le site du Monde mais comme c’est une (excellente) traduction de l’article déjà publié dans le New York Books Review, on peut accéder à la version originale. Plusieurs autres articles de cet auteur touchent le même sujet, et sont disponibles en libre accès sur le site de la revue. Il est intéressant d’y suivre le débat entre Robert Darnton et les représentants de la Guilde des auteurs à propos de l’entente entre Google et cette dernière.

Ce film de l’ONF (constitué de plusieurs petits films) RIP, a remix manifesto. Un manifeste vidéo dénonçant l’absurdité des lois qui interdisent le « remix » où des jeunes auteurs utilisent de courts extraits de plusieurs chansons ou films pour porter un message distinct. Les conditions actuelles rendent ces activités illégales, à moins de payer des frais (d’avocats, de droits…) absolument sans proportion avec les emprunts réalisés.

RiP! A Remix Manifesto , Brett Gaylor, provided by the National Film Board of Canada

{les liens par chapitre ne fonctionnent plus mais renvoient au document total}

Voici les petits chapitres de ce manifeste (un résumé, en français apparaît lorsqu’on passe sa souris au dessus du titre) :

  1. Meet Girl Talk, 5:33 min;
  2. Copyright VS Copyleft, 4:43 min;
  3. Culture always build on the past, 7:02 min;
  4. Asking Permission, 3:27 min;
  5. The Past tries to control the future, 4:49 min;
  6. Lawrence Lessig Gives Brett Some Advice, 5:50 min;
  7. Open Source Cinema, 5:00 min;
  8. Cory Doctorow and the King Of Remix, 6:06 min;
  9. Culture Jam !, 6:24 min;
  10. Remixers are fighting back, 8:38;
  11. Radio Head – Paris Hilton – Girl Talk, 8:56;
  12. Open Source art in Brazil,15:43;
  13. The Revolution Will be Digitized, 7:30;

Si des lois comme celles d’aujourd’hui avaient existé au moment où Walt Dysney commençait sa carrière, il n’aurait sans doute jamais pu se lancer : ses premières créations étaient composées de « remix » de dessins et d’histoires déjà publiées… Et pourtant la corporation Dysney est aujourd’hui parmi les plus agressives dans la défense de ses « droits ». On raconte dans le film comment une garderie s’est vue intimée par des avocats de Dysney afin d’effacer les images de Mickey Mouse et Donald Duck qu’on avait dessinées sur ses murs. La réforme de la loi américaine du copyright de 1998 (qui ajoutait 20 ans de protection des droits d’auteur aux 50 ans après la mort de l’auteur qui étaient déjà prévus depuis 1976) est d’ailleurs surnommée la loi Mickey. Saviez-vous que les droits de la chanson « Happy birthday to you » appartiennent à la Warner et que pour utiliser cette chanson dans un endroit public (par exemple au restaurant) ou encore pour inclure une interprétation de cette chanson dans un vidéo publié sur le net, vous devriez demander la permission et payer des droits à la Warner ?!

Google books, biens communs et Affordance

Il y a bien quelques mois que je n’étais allé sur le blogue d’Affordance, cette mine opiniâtre d’informations sur les droits d’auteur et les (nombreuses) initiatives de Google visant à « indexer le monde »… Olivier Ertzscheid, blogueur mais aussi chargé de conférences à l’Université de Nantes, n’a pas perdu sa verve : Google books, ce qu’il faut faire; I’m an indexed man living in an indexed world (malgré les apparences, ce billet est en français); Quand sonne le Glas… Où étais-je donc pour ne pas avoir vu passer cette annonce de Google qui lancera sa librairie numérique !

Je suis tenté de dire : heureusement qu’il y a les Français (et l’Europe, les Allemands s’y mettent aussi) pour opposer quelque résistance à la mégalomanie de Google !

Et heureusement qu’il y avait Affordance pour me faire connaitre cet article : Une bonne nouvelle pour la théorie des Biens Communs, de Hervé Le Crosnier. Un article qui présente (en français) l’intérêt soulevé par le prix Nobel d’économie décerné à Elinor Orstrom (j’en parlais ici). Dans le contexte de  la montée des préoccupations écologiques, mais aussi dans cette application du concept de Biens Communs à la connaissance. À ce sujet, un recueil édité par Mme Orstrom, Understanding Knowledge as a commons, a été publié en 2006. De fait, ce sont plusieurs sources « pour aller plus loin » qui sont suggérées à la fin de l’article de Le Crosnier, dont :

Un autre point d’intérêt soulevé par le court texte de Le Crosnier : il critique fermement l’article qui a sans doute fait connaitre le plus largement le terme au cours des dernières décennies : The tragedy of the commons, par Garrett Hardin, paru en 1968 dans la revue Science.

Je m’apprêtais à déposer une copie de ce dernier article, tiré des archives de la revue Science, mais je m’aperçois qu’il est déjà en ligne à plusieurs endroit…

P.S. en complément d’info : l’accord de conciliation de Google livres

photos publiques ou privées

En téléversant hier soir et ce matin sur Flickr quelques 1,4 Go (209 X 7 Mo) de photos, j’avais toujours en tête la question des droits et la supposée grande restriction que la loi québécoise impose. Sans me rappeler qui au juste m’a aiguillonné (Twitter, ou fil RSS?) vers ce billet de Francis Vachon (le droit à l’image au Québec) c’est une référence qui tombait pile. Vachon y fait une synthèse claire des restrictions et obligations (et libertés) de prendre en photo et publier.

Ainsi les photos prises dans la rue, lors de la manifestation d’hier sont des photos éditoriales, couvrant un évènement de l’actualité sur lesquelles il n’y a pas de restriction. Par ailleurs je n’ai pas inclus la photo des fillettes de 4-5 ans en bobettes sorties sur le balcon au rez-de-chaussé pour voir la parade…

Suivant la logique exposée par Francis, peut-être aurait-il fallu demander la permission aux organisateurs pour les photos du groupe lorsque celui-ci n’était plus sur la voie publique : dans la cours d’école au moment du souper. Mais, bon, c’était pour eux que je prenais les photos ! Continuer la lecture de « photos publiques ou privées »