leçon d'économie


Charlie Rose s’entretien avec Warren Buffett. Grande leçon d’économie, en termes simples.

Même si M. Buffett parle un peu vite parfois… il en reste assez pour maintenir l’intérêt pendant près d’une heure (54 min).

L’économie américaine est comme un athlète qui aurait eu une crise cardiaque… Ce n’est pas le temps de chipoter sur la place exacte où l’on doit placer les défibrilateurs… mais bien le temps de ramener le patient à la conscnence, le coeur à la vie…

Ses mots sont forts (le Pearl Harbour de l’économie) et sa sensibilité rafraichissante (il est temps que les gens comme moi paient leur juste part de taxes).

un marché tordu : celui de la santé

L’éditorial du BMJ de cette semaine : The market has failed. Dans le même numéro, un article (d’accès libre, comme l’édito) de Woolhandler et Himmelstein (Competition in a publicly funded healthcare system). Des articles qui appuient une nouvelle tendance : le recul apparent de la propension du système de santé anglais à accorder un rôle accru au secteur privé.

Une référence de l’éditorialiste (Fiona Godlee) vers le site The Economics of Health Care contenant une série d’articles et documents téléchargeables très pédagogiques sur l’économie de la santé, notamment la « faillite du marché » dans ce secteur. De quoi alimenter la campagne Santé sans profit, lancée par la coalition Solidarité Santé avec plusieurs personnalités et d’autres mouvements qui ont récemment (tardivement) fait parlé d’eux : tel les médecins canadiens pour le régime public.

quand les économistes bloguent…

When economists blog: « A couple of weeks ago, one of the most prominent economics bloggers, Harvard’s Greg Mankiw, turned off the comments feature on his blog. The comments, he wrote, had been ‘a source of both fun and frustration,’ but as his blog became more popular, keeping up with the comments had become a time-sink: ‘To put it simply, this blog is a hobby … I just don’t have the time to police comments and enforce good behavior,…« (Via Rough Type: Nicholas Carr’s Blog.)

L’argumentaire de Carr: si vous avez le talent de faire de la recherche de haut niveau, ne perdez pas votre temps à bloguer… tout le monde y perdrait. Une réponse à la critique que je formulai souventes fois en regard du peu d’ouverture ou de disponibilités de certains pros d’universités qui restaient, à mon avis, trop enfermés dans leurs tours d’ivoire alors que l’Internet et les blogs permettent une communication large. Je pensais que les profs évitaient de bloguer pour éviter de se compromettre dans des écrits spontannés. Ce qui n’est pas contradictoire avec l’analyse de Carr.

Finalement peut-être que la « tour d’ivoire » ou vu d’un autre angle, le puits de savoir, et la distance que ces images impliquent d’avec le discours de tout les jours, sont-ils nécessaires à l’avancement de « la science ». Et qu’il revient aux blogueurs et autres commentateurs de critiquer, faire connaître, encenser les fruits tombés de l’arbre de la connaissance…

Sûr qu’on peut toujours souhaiter, rêver d’une réduction de la distance entre le «haut savoir» et la culture populaire… mais ce rapprochement devrait d’abord résulter d’un rehaussement de la culture scientifique générale. Le même Nicolas Carr a un commentaire convergent (The Ignorance of Crowds) à propos du succès de certaines entreprises collectives dites « ouvertes » tel le développement de Linux : le succès de telles entreprises repose au moins autant sur l’établissement d’une direction forte, crédible, éclairée (la cathédrale) que sur la dynamique de l’action collective (le bazar).

The open source model of production – when it works effectively – is not as egalitarian or democratic as it is often made out to be. Linux has been successful not just because so many people have been involved, but because the crowd’s work has been filtered through a central authority who holds supreme power as a synthesizer and decision maker.

En fait l’article de Carr se voulait un commentaire pour souligner le 10e anniversaire de l’influent article de Eric Raymond (The Cathedral and the Bazaar), publié en 1997 dans la revue Firstmonday.

commerce avec la Chine

10 raisons d’arrêter tout commerce avec la Chine Our Canadian prime minister earlier this month stressed the importance of trade with China, but despite the disgraceful and illegal actions of Bush in his bullying trade dealings with Canada, I think trading with China is even worse than trading with the US, because it encourages the monstrously destructive and essentially unmanaged Chinese economy to continue with its devastating excesses. [how to save the world]

Peut-on même imaginer cesser de commercer avec la Chine ? Certains économistes et analystes politiques soutiennent, non sans arguments solides, que le meilleur moyen de favoriser la démocratisation de pays tels la Chine, c’est de poursuivre nos échanges économiques avec eux. Ce qui a comme effet secondaire non négligeable de permettre d’abattre les prix (et d’accroître la pression sur les salaires et la productivité des travailleurs  du Nord), avec pour conséquence l’accélération de la consommation mondiale de matériaux et d’énergies. Plus de produits à meilleur marché, donc moins durables… et plus délétères pour l’environnement et le développement durable ? Ou de meilleurs produits, plus durables, moins énergivores (qui viennent de moins loin)?

carnets d’affaires

Blogs for What Business?. Jimmy Guterman’s new piece on business blogging (sub. required) is sure to cause a stir. He charges the blogging community as being « self-absorbed and elitist » and says its not essential for business. (…) I believe what Jimmy is saying is that there isn’t a consumer market for blogging and that it isn’t essential for businesses to address it. (…) The number of participants is growing at 400% per year, and that’s before AOL’s entry. (…)

The enterprise market is entirely different than the consumer market. What is in common is an efficient, and dare I say fun, way of having conversations that contribute to productivity. Maybe its time we start telling more of our customer stories, but the distinction between consumer and enterprise needs to be made. [Corante: Social Software]

Ce ne sont ni les blogueurs ni les lecteurs de carnets qui seront les « marchés ». J’ai l’impression que l’outil carnet s’inscrira dans la palette des outils Web, afin d’accélérer les échanges, d’initier la conversation entre clients (lecteurs ou visiteurs – clients potentiels) et producteurs, entre clients eux-mêmes… À mon sens l’outil carnet représente une avancée, une nouvelle génération de protocoles (comme les newsgroups ou forums à une autre époque) qui pousse un peu plus loin la capacité d’interaction et de communication.

De ce point de vue, le carnet utilisé en contexte d’affaires c’est d’abord une interface pour la mise à jour facile (par un non-technicien) et régulière, favorisant les échanges-commentaires et le feed-back (ping et trackback) avec les partenaires, les clients, les compétiteurs… Je ne sais plus qui disait récemment : ce n’est pas la mise en page qui compte mais ce que tu dis ! Et si ce que tu dis s’inscrit dans le contexte de ce que les autres disent, sous forme de commentaires, de critiques, de suggestions… de conversation, donc, tu attireras des lecteurs, et tu deviendras un point de référence.

C’est à cela que l’outil carnet servira. Et il n’est même pas essentiel : on peut et on pouvait faire cela bien avant les blogs. C’est juste qu’aujourd’hui on n’a plus besoin d’un technologue pour faire la mise à jour et tricoter les liens et bases de données… Ce qui rend accessible cette manière d’utiliser la Toile à presque tous. Mais la technique ne remplacera pas le contenu, et c’est bien ainsi !

Le contenu est certes influencé par la technique, en ce qu’il doit s’ajuster continuellement, qu’il a avantage à s’inscrire comme un flux plutôt qu’une encyclopédie… qu’il doit oser s’ouvrir, dialoguer, assumer le risque de se tromper. Les meilleurs carnets d’affaires ne s’identifieront peut-être même pas comme carnets (blogs) : ceux-ci ne seront qu’une porte ouverte, à côté de la vitrine traditionnelle.

Introduction aux archives du mois d’août 2003