collaborer à la chose publique

Ostrom found that individuals will cooperate if, among other things, they are able to participate in governance, monitor the compliance of others, and punish cheaters. « When people have trust that others are going to reciprocate, then there can be cooperation, » she says. « When there is no trust, there is no cooperation unless people are facing the gun. » (extrait de la revue Science, 16 octobre 2009)

Ostrom, récipiendaire du Nobel d’économie de cette année (avec Williamson), dont le sujet de recherche a été la coopération pour  la gestion des ressources communes (the commons). Ses études portant, notamment, sur la gestion collective des pêcheries, où certaines collectivités ont réussi à protéger ou faire renaître des stocks mis en danger par des comportements individuels (ou de marché) de courte vue.

L’importance de « punir les tricheurs », comme un facteur favorisant la participation (et la confiance) dans la gestion de la collectivité. Un sujet de premier plan, par les temps qui courent, tant au niveau municipal que provincial. Aura-t-on droit à une commission d’enquête sur les dessous de l’industrie de la construction ou si les règles habituelles de surveillance seront jugées suffisantes ?? C’est ce dernier point de vue que privilégie gouvernement libéral, mais cela coûtera en confiance de la part du public. Confiance qui est liée à la participation politique. Peut-être certains gouvernements ne souhaitent-ils pas vraiment augmenter la participation politique ?

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coûts de transaction

Mon bureau, mes bureaux devrais-je dire — physique et électronique — est encombré de documents épars, accumulés avec le temps… que je compte lire un jour… Toujours est-il que ce dimanche matin j’ouvre cet article déposé là, Oliver Williamson et la théorie des coûts de transaction (format PDF), en me demandant ce qui a bien pu me conduire à télécharger ce texte. Peut-être qu’en remontant à la source… aussi je lance une recherche sur Google, pour m’apercevoir que ce Williamson a reçu, il y a une semaine, le prix Nobel d’économie 2009, avec Elinor Ostrom.

Surprenant : j’avais téléchargé un article portant sur une théorie économique d’un auteur qui m’était inconnu, et qui reçoit maintenant le prix Nobel ! Non, je ne suis pas à ce point à l’affut des recherches pointues en économie. Ce serait plutôt Teppo Felin, que je suis de manière sporadique sur le blogue orgtheory.net et qui publiait un billet en mai dernier, en préparation d’un séminaire de doctorat sur l’économie des organisations, où il identifiait un certain nombre de textes importants, incontournables. Un billet que j’avais commenté ici, tout en cherchant à trouver sur le Web quelques-uns des textes qu’il citait. Hé bien, Teppo avait raison d’inclure Williamson dans les écrits fondamentaux !

Les commentaires suscités par cette nomination de la Banque de Suède (le prix Nobel d’économie n’étant pas le fait du comité Nobel mais bien, depuis 1969, de la Banque de Suède) mettent en lumière l’intérêt de cet économiste dans le contexte d’aujourd’hui : partenariats public-privé (fr); surveillance des banques (fr); économie et gouvernance (en); ou économie institutionnelle (fr)… En anglais, ce qui me semble un résumé intéressant des thèses de Williamson.

économie des organisations

Ce billet du carnet orgtheory.net donne une liste de textes, dont plusieurs classiques de théorie des organisations. J’ai trouvé certains de ces textes in extenso, en ligne.

Cette page présente un résumé (en anglais) de certains de ces textes).

Des textes courts mais qui ont marqué les dernières décennies de débat sur l’économie et les organisations.

situation économique à long terme

Depuis quelques temps j’ai le goût de comparer la situation actuelle avec un peu de recul… j’ai cherché pour cela quelques sources.

«cheap shot» sur la Caisse

Les articles de Konrad Yakabuski dans le G&M nous avaient habitué à plus de sérieux, moins d’étroitesse dans le jugement… On a ici toutefois l’impression d’un règlement de comptes… ou peut-être  est-ce simplement une autre manifestation du « nationalisme canadien » frileux, prompt à rabaisser son frère québécois pour se sentir un peu plus grand…

La fierté, quand elle est québécoise est « nationaliste », elle ne peut être nationale !! «it has come to manage the assets of 25 provincial, municipal and sectoral pension and insurance funds, making it a global financial force and source of nationalist pride.»

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budget fédéral : les sources

Tout d’abord, le document lui-même : un document pdf de 374 pages déposé à la Chambre des communes par le Ministère des Finances. Le dossier de Radio-Canada sur la question. La page du journal Les Affaires, celle de La Presse, qui n’a pas vraiment de dossier…, et celui du Globe and Mail.

Quand au Devoir… il ne fait pas vraiment dans l’actualité d’heure en heure avec son site. Il peine à sortir son seize pages (douze ?) papier quotidiennement !

pouvait-on prévenir ? peut-on guérir ?

Dans Mother Jones, un article (Buying the Bull) sur la faute des journalistes qui n’ont pas su prévenir la crise actuelle… Mais il y a surement eu des dénonciateurs – annonciateurs de la fin de la bulle. Ils n’ont pas été écoutés, ni publiés parce que personne n’écoute les oiseaux de malheurs pendant les longues périodes de croissance : ce serait se priver, refuser de s’enrichir alors que tous sont plongés dans l’auge du moment. S’enrichir pendant quelques années en participant à cette gabegie de ressources, de moyens… au risque, avec la certitude que ça finira mais qu’on en aura au moins profité un temps !

Peut-on s’attendre à autre chose qu’une utilisation de la conjoncture pour avancer son programme conservateur sous couvert de « solution à la crise », de la part d’un leader aussi dogmatique et idéologique que Harper ? Réduction d’impôts et de taxes, distribution de $ à la classe moyenne mais surtout, surtout pas de soutien systématique aux victimes des déséquilibres et inéquités engendrées par le capitalisme : ce serait enfreindre la religion conservatrice qui dit qu’il faut laisser les faibles être mangés par les forts. Le problème c’est que ce sont les forts qu’on aide, actuellement !!

Je crois qu’il faut absolument garder ouverte et vive la possibilité d’un gouvernement de coalition… Non pas un gouvernement de coalition mais un gouvernement de solutions.

Articles à lire : Doug Saunders,du G&M, Crashonomics: the secret formula; Mother Jones, Stimulus is for Suckers.

Voir aussi une page que j’ai commencée sur le thème : Savoir réducteur et conscience holiste. «Ni Dieu, ni maitre. Juste un jardinier. Le développement scientifique et économique a été à ce point étroit de perspective et de courte vue que nous avons agi comme si on pouvait changer de planète, une fois celle-ci usée.»

quelles infrastructures (2)

Dans le cadre des propositions de projets visant à relancer l’économie en crise, toutes les villes ont ressorti leurs tiroirs les projets vieux et moins vieux… 1144 projets d’infrastructures, proposés par la Fédération canadienne des municipalités.

Totalisant 212 496 emplois, au coût de 18 G$. 87 500$ par emploi créé.

Traitement des eaux-usées, des pavés usés, des édifices usés… Sont-ce là les seules infrastructures dont nous ayons besoin ? Nous aurons besoins de plus que des pelles. Naturellement, on  ne se surprendra pas que les villes proposent des projets liés à leurs missions : parcs, voies publiques… Mais le développement de places en garderie, de services aux aînés, la formation de techniciens dans des domaines en manque crucial… ce n’est pas ce qu’on entend habituellement par des « infrastructures » mais c’en sont vraiment pour les sociétés d’aujourd’hui. Il y a quelques années, dans la foulée des débats entourant la marche Du pain et des roses et le sommet sur l’économie et l’emploi (et l’économie sociale) le mouvement des femmes au Québec n’avait-il pas mis de l’avant le concept d’infrastructures sociales ?