gratuit le stationnement ?

À Montréal, 8,5 % de la surface du centre-ville est occupée par des stationnements. C’est 2 fois plus que le centre-ville de Toronto, que celui de Boston, et 16 fois plus que celui de New York. [Un outil pour favoriser la mobilité et l’aménagement durable ? – pdf]

Une des sources du chapitre environnement du 6e édition du rapport Signes vitaux du Grand Montréal. Cette présentation (.ppt) de Daniel Bouchard, du Conseil régional Environnement Montréal, nous apprend combien coûte une place de stationnement… qu’il s’est construit 7500 places de stationnement (public et privé) depuis 15 ans au centre-ville, au coût moyen de 27633$ par place; qu’il est prévu d’en construire plus de 25 000 dans un avenir prochain, au coût moyen de 40 437$; que 6 000 de ces places (à plus de 50 000$ chaque) sont prévues dans le cadre des développements du  CHUM et 2 834 places sont prévues pour le CSUM. Une référence de Communagir.

données ouvertes et transport en autobus

Un appel de Montréal Ouvert, début septembre, pour améliorer l’accès aux données de Montréal.

J’écrivais, le 11 septembre dernier, aux représentants de la « société civile » sur la Table de concertation sur l’ouverture des données de la Ville de Montréal :

Dans le domaine du transport public nous avons fait des progrès et c’est beaucoup plus agréable et efficace de se déplacer en autobus-métro maintenant. Mais on pourrait faire encore mieux, surtout depuis que les communications en temps-espace réel sont devenues abordables. Dans un contexte idéal les planifications horaires du système de transport en commun suffiraient à maintenir les coûts de transaction, les irritants, à un niveau acceptable. Mais les conditions ne sont pas idéales : les intempéries, les travaux et accidents routiers, les imprévus de toutes sortes rendent X % des voyages en décalage par rapport aux prévisions fines. Sûr qu’on ne peut prévoir quand arriveront et combien de temps dureront les arrêts du métro mais on pourrait au moins savoir où en est le prochain autobus sur la ligne. 

Ce que je voulais dire, en clair, c’est qu’il serait avantageux de doter les autobus d’une borne émettant sa position GPS qui pourrait être captée par quiconque ayant un cellulaire. En y repensant je me disais qu’il serait ainsi possible non seulement que l’autobus transmette en temps réel sa position géographique, mais ce faisant elle pourrait recevoir des messages en provenance des institutions, évènements, lieux significatifs des environs immédiats. Des messages pouvant changer, suivant les jours, moments, et parcours. Encore de la publicité ? De l’information… Je suis conscient du fait que la gestion du transport en commun, ce n’est pas la ville. Mais la STM a déjà fait des efforts à ce niveau, peut-être pourrait-elle encore innover ?

Et puis il y a la question du mode d’accès à cette information mobile : par téléphone (3G…) ou par Wi-Fi ? Un arrêt sur trois pourrait être doté d’une borne Wi-Fi… Je m’aventure ici à la limite de mes compétences. Est-ce faisable ? Et combien ça coûterait ?

climat et tempérament

Les négationnistes auront nié jusqu’à ce que l’évidence crève les yeux, empêchant ainsi une réaction, une action raisonnable pour réduire, sinon empêcher, les effets de l’action humaine sur l’équilibre climatique de la planète. Quand le point de non retour sera atteint, ces mêmes négationnistes pourront laisser aller leurs instincts prédateurs et tirer le meilleur parti personnel du chaos.

chemins de traverse-2

Voir aussi Chemins de traverse (2012.08.24)

Le long de terrains publics et d’une voie ferrée en partie désaffectée, on peut encore (presque) traverser le quartier Hochelaga-Maisonneuve.

En tout cas on peut se rendre de Mercier à H-M. Voir ici le parcours illustré avec Google Maps.

Certaines portions de l’emprise de l’ancienne voie ferrée sont peu à peu envahis par l’automobile, comme stationnement. Ce sont pourtant les derniers espaces non asphaltés, les derniers retranchements encore libres de l’automobile : il faut les préserver, pour l’avenir de la ville, pour nous donner la possibilité d’un aménagement créatif… Comme on a pu le faire autour de la Place Valois. Son on avait construit bêtement tous les espaces libérés par les voies ferrées, on n’aurait pu revitaliser ce coin comme on l’a fait. Il faut préserver à tout prix ces chemins de traverse dans Mercier et dans l’est de Hochelaga-Maisonneuve…

Alors que les premières prises de vue allaient de Mercier-Ouest vers Hochelaga-Maisonneuve, regardant à l’ouest, celles qui suivent vont vers l’est, à partir de la rue Joliette.

Photos prises le 24 août 2012

chemins de traverse

chemin de traverse vers le jardin botanique
cliquer pour agrandir l’image

J’aime bien marcher Montréal. Et plus encore, quand je peux marcher sur la terre, c’est-à-dire sur une surface moins dure pour les jambes que le béton des trottoirs. Malheureusement même les chemins dans les parcs sont le plus souvent asphaltés.

Il y a environ 3 kilomètres pour me rendre au jardin botanique de Montréal à partir de chez moi. En passant par le parc de l’Ancienne pépinière (A) je peux me rendre au Bois des pères (B) qui m’amènera jusqu’aux pyramides olympiques derrières lesquelles se trouve un joli vallon… (C) qui m’amènera au parc Maisonneuve (D) qui côtoie le jardin botanique. C’est un chemin un peu plus long que de passer sur la rue Sherbrooke, mais c’est beaucoup plus agréable. Par ailleurs, même en longeant Sherbrooke, je peux profiter des terrains gazonnés devant plusieurs institutions comme le sanctuaire Marie-Reine des Coeurs (juste à côté du métro Cadillac), puis le centre d’hébergement Rousselot (E) suivi de l’école Marguerite-De Lajemmeraie, et du grand terrain devant les pyramides (F).

Mais il est un autre chemin de traverse que j’ai parcouru ce matin, à partir du marché Maisonneuve qui m’a amené presque à la maison, en passant sur les anciennes voies ferrées et les terrains d’institutions publiques. J’y retourne bientôt pour en rapporter des photos…

la contribution des riches

Deux semaines que j’ai sur mon bureau ces quelques paragraphes tirés de quatre textes, que j’avais ambitieusement titré La contribution des riches… Tant pis si je n’ai pas un billet à la hauteur, ces citations vous inspireront sans doute autant que moi !

There are plenty of very rich Americans who have a sense of perspective, who take pride in their achievements without believing that their success entitles them to live by different rules. But Mitt Romney, it seems, isn’t one of those people. And that discovery may be an even bigger issue than whatever is hidden in those tax returns he won’t release. [Paul Krugman, Pathos of the Plutocrats]

Les deux premiers textes parlent de la même chose : la propension qu’ont certains riches à oublier qu’ils ne se sont pas faits tout seuls et que, à vouloir absolument réduire la taille de l’État ou les réglementations, on finit par scier la branche sur laquelle on est assis. La plume de Krugman est plus concise, et plus douloureuse aux flancs du camp Romney.

To me, this is the nature of the strain on the system at present. It’s not that incomes at the top are soaring while those at the middle have been stagnant for several decades. It’s that those at the top seem, for the most part, to have abandoned any sense of responsibility for maintaining public support in the system that enriches them. On the contrary, they seem to have become ever more willing to flout societal norms in pursuit of ever greater wealth.

That’s their right, of course. But I think Mr Obama is on to something in suggesting that this behaviour is ultimately corrosive to the free-market system. Elites may agree that free markets are both more efficient and moral than alternatives. They should also recognise that free markets can only be sustained by the consent of the majority. The public grants the rich the right to their wealth if and only if they agree that the rich deserve it. [« You didn’t build that », Free exchange, The Economist]

On peut se demander si, comme le laisse entendre la fin du second extrait, la légitimité de la richesse est vraiment « accordée par le public »… Il est surprenant, et décevant, de constater qu’on se chicane encore à savoir s’il faut plus ou moins d’État, de taxes – et ce dans le pays développé qui en impose le moins ! – alors que les grandes questions, les grands enjeux sont passés sous silence. On fait comme si les marchés financiers n’avaient pas failli, à plusieurs reprises au cours des dernières décennies; failli à leur devoir de favoriser le développement, l’innovation, le progrès. On fait comme si la crise environnementale et écologique n’était encore qu’une hypothèse, une menace lointaine – ou un contexte naturel sur lequel l’homme n’aurait que peu d’emprise ou de responsabilité. Après moi, le déluge semble l’attitude généralisée…

Malgré la chaleur ambiante, l’extrait suivant donne des frissons dans le dos.

There is much more warming already baked into the cake based on the carbon that has been released into the atmosphere. Bill McKibben writes that so far, the global temperature has risen 0.8 degrees Celcius, and that the carbon already emitted into the atmosphere will probably generate another 0.8 degree increase—distressingly close to the 2-degree threshold governments have agreed would be too risky to cross. To keep the world below that threshold, Mr McKibben says, would require humanity to limit future emissions to an estimated 565 gigatonnes of CO2. But if you estimate the emissions that would be generated by burning all the fossil fuels in the known reserves of private energy companies and sovereign governments—just the known reserves—that adds up to 2,795 gigatonnes of CO2. [The heat is on, The Economist]

Les décideurs agissent comme si les manières de faire pouvaient encore se perpétuer et même servir à trouver des solutions, alors qu’elles sont à l’origine de la crise actuelle. Laisser le marché régler, gérer le secteur des énergies conduit à accélérer la consommation d’énergies fossiles plutôt qu’à la réduire. On pouvait encore imaginer une régulation par le marché dans le contexte d’une « théorie du pic pétrolier » où la rarefaction de la ressource amenerait une augmentation des prix, et la recherche d’alternatives… mais l’irruption des gaz de schistes dans l’équation a conduit à une baisse des prix : le marché n’a jamais été aussi florissant. Le réchauffement climatique accroît la demande en énergie, notamment pour la climatisation, et accélère d’autant le réchauffement ! Comment compter sur la vertu autorégulatrice du marché dans ce contexte ?

Pour tenir compte des gaz à effet de serre déjà émis (already baked into the cake), il faudrait réduire la consommation à moins de 20% des ressources actuellement entre les mains des producteurs… Peut-on compter sur le sens des responsabilités des pétrolières et industries connexes (automobile, développement urbain étalé…) pour orienter différemment le développement ? Quand les seules perspectives structurantes qui nous sont présentées sont des Plan Nord et des pipelines… il y a de quoi douter.

I’ve always felt that as long as Moore’s Law is operating, and it shows no sign of letting up, that we aren’t doing our jobs if the tech industry isn’t tracking its growth in a linear fashion. The boom-bust cycle is a product of the lack of vision of the VCs. Or our over-reliance on VCs to lead the investment decisions of the tech industry. [Dave Winer, The twilight of the User/VC]

Même au niveau strictement technologique la mécanique du libre marché ne semble pas fiable. La contribution des riches… est de s’enrichir ! La richesse accumulée entre les mains de la minorité est sans doute plus fluide, plus disponible pour l’investissement (et le risque associé à l’innovation) mais en même temps, elle est moins responsable, moins liée à la qualité de vie à long terme puisque soumise à des règles de rendement à court terme qui ont plus à voir avec la peur et l’appât du gain qu’avec toute éthique du développement.

Des mouvements comme Occupy Wall Street ont mis en lumière les excès de richesse du « 1% »… mais qui sont vraiment les riches, quand on regarde l’avenir à plus long terme : les 1 % les plus riches, ou les 30 %, ou les 50 % ? À ne fixer son regard que sur l’extrême, on évite de penser aux changements que la majorité d’entre nous aurons à engager pour sortir de la voie sans issue du développement à court terme basé sur la consommation d’énergies fossiles à bon marché…

indice du mieux-vivre

Dans le cadre des activités entourant son 50e anniversaire l’OCDE lançait 4 documents sur la croissance verte :

De plus, un site comparant les pays de l’OCDE grâce à un indice Vivre mieux était aussi lancé. On peut comparer les pays en regard de chacun des 11 éléments composant l’indice ou encore pour une pondération à votre choix. Créez VOTRE indice et comparez les pays.

J’ai déjà parlé ici et du National Account of Well Being, qui compare aussi les pays (Europe seulement, dans ce cas) mais à partir des réponses à une enquête sociale et de santé. Dans le cas de l’indice de l’OCDE, les indicateurs sont plus « objectifs » : taux de chômage, taux de particules dans l’air…

de mesures et d’objectifs

Ce serait une erreur de juger « sans intérêt » des politiques, des programmes ou des mesures pour l’unique raison qu’aucune donnée publiée n’en a démontré la valeur, car plusieurs stratégies prometteuses n’ont pas encore été soumises à l’évaluation. Se restreindre à agir uniquement en se fondant sur des données probantes pourrait nous priver de moyens qui, éventuellement, se révéleraient efficaces. (L’activité physique, le sport et les jeunes – Savoir et agir, p. 60)

Que de sages paroles ! Ce que nous rappelle ce passage de l’avis du comité scientifique de Kino-Québec, c’est que l’intelligence et l’intuition misent en œuvre par les humains comporte parfois plus de « science » que les seules méthodes éprouvées et mesurées peuvent en fournir.

Ce qui me rappelle les questions que je soulevais récemment, relativement à l’accessibilité des parcs dans nos villes, en comparant des documents appuyés sur des mesures scientifiques et d’autres relevant de mesures politiques. À l’évidence les objectifs visés par l’un et l’autre documents sont différents : Continuer la lecture de « de mesures et d’objectifs »