inégalité sociale et émeutes de 2011 en Angleterre

Une commission gouvernementale (Riots, Communities and Victims Panel) rendait son rapport public (After the riots – pdf) en mars dernier. Si vous ne souhaitez pas vous taper les 150 pages, un résumé (digest) de 7 pages vient d’être publié par le blog Equality trust. Inequality and the riots – pdf. Les effets à long terme de l’inégalité sur les résultats scolaires, l’engagement social, la criminalité…

Le rappel de cette période trouble qu’a vécue la plus vieille démocratie moderne devrait aider à relativiser les propos de ceux qui trouvaient les manifestations de casseroles québécoises dérangeantes !

inégalités persistantes

La mobilité ascendante fait parti du rêve américain. Mais elle semble de moins en moins possible, dans ce pays où les pauvres restent pauvres de génération en génération plus qu’ailleurs. Ce graphique compare la mobilité socioéconomique aux États-Unis et au Danemark. Cet article du New York Times d’hier (Harder for Americans to Rise From Lower Rungs) tente d’en expliquer les mécanismes : pauvreté plus profonde, filet de sécurité plus lâche, éducation et santé privatisés…

réduction des inégalités de santé

Un document, une brique devrais-je dire, résultat d’un effort Franco-Québécois. Une cinquantaine d’auteurs, près de 400 pages qui se veulent utiles aux professionnels aux prises avec les inégalités de santé… Réduire les inégalités sociales en santé, publié par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (France) sous la direction de Louise Potvin, Marie-José Moquet et Catherine M. Jones.

J’y plonge et vous reviens…

Ajout : Une publication de l’OMS-Europe, sur le même sujet : Putting our own house in order: examples of health-system action on socially determined health inequalities

éliminer la pauvreté au Canada

Un rapport du comité permanent de la Chambre des communes — Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées (HUMA) — était déposé cette semaine : le Plan fédéral de réduction de la pauvreté : travailler en partenariat afin de réduire la pauvreté au Canada.

Ce rapport fournit des arguments en appui au projet de loi C-545, déposé en première lecture en juin dernier, qui se veut une Loi sur l’élimination de la pauvreté. Un projet de loi qui reconnaît le statut particulier du Québec en la matière :

Compte tenu de la nature spéciale et unique de la compétence du gouvernement du Québec en matière d’élimination de la pauvreté dans la société québécoise et par dérogation aux autres dispositions de la présente loi, le gouvernement du Québec peut choisir de se soustraire à l’application de la présente loi et peut, s’il choisit de le faire, recevoir le paiement de transfert complet qui lui aurait été versé par ailleurs sous le régime de la présente loi. [Article 4, alinéa (4)]

Un projet qui créerait un Commissaire à l’élimination de la pauvreté, dont le mandat serait de surveiller l’application de la Stratégie d’élimination de la pauvreté adoptée, suivant le projet de loi, après consultation du Conseil national de la pauvreté et de l’inclusion sociale (ancien Conseil national du bien-être social).

Le rapport du comité HUMA est salué par la campagne Dignité pour touTEs; par le NPD

La loi québécoise — Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale — fut adoptée en 2002, après quatre années de mobilisations importantes dans toutes les régions et d’animation pédagogique par le Collectif pour un Québec sans pauvreté. La mobilisation récente – Retour à l’expéditeur – contre le dernier Plan d’action gouvernemental 2010-2015 (prévu par la Loi contre la pauvreté) rappelle que l’adoption d’une Loi ne marque pas la fin mais bien le début du processus !

En fait, après que le Québec ait inspiré le Canada dans la formulation de son projet, on se demande si une indépendance plus grande du processus de développement et d’application d’une Stratégie de lutte à la pauvreté, comme le prévoit le poste de Commissaire du projet de loi C-545, ne devrait pas maintenant inspirer le gouvernement québécois… pour faire en sorte que les exercices de bilans et planifications prévus par la loi servent véritablement à mobiliser la société plutôt qu’à dorer le blason gouvernemental.

Incidemment, je me demande pourquoi on a mis en place un Centre d’étude sur la pauvreté et l’exclusion, plutôt qu’un Observatoire tel que la Loi (chapitre 5) le prévoyait ?

prochains Rapports sur la santé

Mercredi prochain, trois nouveaux articles dans le Rapports sur la santé, dont Suivi des inégalités sociales en matière de santé (pdf), par Pampalon, Hamel et Gamache et Utilisation des hôpitaux de soins de courte durée par les fumeurs (pdf) par Wilkins, Shields et Rotermann.

À la mi-janvier (le 13) ce seront 3 autres articles, tirés ceux-là des données toutes fraiches de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé (2007-2009), portant notamment sur la condition physique des enfants, et des adultes.

écoles défavorisées

Écoles primaires et secondaires de l’Île de Montréal, classification de défavorisation (merci Christian). En complément de la carte de la défavorisation, et du guide l’accompagnant.

Ces classifications trouvent leur raison d’être dans la répartition des argents tirés de la taxe scolaire et affectés particulièrement au « rattrapage scolaire dans les milieux défavorisés ». Pour mieux s’y retrouver (ou s’y perdre !) voir les modalités de répartition entre les commissions scolaires.

défavorisation à Montréal

La Presse fait un « mini dossier » aujourd’hui sur la défavorisation, à partir des travaux du Conseil de gestion de la taxe scolaire de l’Île de Montréal. La carte de l’île se trouve à la page 25 de ce document pdf de 81 pages. On y trouve des cartes détaillées pour chaque quartier.

Je me demande ce que les travaux autour de la défavorisation matérielle et sociale (indice de Pampalon) apporteront de plus… La mise à jour des données, à partir du recensement 2006, est prévue pour « l’automne ». Il reste encore quelques jours… Les cartes du CMIS sont sans doute un outil de travail plus flexible que le seul pdf du Conseil de gestion, mais il me faudra regarder de plus près les variables utilisées pour y voir la différence. Les deux indices de défavorisation sont basés sur les taux de chômage, de faibles revenus, de monoparentalité, de scolarité (de la mère dans le cas de l’indice scolaire). Plus précisément, l’indice de pampalon se construit sur  deux aspects à partir de (voir page détaillée) :

Composante matérielle Composante sociale
Proportion de personnes sans diplôme d’études secondaires Proportion de personnes vivant seules dans leur ménage
Proportion de personnes occupant un emploi Proportion de personnes séparées, divorcées ou veuves
Revenu moyen par personne Proportion de familles monoparentales

Celui du Conseil de gestion de la taxe scolaire se définit ainsi :

Variables Indicateurs

  • Revenu familial : % de familles à faible revenu
  • Scolarité de la mère : % de familles dont la mère n’a aucun diplôme
  • Monoparentalité féminine : % de familles monoparentales dont le chef est une femme
  • Activité des parents : % de familles dont aucun des parents ne travaille à temps plein

Deux mesures de la défavorisation qui sont proches, mais qui se distinguent par les fins poursuivies : l’une vise à mesurer les besoins sociaux et de santé, l’autre les difficultés scolaires appréhendées des enfants. Quand nous auront la dernière version de l’indice du réseau de la santé, nous pourrons comparer plus précisément les résultats. J’y reviendrai sans doute.