ordinateur et cerveau humain

Kurzweil prédit que l’on pourra téléverser (uploader)  le contenu de son cerveau dans un ordinateur en 2040. C’est un rêve caressé par les écrivains et informaticiens depuis des décennies.

Mais c’est une vision bien étroite (ou plate) de ce qu’est le cerveau animal (et humain) que de le réduire à 100 milliards de connexions… qui pourraient, éventuellement, être reproduites dans une mémoire artificielle. Il y a sous le cerveau, connectés à ses neurones, des mécanismes biophysiques et biochimiques résultant de milliards d’années d’évolution de la vie… qui donnent un sens, une direction aux impulsions et aux réactions des êtres vivants qui sont ancrées, mémorisées biologiquement et reproduites, transmises par les torsades de l’ADN. Pour pouvoir transférer à un ordinateur le contenu d’un cerveau humain, il faudrait doter l’ordinateur d’une réactivité biologique, d’une historicité basée sur l’expérience… il faudrait que l’ordinateur n’en soit plus un. Continuer la lecture de « ordinateur et cerveau humain »

200 blogues neuro-anthropos

100 blogues en anthropologie et 100 « brain blogs« , des références de Somatosphere.net

Un site qui, incidemment annonçait la parution, en traduction anglaise à partir du français, de La connaissance de la vie, un recueil de textes de Georges Canguilhem. Je me suis dit : c’est tellement rare, une traduction dans l’autre sens, ça doit être bon ! Ce bouquin date d’il y a 50 ans… c’est pour quand la tombée dans le domaine public ?

manipuler le cerveau, la mémoire

Une série de huit (8) articles sur le cerveau semble prometteuse, et en français s’il-vous-plait, sur le Webzine InternetActu ! Les deux premiers ont été publiés : 1. Hacker le cerveau ?; 2.Le plus complexe non-ordinateur du monde. Sur le même site, Hubert Guillaud dans un article intitulé Comment la ville nuit-elle à notre cerveau, cite d’entrée de jeu Jonah Lehrer, journaliste à  l’excellent magazine Seed, mais aussi au Boston Globe, qui écrivait lui-même il y a quelques jours un article au titre très proche : How the city hurts your brain. Quelques jours plus tard Lehrer publiait, toujours dans le Globe ces quelques tours illusionnistes, bien illustrés (Hack your brain : How to hallucinate with ping-pong balls and a radio).

Mais c’est surtout le livre récent du même auteur : Proust was a neuroscientist que je me promet de lire prochainement. Ayant terminé aujourd’hui La neuroéconomie, tout en poursuivant The overflowing brain, je devrais sans doute m’astreindre à résumer, ordonner toutes ces lectures… Une des choses que je retiens du livre de Sacha Gironde touche à cette question que je posais il y a quelques jours : y a-t-il une ou des « tendances naturelles » sur lesquelles une stratégie de sauvetage de la planète pourrait s’appuyer, au même titre que la tendance à l’accumulation et l’appropriation a pu servir au développement rapide et délétère des générations récentes ? Il semble y avoir des mécanismes neuronaux mesurables qui poussent les hommes à choisir l’égalité, le partage… ou encore d’autres qui montrent que les humains sont prêts à payer, même cher, pour punir celui qui a transgressé les normes collectives.

nouvelles diverses

One of the most worrying effects of this trend has been a boom in the prescription of antidepressant medication and quotes the worrying figures that « Roughly 10% of women and 4% of men in the United States take antidepressant medication at any time. By 2000, antidepressants were the best-selling prescription drugs of any type ». [An Epidemic of Depression]

The debate over whether depression is being over-diagnosed hit the pages of the British Medical Journal last year with the both pro and anti positions being argued with full force.

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A clinical trial showed the Pfizer pill, called Sutent, delays cancer progression for six months at an estimated treatment cost of $54,000. But at that price, Hardy’s life is not worth prolonging, according to the UK’s National Institute for Health and Clinical Excellence, which has decided that, except in rare cases, the government can only afford about $22,750 to save six months of a citizen’s life. [How Much Is A Life Worth? The Cost Of A Drug]

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Une lecture passionnante du moment : comment les liens sociaux sont affectés et soutenus par les mécanismes primaires, biochimiques du cerveau : Brain and Culture: Neurobiology, Ideology, and Social Change. Wexler shows how childhood learning affects brain development, arguing that it is not individual brain functions but systems that are developed in the brain which reflect our learning and our development. But once in place, it is more difficult to change brain patterns. Thus what is familar is better, and we tend to fear the unknown because it is not part of how our brains interpret the world. Wexler shows how these patterns affect everything from cultural wars to fears of immigrants to how we tend to prefer the familiar in everyday life. On the other dise of the coin he shows how parents can be affected by the learning of their children. Une fascinante petite plaquette de… Oups après vérification le bouquin fait quand même 253 pages avant références. Mais le format de poche, la minceur du papier et le souvenir d’un prix abordable (16$) expliquent sans doute cette impression de légèreté.

liens du lundi

Neuroanthropology : a collaborative weblog created to encourage exchanges among anthropology, philosophy, social theory, and the brain sciences. Parmi les billets d’intérêt : cerveau en 5 saveurs; après la géographie critique, les neurosciences critiques !

Géographie critique : une revue (ACME) et un recueil de textes en accès libre tous deux. Une présentation de ces initiatives critiques.

Social Reporter, un site animé par David Wilcox, l’auteur du site bien connu de Designing for Civil Society.

La démocratie participative, sous quelles conditions ? Une bonne introduction à ce livre de Loïc Blondiaux, sous-titré : Le nouvel esprit de la démocratie. Actualité de la démocratie participative, 2008.

appartenance et "départenance"

Ça fait longtemps que je n’étais pas allé du côté du blog de Dave Pollard, How to save the world. Un billet de Stephen Downes, cet autre infatiguable blogueur canadien, m’a amené là: Love, Conversation, Community Vs Nobody But Yourself. Sa vision (mais c’est secondaire dans le propos de Pollard) d’une nature primitive qui se moque de ce que pensent les autres :

In a natural world, perhaps, no one would or should care what other people thought about their wild ideas, eccentricities, authentic and unique characteristics.

m’a rappelé qu’au contraire, du point de vue de l’évolution neurophysiologique, la capacité d’interpréter et de comprendre ce que voient et pensent les autres a été une étape importante dans la construction de Sapiens sapiens (voir Comment Homo est devenu sapiens).

Ce qui n’enlève rien à la pertinence de la question : comment appartenir, converser, aimer une communauté (une personne) tout en restant libre, authentique… Comment promouvoir le changement sans s’éloigner, se mettre à dos les autres… De l’amour inconditionnel ? La promotion du changement n’est-ce pas poser des conditions ?? Mais si le changement promu l’est par un renforcement positif il peut y avoir coincidence: acceptation inconditionnelle et respect de la liberté de l’autre… tout en suggérant, proposant, soutenant des avenues qui ne sont pas des conditions.

Dans la vraie vie, cependant, il y a une réalité qui n’est pas toujours « amour » mais bien parfois (souvent) contrainte, mort, douleur.

cerveaux masculins et féminins face au désordre

Cerveaux masculins et féminins face au désordre [webarchives]: « Le docteur Wunderbarliebe et le professeur R. Astley, responsables de l’étude, pensent qu’il existe bien une région neurologique de satisfaction liée au plaisir de ranger, classer et dépoussiérer et que cette région était manifestement plus sensible chez le sexe féminin » (Via imaginascience.)

Me semblait aussi… que c’était pas juste par principe !