formation médicale continue et pharmaceutiques

Probably 70% of the cost of continuing education initiatives is tied one way or the other to pharma funding, and no government, health authority, or academic institution could assume that financial role. If pharma decided to stop all contributions overnight, not only continuing education but many medical congresses will risk extinction. Said Silvia Bonaccorso, ex senior exec in multinational drug companies. (citée par Mark Gould in BMJ – 26 août 2008)

Comme si les profits de ces mêmes pharmaceutiques ne pouvaient pas être imposés pour financer, indépendamment, la dite formation… Mais il est possible que, une fois la motivation financière disparue ou remplacée par… la rationnalité bureaucratique ? l’intérêt public porté par la responsabilité professionnelle ? on peut se demander si les nouvelles formes d’éducation continue seraient plus porteuses de santé.

Comment faire pour que la motivation à diffuser, former les praticiens de la santé aux nouveaux résultats de la recherche et du savoir… ne soit pas simplement liée à la croissance des parts de marché d’une partie prenante sans pour autant s’éteindre dans la mare de l’indifférence d’une structure « neutre ». En liant le financement de la dite structure au succès de toutes les parties prenantes : et là, il faut avoir un peu de vision pour s’élever au dessus des seules parties « pharma » et inclure toutes les technologies de la santé. Ainsi la formation continue des médecins pourrait-elle, enfin, s’ouvrir à l’influence de ressources qui, aujourd,hui, n’ont pas les moyens de concurrencer le poids des fabricants de pilules : les psychothérapies, l’action environnementale, les groupes d’entraide…

publicité VS science pharma

Le scandale du Vioxx (de Merck) nous a fait voir (encore une fois) à quel point la cupidité des compagnies pharmaceutiques (et le manque de courage – ou de moyens – des corps régulateurs) faisait mauvais ménage avec une évaluation scientifique des effets des médicaments… Dans un article du PLoS medecine de décembre 2005, Lacasse et Leo mettent en lumière l’opposition radicale entre les conclusions des recherches scientifiques et les affirmations publicitaires des pharmas en regard de l’efficacité des antidépresseurs de la famille des SSRI (selective serotonin reuptake inhibitor) : Serotonin and Depression: A Disconnect between the Advertisements and the Scientific Literature

Non seulement les effets positifs de ces drogues ne sont pas prouvés autant que la publicité le laisse entendre mais certains effets secondaires (notamment les effets de dépendance de certains anti-dépresseurs) sont très mal documentés : ceux qui font les recherches ne voient sans doute pas d’un mauvais oeil de s’attacher des consommateurs ! Sans parler du peu de place donné dans la recherche clinique aux thérapies non-médicamenteuses qui sont généralement recommandées pour les cas moins graves.

Les intérêts économiques en jeu et la puissance des "big pharmas" rendent caduques les efforts de développement et de mesure d’alternatives à la médication… tant que ne seront pas rendu publiques par le biais d’un organisme indépendant tous les résultats des recherches et essais cliniques, même négatifs. Mais même dans ce cas, s’il n’y a pas d’argent à faire avec ces thérapies alternatives… qui en parlera et les publicisera ? Les instituts de santé publique devraient avoir ce pouvoir : promouvoir des pratiques sanitaires et des thérapies qui ne profitent pas des capitaux des pharmas… et soutenir l’évaluation et la réglementation de ces pratiques, afin que leur inocuité d’abord, et leur efficacité soient mesurées.