état du monde en 2010

Le bilan annuel « State of the World » pour 2010 : Transforming Cultures. Publié chaque année par le réputé Worldwatch Institute il se présente cette année avec, enfin, une bonne différence entre le prix de la version PDF ou Kindle (9,95$) et celle de la version papier (19,95$). Ce qui n’a pas toujours été le cas. Bravo ! Et mieux que ça, les différents chapitres sont disponibles en version PDF, gratuitement. N’y manquent que les notes (qui elles sont inclues dans le PDF acheté).

Les différents chapitres disponibles :

Je crois que je vais acheter la version papier, pour dire mon approbation ! Non, quand même, soyons conséquent : la version PDF.

santé USA

Je découvre, à la faveur d’une incursion sur le site du National Center for Health Statistics, les rapports annuels sur la santé des américains, depuis 1975 !

Mais ce que je trouve encore plus intéressant, c’est l’accès en mode FTP aux tableaux et graphiques (en format Excel) des tous les rapports sur la santé depuis 1995. J’ai trouvé ça en cliquant sur un lien, à l’intérieur du rapport (PDF) sur la santé de 2007.

Le petit graphique (à gauche) que j’ai tiré produit à partir des données d’un des tableaux Excel.

Une autre ressource tirée du même site, interactive celle-là, Health Data Interactive.

quelle crise ?

Oui, effectivement les marchands d’automobiles sont en peine… mais l’industrie de la construction est en ébullition.

>>>tiens. ça me rappelle La muse ment et l’amant peine

J’ai eu, moi aussi, l’impression (il y a un an de cela) qu’on allait, enfin, changer des choses importantes. Qu’on allait saisir cette opportunité trop « belle » pour la laisser passer (Il ne faut jamais laisser passer une bonne crise, dixit le chef de cabinet d’Obama). Après tout, il y avait un nouveau président américain avec un potentiel d’action inégalé. Mais à force de ménager la chèvre et le chou, d’avoir à l’oeil le prochain rendez-vous électoral (aux deux ans aux États-Unis) ou la prochaine partielle (importante pour les gouvernements minoritaires), l’occasion du changement s’éloigne peu à peu. L’espoir s’est déjà étiolé et la confiance redevient méfiance traditionnelle à l’endroit des décideurs et autres amuseurs…

Comme disait l’autre : y’en aura pas de facile. Alors autant se donner quelques outils, quelques arguments… Ici, L’urgence d’agir, l’importance du moment, soit l’avant-propos du recueil intitulé Imaginer l’après-crise. Une publication sous la direction de Jean-François Lisée et Éric Montpetit (ici la Table des matières) avec, entre autres, une contribution de Paul Bernard (De nouvelles idées pour la gauche) qui aborde ces thèmes :

  • Des riches de plus en plus puissants
  • Un champ de possibles ?
  • Égalité des chances, version suédoise
  • Une marge de manœuvre pour le Québec ?
  • Distribuer la richesse pour la créer
  • Développer le potentiel des individus par l’investissement social
  • La flexicurité à la rescousse
  • Pour une fiscalité redistributive efficace
  • L’approche des parcours de vie

et parmi les autres contributeurs : Pascale Dufour (La victoire des altermondialistes ?), Gilles Dostaler (Crise et sortie de crise : de Keynes au Keynésianisme), Lionel Jospin (Les premières leçons de la crise) et plusieurs autres… Extrait tiré du résumé : La crise du capitalisme financier, puis du capitalisme tout entier entamée en 2008 se superpose à la crise écologique latente, celle d’une marche à peine freinée vers un réchauffement irréversible de la planète qui causera de nombreux bouleversements. Les décisions qu’auront à prendre au cours des cinq prochaines années les peuples et leurs décideurs sont donc plus lourdes de conséquences que celles qui attendaient leurs prédécesseurs, après la crise de 1929.

Ici, je ne suis pas sûr d’apprécier le juste poids de l’expression : les décisions de l’après-crise de 1929 n’ont-elles pas conduit à la seconde guerre mondiale ? Je le crois aussi, que les conséquences écologiques, économiques et politiques de notre actuelle relative inaction seront sans doute de cette ampleur, sinon pires. Mais juste après avoir vu quelques épisodes de la série Apocalypse, c’est difficile à imaginer. Imaginer l’après-crise. Je suis pas sûr que c’est ce type d’imagination que les auteurs avaient en tête. Mais d’autres l’ont déjà eu. Et je ne parle pas du navet (réputé) de 2012.

fondations privées et action collective

Le débat sur la place de la fondation Chagnon (FC)** dans le financement de l’intervention sociale auprès des jeunes, et bientôt des enfants et des aînés… me donne le tournis tellement on entend de sornettes. Du genre :

Les fondations servent à se soustraire à l’impôt. On obtient des diminutions de l’argent du au fisc et on prive la population des revenus venant des impôts.

Pourtant, ceux et celles qui ont déjà donné (à Centraide, par exemple) un montant assez substantiel pour l’inscrire sur leur rapport d’impôt… ont sans doute été surpris, comme je l’ai été la première fois, par le peu d’impôt que cette « stratégie » permettait d’épargner ! En fait, j’ai toujours pensé que l’État permettait aux contribuables charitables de réduire partiellement leur salaire imposable parce qu’il faisait le calcul suivant : si en perdant 0,50$ d’impôts cela permet d’investir 1,00$ dans un service social… c’est 0,50$ de plus dans le service… et donc 0,50$ épargné du point de vue de l’État. Non ?

Un style de charité particulier.

« Il dirige sa Fondation comme s’il s’agissait d’une entreprise. Et comme autrefois en affaires, il n’hésite pas à user de son influence. » Zone Libre, mars 2004. Quelques données, pas toutes claires, sur les conditions de mise en place de la Fondation… que l’auteure de ces lignes dit avoir été financée aux trois-quart par les deniers publics. Encore une fois, ça dépend de comment on regarde la chose.

Continuer la lecture de « fondations privées et action collective »

photojournalisme

Un court article accompagnant une série de photos prises dans les hôpitaux psychiatriques du monde.

Dans la revue Mother Jones.

La situation n’était pas très différente de ça, dans nos hôpitaux, il y a 40 ans. Je travaillais à Louis-H.-Lafontaine en 1969. Bon, c’était peut-être un peu mieux, mais j’imagine assez ce que c’était en 1959…

quelles infrastructures ?

Extraits d’un article Paul Krugman, The New York Review of Books, Vol. 55, no. 20. « What to do »

Reform of the weaknesses that made this crisis possible is essential, but it can wait a little while. First, we need to deal with the clear and present danger. To do this, policymakers around the world need to do two things: get credit flowing again and prop up spending. (… ) focus on sustaining and expanding government spending—sustaining it by providing aid to state and local governments, expanding it with spending on roads, bridges, and other forms of infrastructure.

(…) The point in all of this is to approach the current crisis in the spirit that we’ll do whatever it takes to turn things around; if what has been done so far isn’t enough, do more and do something different, until credit starts to flow and the real economy starts to recover.

And once the recovery effort is well underway, it will be time to turn to prophylactic measures: reforming the system so that the crisis doesn’t happen again.

J’ai peine à avaler ces solutions qui nous incitent à agir vite, maintenant, en jetant des milliers de milliards dans la machine… pour éviter qu’elle ne se bloque… remettant à plus tard les transformations structurelles qu’il faudrait faire ! Pourtant, n’est-ce pas maintenant, alors qu’on est prêt à injecter de telles sommes (qui auraient fait s’étouffer tous les capitalistes il y a quelques mois), qu’il faut en profiter pour amorcer les changements qui étaient, même avant la crise financière, devenus urgents : modes de transport, d’urbanisation, de consommation… Quelle folie ce serait que d’investir le principal de notre marge de manœuvre dans une structure de production désuète…

Investir dans des infrastructures, oui, mais pas celles d’hier !! Investir dans le transport collectif, la densification urbaine, la formation, les infrastructures de communication et de production énergétique propres… pas dans le pavage des autoroutes et la construction de ponts qui sont des supports à l’étalement urbain et à des comportements dont nous devrions consciemment soutenir la rétraction.

Autres textes suggérés par la Lettre de Politiques sociales.net

le privé dans la santé

Il y a un an, le 10 novembre 2007, trois directeurs de santé publique publiaient « Le privé dans la santé : un enjeu de santé publique«  en réponse à la question posée par le comité Castonguay «Quel est le message que « la santé publique » désire nous transmettre». En février dernier, les DSP publiaient un résumé de 4 pages du point de vue déposé auprès du Groupe de travail sur le financement de la santé et des services sociaux présidé par Claude Castonguay.

Lundi soir dernier, en reprenant presque le même titre « Le privé dans la santé : les discours et les faits« , un aréopage de trente-cinq experts dirigé par François Béland et al. lançait une brique de plus de 450 pages dans le débat. Le contexte électoral sera-t-il favorable à une révision des conclusions du rapport Castonguay ? C’est bien de cela qu’il s’agit… S’il n’y a pas de débat durant cette campagne et que le gouvernement Libéral se trouve réélu, même en minorité, il se sentira justifié de mettre en oeuvre les principales conclusions du rapport En avoir pour notre argent. Et ça sera pas beau…

Je ne trouve pas de résumé de ce livre sur le site des Presses de l’Université de Montréal… et sur Amazon, le livre est attribué à Lionel Robert (!) sans image ni résumé. Je cherche et si je ne trouve pas je « scannerai » la table des matières : vous verrez la mine d’or ! (correction : j’ai trouvé la table des matières et la liste des auteurs dans le Santé Pop du 5 novembre).

données sur la santé

Le ministère, l’agence régionale, la santé publique (régionale et nationale), l’ISQ, Stat-Can, Santé-Canada, l’ICIS… sans compter les myriades de revues, centres et groupes de surveillance, laboratoires de recherche… Il y a beaucoup de données disponibles sur la santé. De plus en plus et c’est tant mieux. Notamment, les données administratives tirées des dizaines de milliards $ dépensés chaque année en la matière ne sont plus traitées aussi secrètement qu’avant, et peuvent ainsi soutenir l’orientation et la décision dans un système qui est loin d’être aussi centralisé et discipliné que présupposait le « secret militaire » qui entourait les données auparavant.

Ce n’était pas le secret commercial, puisque le marché de la santé est essentiellement public, qui justifiait la non diffusion des données mais plutôt le secret politique, le terrain de la santé étant un des plus actifs tant pour les gouvernements en place que pour les partis d’opposition. La disponibilité de l’information a sans doute contribué à abaisser le niveau de stress et la dramaturgie des urgences dans le débat public entourant le développement des services de santé. Sûr que le domaine compte encore parmi les plus « juteux » et soulève encore beaucoup d’intérêt en temps normal comme en campagne électorale mais la manipulation démagogique est moins facile quand quand on a pu suivre l’évolution d’un problème dans le temps, ou qu’on peut en saisir les ramifications systémiques et la dispersion géographique…

Pourtant il faut aller plus loin en matière de transparence et d’accessibilité de l’information, notamment en assurant un suivi serré de la partie privée des services de santé : cette partie quasi invisible dans notre beau système de santé… qui fait qu’on choisit de payer de sa poche tel examen (échographie, scans…) plutôt que d’attendre le service gratuit. Mais comment se fait-il que les dites listes pour examens diagnostiques (et la pression à aller vers le privé) soient plus longues dans l’est de la ville que dans l’ouest ou le centre ??

Il faut avoir les moyens de suivre l’évolution de cette dimension (mi privée mi publique) du réseau de santé.

Justement sur cette question du « privé dans la santé », paraitra lundi prochain un document annoncé l’an dernier pour le printemps : Le privé dans la santé : le discours et les faits. Document attendu, rassemblant une pléiade d’auteurs parmi lesquels : Contandriopoulos (père et fils), François Béland, Howard Bergman, Régis Blais, Paul Lamarche, Raynald Pineault… et plusieurs autres.  Je crois que le lancement se fait à l’occasion des 6e soirées annuelles des Presses de l’Université de Montréal… toujours est-il que c’est dans le hall du pavillon principal de l’Université, lundi 17h.

communautés en contrôle : du vrai pouvoir pour le vrai monde

Une série de documents britanniques tout juste publiés, en juillet, mettent de l’avant un certain transfert de pouvoir vers les communautés locales de même que la transformation de certaines pratiques démocratiques afin de favoriser la participation active des citoyens à différentes fonctions. Le rapport complet : Communities in control: real people, real power (pdf 157 pages); le rapport sommaire (16 pages reprenant les 60 recommandations); l’annexe des Evidence, 90 pages; et d’autres documents plus techniques mesurant les impacts (et coûts) (156 pages) des propositions et les impacts en termes d’équité (42 pages).

Communities in control: real people, real power was launched on 9 July 2008. This White Paper is about passing power to communities and giving real control and influence to more people.

Our key themes are power, influence and control: who has power, on whose behalf is it exercised, how is it held to account, and how can it be diffused throughout the communities we live in. It is about democracy, and how democratic practices and ideals can be applied to our complex, modern society. [extrait du site officiel]

J’y reviendrai certainement… peut-être même avec une traduction maison des principales recommandations…