au plus fort la poche

Tous ces débats, fort distrayants par ailleurs, sur les gouvernements minoritaires, coalitions et accusations de coup d’État… mettent en lumière à quel point notre culture démocratique est essentiellement basée sur le « respect du plus fort » et non, contrairement à ce qu’on prétend, sur le respect de la majorité.

Peut-être parce que la « majorité » lorsqu’elle peut se composer d’un assemblage de groupes minoritaires exige une culture de la délibération et du respect des différences plus avancée que ce que nous enseignent nos institutions traditionnelles.

La réaction viscérale des conservateurs (compréhensible, venant d’un gouvernement minoritaire), de certains libéraux et commentateurs ressortant du placard tous les épouvantails disponibles… donne à penser que nous sommes encore loin d’une véritable représentation démocratique des électeurs. Le type de démocratie pratiquée encore ici est celle qui se pratique largement dans la nature : le plus gros mâle emporte toutes les femelles. Parce que les combats se font un contre un… et que les opposants sont incapables de se concerter, la position dominante est laissée aux gros bras.

On pourrait croire que sapiens sapiens a dépassé ce stade pour atteindre une sagesse democraticus ? Continuer la lecture de « au plus fort la poche »

voter pour l'environnement

Voir sur ce site, où l’on peut suivre l’évolution des candidatures et choisir de voter stratégiquement afin de maximiser les chances de battre le gouvernement sortant.

Ajout :
Après avoir examiné plusieurs « recommandations », en général je suis d’accord, mais parfois ça me semble difficile à prendre : par exemple, dans Madawaska – Restigouche, aux dernières intentions de vote (24 septembre) le NPD venait en second, avec 10 626 intentions de vote, derrière les conservateurs (12 305) et devant les libéraux (9 339). Mais le site « Voter pour l’environnement » recommande de voter Libéral ! ?

Sûr qu’il y a des choix à faire pour donner plus de sièges aux Libéraux… car suivant les prédictions du site, en votant « stratégiquement » il est possible de réduire les conservateurs à 97 élus, pour 107 libéraux et 46 NPD. L’écart entre conservateur-libéraux dans ce scénario est serré, ce qui oblige sans doute à des choix déchirants… pour les partisans du NPD dans ce cas. Mais par définition… un « partisan » n’est-il pas porté à la « partisanerie » plutôt qu’aux gestes stratégiques ? Mais c’est vrai qu’il n’y a pas que les partisans qui votent !

un pont de plus vers Laval ? ou un nouveau gouvernement à Québec ?

Finalement, s’il n’y avait pas de nouveau pont vers Laval , peut-être serait-il possible d’éviter d’ajouter des voies sur Notre-Dame et pourrait-on concentrer les investissements dans l’amélioration de l’offre de transport en commun pour réduire la congestion !?

On pourrait créer un pont pour rails seulement… et venir brancher ce parcours sur celui qui doit être développer vers l’est (voir le plan régional de transport). Ce plan qui a fait l’objet d’une large consultation en août et septembre dernier qui permettait à la ville de « Prendre le virage vert« . Mais « la modernisation du boulevard Notre-Dame apparaît toutefois comme un nuage noir au-dessus de ce plan vertueux, a-t-il signalé. »

Comme disait le maire « Toutes ces recommandations sont interdépendantes ». C’est probablement pour ça que la rue Notre-Dame continue de prévoir doubler son appel d’automobiles et que la voie de service rapide d’autobus prévue sur l’aninne emprise de chemin de fer dans le sud-est n’est prévue que pour un avenir « à déterminer ».

On ne peut dire que le plan régional manque de courage… mais il a sans doute fallu faire des compromis avec le ministère du Transport, qui a dit à plusieurs reprises dans sa négociation obligée avec la Ville que s’il n’y avait pas d’ajout de voies automobiles dans le plan de réfection de la rue Notre-Dame, il n’y avait pas de raison pour lui d’investir. Autrement dit ce qui manque au plan régional de transport c’est un plan national ! Et ce n’est pas avec « l’obligation » faite au ministère comme 5e condition à l’acceptation de son plan de réfection de la rue Notre-Dame que nous aurons bientôt un tel plan:

Le ministre des Transports doit déposer auprès du ministre de l’Environnement une étude dans
laquelle il proposera les moyens visant à améliorer l’offre de transport alternative à l’automobile
sur l’Île de Montréal. Cette étude doit être déposée au plus tard cinq ans suivant la mise en
service de la rue Notre-Dame modernisée

Comment se fait-il que cette « étude » ne soit pas encore faite ?? 5 ans après la mise en service… ça veut dire quoi, dans dix ans ? Les résultats d’une étude ! Et pour la mise en oeuvre, il faudra encore… 20 ans ? On dirait vraiment que le ministère du Transport ne vit pas sur la même planète que nous… Il y aurait là de quoi distinguer un prochain gouvernement du Québec qui ferait arriver ce ministère au XXIe siècle. Continuer la lecture de « un pont de plus vers Laval ? ou un nouveau gouvernement à Québec ? »

contrer le Dilemme du prisonnier ?

Collective behaviour and climate change: why would anybody bother?: « And now I’m just catching up with a recent study by CDX and the Centre for Sustainable Energy
on Mobilising individual behavioural change through community initiatives. The study investigated ‘what kinds of local and community initiatives are most effective at influencing changes in behaviour and at what levels, and whether any lessons learned from these are transferable to the issue of climate change.’The report provokes thinking about important issues. The key message seems to be that what is lacking is ‘a realistic sense of agency,’ and this is the problem to be solved. Part of the argument is that people are not motivated to take action (jointly or individually) on an issue which is not local, where their action has no immediate impact (or indeed any significant impact), and where the scale of any action taken is dwarfed by the impact of the inaction of others. »(Via Neighbourhoods.)

Pour ceux qui ne connaissent pas, le Dilemme du prisonnier est cet exemple de la théorie des jeux qui fait que deux participants (prisonniers) sont conduits à accepter des peines non négligeables pour éviter le risque d’une peine très longue, même si la collaboration entre les deux leur assurerait pratiquement la liberté…

Je ne sais si cet exemple s’applique vraiment à notre situation actuelle devant la menace de catastrophe écologique ? Ne pas agir maintenant garantie des lendemains plus douloureux… mais agir seul, sans impact suffisamment massif pour avoir quelque chance de changer les choses, c’est non seulement avoir des lendemains douloureux mais un présent aussi ! En effet, s’imposer des restrictions environnementales coûteuses dans une économie de marché ouverte… c’est s’exposer à perdre son marché… à moins que… celui-ci évolue vers plus d’éthique ?

Tout seul ?! Faudra-t-il attendre que la situation nous chauffe vraiment les fesses pour que démocratiquement les décisions soient prises ? J’ai l’impression qu’on n’est pas tellement loin de ça… mais encore, les décisions contraignantes à l’échelle internationale, qui les prendra ? Y a-t-il des précédents qui nous permettraient d’espérer ? L’interdiction de certains produits chimiques ? L’exemple de notre incapacité collective à gérer les ressources halieutiques… n’est pas rassurant.

À creuser : gène égoïste (Richard Dawkins), animaux altruistes; Éthologie et écologie comportementale (un cours d’Alain Lenoir, Université de Tours)… finalement, les animaux ont peut-être plus à nous apprendre, en matière de survie ?!

un programme en négociation

Élections. Je me réjouis de la « modeste » victoire des libéraux aux élections fédérales du Canada. (…) La constatation redondante qu’on retient à toutes les élections dans ce pays est que le scrutin majoritaire uninominal à un tour est pour le moins injuste et « immoral ». [Hou-Hou Blog]

Mais je ne partage pas le point de vue de Hou-Hou : « Le Québec n’acceptera jamais de voter pour les cons. » Me semble qu’on a déjà vu ça, du temps de la vague conservatrice de Mulroney… ou encore des flamboyants créditistes ! Et Chrétien… il a été supporté par une bonne partie du Québec pendant un temps. Ce n’est pas un con, vrai. Mais Harper non plus. !

Et que le NPD fasse les frais des modalités électorales (vote uninominal à un tour), c’est vrai. Probablement qu’il y aurait eu plus de votes NPD (et Verts… et conservateurs) au Québec dans un régime proportionnel. Ce qui n’est pas le cas pour les 54 députés du Bloc ! Cette question du changement des règles de représentation sera-t-elle encore reléguée aux oubliettes ou si le nouveau rapport de force ne devrait pas permettre une avancée rapide ? Une situation politique sans doute plus intéressante qu’elle ne l’a été depuis longtemps : de quoi redonner le goût de suivre ce qui se passe… et un avant-goût d’un régime proportionnel !