action intersectorielle; impact santé des politiques

Une étude de cas tirés de 18 pays, produite par l’Agence de santé publique du Canada et l’OMS pourrait servir à prendre un certain recul et donner à réfléchir aux pratiquants de l’intersectorialité : L’équité en santé grâce à l’action intersectorielle : analyse d’études de cas dans 18 pays.

Le dernier numéro de la revue Télescope, revue d’analyse comparée en administration publique de l’ÉNAP, comprend une série de 9 articles (pour un total de 129 pages) sur le thème Les politiques publiques et l’évaluation d’impact sur la santé.

Le directeur de l’Observatoire de l’administration publique, qui présente le numéro, se nomme Louis Côté… je me demande si c’est le même qui est (ou était) responsable des ressources humaines, de l’information et de la planification à l’Agence de la santé de Montréal ?

santé publique et gouverne locale

Un article, « L’intégration de la santé publique à la gouverne locale des soins de santé au Québec : enjeux de la rencontre des missions populationnelle et organisationnelle » (de Breton M, Lévesque JF, Pineault R, Lamothe L, Denis JL) me fait découvrir la revue Pratiques et organisation des soins.

Un autre site très riche : Pratiques en santé.  Et d’autres encore, en santé (Carnets de santé), en photographie sociale (SOphot.com).

Mais je vais d’abord terminer la lecture de cet article soulevant les enjeux d’une intégration des objectifs de santé publique au niveau local.

un résumé autre qu'exécutif

Les commentaires se sont multipliés à propos du rapport publié la semaine dernière. Le point de vue de l’Association canadienne de santé publique à propos du rapport de la Commission de l’OMS sur les déterminants de la santé.

De plus, un commentaire assez élaboré publié sur la liste de discussion SDOH (Social determinant of health) résume les principales conclusions du rapport final de la Commission de l’OMS. Comme son auteur le dit en introduction, le rapport synthétique (de 40 pages) ne présente pas toujours les idées les plus intéressantes du rapport complet (256 pages – disponible en anglais seulement). C’est aussi un sentiment que j’avais en lisant le rapport synthétique. Aussi je reproduit ici une « traduction machine » de ce commentaire, qu’on peut trouver en langue originale (anglais) sur les archives de la liste. J’a corrigé quelques erreurs de traduction, surtout au début, mais il en reste certainement… Voici donc le texte de David Woodward.

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Ce que le rapport de la Commission des Déterminants sociaux de la santé dit à propos de:

  • Soins de santé
  • Autres services liés à la santé
  • Les modèles économiques de développement
  • Marchés et le secteur des entreprises
  • L’emploi et les moyens d’existence
  • La protection sociale

Alors que la Commission fait un certain nombre de recommandations spécifiques, celles-ci sont limitées par son mandat et, par conséquent ne tiennent pas compte des suggestions et des propositions figurant dans le corps du rapport, où l’on traite de questions spécifiques qui sont clairement identifiées comme nécessaires si l’objectif de la Commission de « combler le fossé en une génération » doit être rempli. Dans le même temps, en raison de la très complexe nature des influences qui s’exercent sur les déterminants sociaux de la santé, des documents relatifs à un certain nombre de questions clés sont répartis entre plusieurs sections du rapport. Ce qui suit est une tentative de rassembler la matière sous une forme synthétique, dans le cadre d’un certain nombre de rubriques thématiques, en mettant en évidence les suggestions et les propositions, et les besoins spécifiques, identifiés par la Commission, ainsi que ses recommandations formelles.
Il convient de souligner que cette synthèse n’a pas de statut officiel, qu’il a été établi en toute indépendance de la Commission et son secrétariat, et qu’il ne doit en aucun cas leur être imputables. Bien que le contenu est destiné à tenir compte de ce que dit le rapport sur chaque sujet, une certaine sélectivité était inévitable, et sans aucun doute l’accent reflète les priorités de l’auteur. Continuer la lecture de « un résumé autre qu'exécutif »

changer la vie par tranches d'âge

Il y a quelque chose qui m’agace (de plus en plus) dans l’orientation des programmes, en particulier les nouveaux programmes où l’on prévoit investir des centaines de millions pour promouvoir les saines habitudes de vie, et où les clientèles sont ciblées : 0-17 ans.

Je comprend qu’on veuille toucher les jeunes, et agir « avant qu’il ne soit trop tard »… Mais comment peut-on décemment changer les habitudes d’un pré-adolescent sans en même temps changer celles de sa famille ?

Et si on réussissait, sans impliquer la famille, ne serait-ce pas là le signe d’un affaiblissement des liens familiaux plutôt que l’inverse ? Veut-on vraiment opposer les jeunes à leurs parents, jugés irrécupérables ? L’intervention publique visant à promouvoir des changements d’habitudes dans les domaines du transport (plus actif), du loisir, de l’alimentation… ne devrait-elle pas compter sur la famille comme un allié, un lieu de renforcement de l’action éducative et sanitaire plutôt que d’agir comme si elle était un facteur dont il faut éloigner les enfants ?

Bon, je sais que si on n’a pas de cibles claires… on ne peut mesurer les effets de l’intervention… et qu’on ne peut viser toutes les cibles en même temps… Pourtant, j’ai comme mon petit doigt qui me dit que de même qu’on a appris (finalement) à agir localement, en mobilisant les acteurs de manière transversale, de même il faudrait qu’on inscrive le jeune dans son réseau familial, et pas seulement dans les boîtes à traitement de masse que sont les écoles…

la santé par l'équité

Pour ceux et celles qui ont suivi les développements des politiques nationales de santé publique, au Québec particulièrement avec la mise à jour de cette année, et au Canada avec le premier rapport du responsable canadien, le discours de la Commission Marmot de l’OMS sur les déterminants sociaux de la santé ne sera pas une nouveauté.

Le soutien au développement sain de l’enfant; à des politiques publiques saines; à un urbanisme qui soit facteur de santé plutôt que de maladie; à des politiques sociales compréhensives et intégrées… ce sont des orientations très proches de celles promues depuis des années, avec plus d’insistance ces dernières années, par nos programmes de santé publique.

Mais le fait d’avoir en main cette synthèse magistrale, réalisée par le « père » du concept des déterminants sociaux, avec des données factuelles, des exemples de ce qui est fait et faisable, cela ne peut qu’aider les acteurs déjà engagés dans la promotion d’une intervention sur ces déterminants, une intervention qui passe par la réduction des inégalités socioéconomiques et la création de conditions favorables à la santé pour tous.

La réitération de ces objectifs n’est pas inutile… le pari n’étant pas vraiment gagné, même dans les pays professant une telle orientation depuis des années : deux rapports récents (voir plus bas) de l’INSPQ en font foi.

En lisant ces rapports une question me taraudait : peut-on vraiment « combler le fossé en une génération » ? N’est-ce pas du wishfull thinking ? Mais l’image qui m’est venue à l’esprit est celle de la campagne qui avait cours durant les années 60, où l’on promettait la richesse à ceux qui s’instruisaient… Il y avait sans doute plusieurs sceptiques à l’époque qui doutaient qu’on puisse vraiment démocratiser l’éducation… Cinquante ans plus tard, les inégalités ne sont pas disparues mais elles ont été grandement atténuées. Et savez-vous quoi ? Tout le monde en a profité, même ceux-celles qui avaient déjà accès à l’éducation ! Car l’accessibilité à l’éducation supérieure a permis à tout le Québec de connaître une période de développement rapide, à tous points de vue : économique, culturel, politique… Personne ne remettrait en question aujourd’hui le bien fondé de cette réforme démocratique. Il y a bien certains débats résiduels entourant le fait que les métiers et les formations courtes ont peut-être été négligés dans ce contexte… ou que le financement des études supérieures pourrait être assuré différemment… mais personne ne reviendrait en arrière.

On commence à mesurer avec plus de précision les effets positifs des programmes d’intervention sur les déterminants de la santé : à quel point l’accès aux services de garde et à des programmes de stimulation précoces (associés à un soutien alimentaire) on un impact mesurable et réduisent à long terme les besoins en soins et soutien… Les efforts de promotion dans les domaines de la vie active et de la saine nutrition sont encore trop jeunes pour que nous ayons une véritable mesure de notre ROI (return on investment). Mais les conditions sont maintenant propices à ce qu’une intervention suffisamment musclée et orchestrée soit menée afin qu’on parle pour la peine d’un investissement.

Mais les tensions sont encore, et seront toujours grandes entre les objectifs économiques (à court terme) et les objectifs sociaux et de santé à plus long terme… de là l’intérêt de profiter de la parution de ce rapport pour renforcer les initiatives et rassembler encore plus largement les acteurs désireux d’agir pour une plus grande équité en santé. En fait c’est le seul chemin possible pour une meilleure santé collective.

Ressources :

Les inégalités sociales de santé augmentent-elles au Québec? (2 juin) et Santé : pourquoi ne sommes-nous pas égaux? Comment les inégalités sociales de santé se créent et se perpétuent (29 juillet)

Enquête sur la maturité scolaire des enfants montréalais, DSP, 2008

réduire les écarts de santé : rapport de l'OMS – demain

Demain, 10h (heure de Genève), la Commission de l’OMS sur les déterminants sociaux de la santé présentera son rapport final : Closing the Gap in a Generation: Health equity through action on the social determinants of health.

Je vous en reparle dès demain matin, car j’ai pu obtenir une copie « journaliste » de la chose, arguant de notre travail assidu sur la question, depuis le début des travaux de la Commission. En attendant vous pouvez consulter cette conférence sur la question, Health equity and the Commission on Social Determinants of Health , donnée en juin dernier à l’Institut national de santé publique de Suède, par Sir Michael Marmot, président de la Commission.

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Sur cette question des déterminants sociaux et de l’équité en matière de santé, deux publications récentes de l’INSPQ : Les inégalités sociales de santé augmentent-elles au Québec? (2 juin) et Santé : pourquoi ne sommes-nous pas égaux? Comment les inégalités sociales de santé se créent et se perpétuent (29 juillet)

la rentrée

C’est le retour de vacances ! Les bulletins et listes qui avaient fait relâche publient leur premier numéro d’automne… Des trouvailles, glanées dans le Portail sur les politiques publiques favorables à la santé de l’INSPQ, entre autre : The Community Guide, des ressources de promotion de la santé basées sur des preuves, un service du Center for Desease Control américain; ce même CDC propose un document vidéo de 15 minutes sur le Healty Community Design où l’on promeut l’aménagement de communautés qui :

  • Promote physical activity (promeuvent l’activité physique).
  • Improve air quality (améliorent la qualité de l’air).
  • Lower risk of injuries (diminuent les risques d’accidents).
  • Increase social connection and sense of community (accroissent le sentiment d’appartenance).
  • Reduce contributions to climate change (réduisent leurs contributions aux changements climatiques).

Cette dernière ressource était citée dans le Recueil d’outils d’évaluation critique pour la pratique en santé publique.

veille informationnelle

Le bulletin de veille informationnelle du projet de santé et de bien-être de la Montérégie : numéro de juin. Parmi les choses intéressantes trouvées ou retrouvées :