mesurer l’effet santé de l’activité physique

La revue Applied Physiology, Nutrition, and Metabolism (ou Physiologie appliquée, nutrition et métabolisme) et l’Association canadienne de santé publique, publiaient récemment une revue conjointe sur le thème : Advancing physical activity measurement and guidelines in Canada: a scientific review and evidence-based foundation for the future of Canadian physical activity guidelines. (Version française)

Bon, avec un titre comme ça faut croire que l’éducation physique et la littérature font deux… mais les textes que cette revue propose sont… instructifs ? pertinents ? Enfin, je voulais trouver autre chose qu’intéressants mais vous aurez compris qu’ils le sont aussi. Des textes sur les données probantes reliant l’activité physique et la santé, chez les jeunes, les enfants d’âge préscolaire, les aînés, les personnes ayant un handicap physique… sur l’impact qu’ont eu la publication des guides (guidelines) promouvant l’activité physique… et un que j’apprécie particulièrement : sur les stratégies de communication et les attentes réalistes de changement (PDF) suite aux campagnes promotionnelles. On y fait une courte présentation de la théorie du marketing social. Bien.

activité physique impact sur le social

un marché tordu : celui de la santé

L’éditorial du BMJ de cette semaine : The market has failed. Dans le même numéro, un article (d’accès libre, comme l’édito) de Woolhandler et Himmelstein (Competition in a publicly funded healthcare system). Des articles qui appuient une nouvelle tendance : le recul apparent de la propension du système de santé anglais à accorder un rôle accru au secteur privé.

Une référence de l’éditorialiste (Fiona Godlee) vers le site The Economics of Health Care contenant une série d’articles et documents téléchargeables très pédagogiques sur l’économie de la santé, notamment la « faillite du marché » dans ce secteur. De quoi alimenter la campagne Santé sans profit, lancée par la coalition Solidarité Santé avec plusieurs personnalités et d’autres mouvements qui ont récemment (tardivement) fait parlé d’eux : tel les médecins canadiens pour le régime public.

OCDE et comparaisons entre pays

Juillet 2007, de nouvelles données comparatives sur… les médecins (généralistes VS spécialistes; nombre par population…) sur les coûts (pdf)… L’accès à la base de données n’est pas gratuit (108$ US). Mais quelques données de comparaison sont disponibles. L’Observateur, une revue en ligne de l’OCDE.

Par ailleurs, c’est vrai que l’interface web permettant d’accéder aux données de Eco-Santé Québec s’est grandement amélioré… (dixit le Bulletin du réseau…) C’est vous dire ce que c’était avant !! Plusieurs bases d’information résultent de cette collaboration internationale.

quelques rapports et données récents

L’ICIS publiait récemment un rapport sur Les soins de santé au Canada 2007 où l’on peut voir que la part des hôpitaux dans le « gâteau de la santé » est passée de 45% à 30%.

Le langage n’est pas innocent (on s’attendrait à mieux de la part d’un institut qui se veut être au dessus de la mêlée ) « Le secteur public a englouti environ 72 % de ces dépenses, et les 28 % restants ont été pris en charge par le secteur privé, principalement par des paiements directs. » C’est moi qui souligne.

D’autre part,

[E]n 2004-2005, les patients qui ont reçu un diagnostic de maladie mentale représentaient 6 % de l’ensemble des sorties (congés ou décès) enregistrées dans les hôpitaux généraux du Canada, mais 13 % de l’ensemble des jours-présence des patients hospitalisés. (…) Au cours de la même période, les chiffres combinés des hôpitaux généraux et psychiatriques démontrent que le diagnostic principal pour plus du tiers (34 %) de l’ensemble des sorties associées à la maladie mentale était lié aux troubles de l’humeur, suivis des troubles schizophréniques et psychotiques (21 %) et des troubles liés à la consommation de psychotropes (16 %). [ Services de santé mentale en milieu hospitalier au Canada 2004-2005]

Aussi, l’évolution du rôle des médecins montre que « en 2003, plus de 84 % des médecins de famille dispensaient des soins de santé mentale (p. ex. counseling et psychothérapie familiale ou de groupe) ». Une proportion n’ayant pas changé de 1994 à 2003. Mais ces chiffres sont pour le Canada. Dans l’analyse des profils provinciaux, on peut voir que ce taux se situe pour le Québec à 79%, soit 10% de moins que l’Ontario. Ce qui s’explique peut-être par la consultations deux fois plus importante des psychologues par les Québécois que les Canadiens (4% VS 2% ont consulté au cours de la dernière année, suivant l’ESCC 1.2 ); ce dernier fait s’explique (à moins qu’il n’explique… la poule ou l’oeuf ?) quand à lui par la présence de deux fois plus de psychologues au Québec qu’au Canada (cité par Fournier). Le problème c’est que les psychologues, eux, ne sont pas couverts par l’assurance publique.

une minute de sang

Bon, j’admets que j’ai ici un « biais »… qui m’a fait remarquer cet article. Mais le sujet est tout de même intéressant : si on attend de une à trois minutes avant de « clamper » le cordon ombilical cela permet une transfusion de sang de plus de 20 % du volume sanguin total du nouveau né. Les trois-quart de cette transfusion ont lieu dans la première minute. De quoi remettre en question cette pratique « habituelle » de pincer le cordon immédiatement après la naissance.

Umbilical cord clamping after birth : « So long as the cord is unclamped the average transfusion to the newborn is 19 ml/kg birth weight, equivalent to 21% of the neonate’s final blood volume « (Via British Medical Journal.)

plus que le PIED

Weight training can make old muscles new again down to the genetic level a study of seniors out of Hamilton’s McMaster University suggests. (Toronto Star)

Le programme PIED de prévention des chutes auprès des aînés pourrait être élargi à tout le corps ! L’exercice physique d’endurance musculosquelettique par la levée de poids semble vraiment réduire les effets du vieillissement. Tant aux niveaux musculaire et ostéoarticulaire qu’à celui du système immunitaire. L’article original dans la revue en libre accès ONE du Public Librairy of Science.

l'éthanol polluant; haute pression : c'est dans la tête; la dépression, pas sûr…

Étude : Les véhicules qui fonctionnent à l’éthanol seraient plus polluants que ceux n’utilisant que de l’essence: « Les véhicules qui fonctionnent à l’éthanol seraient plus polluants que les véhicules n’utilisant que de l’essence. Ils provoqueraient même davantage de maladies et de décès. »

Découverte : La haute pression sanguine serait d’origine cérébrale, selon un chercheur britannique: « La haute pression sanguine serait d’origine cérébrale, et non un problème relié au coeur, aux reins ou aux vaisseaux sanguins, comme l’estimaient traditionnellement les chercheurs. »

Pas moins de 25 % des diagnostics de dépression nerveuse sont erronés, avancent des chercheurs américains: « Un quart des diagnostics de dépression nerveuse sont erronés, avancent des chercheurs américains qui ont réétudié le dossier de 8000 personnes chez qui des médecins avaient diagnostiqué cet état. »

(Via R-C | Science et santé.)

Les apparences sont souvent trompeuses, les remèdes pas toujours sûrs et les problèmes pas toujours où l’on croit.