GMF, acessibilité et problèmes de santé mentale

C’est un petit document de 4 pages constitué de réflexions de retour de vacances faites à partir des données 2005-2006 sur l’utilisation des services médicaux de première ligne par les Montréalais, des Orientations pour le développement des groupes de médecine familiale à Montréal publiées par l’Agence, et la localisation des GMF sur l’Île de Montréal (il faut choisir le vue pour la région 06) offerte par cette carte du MSSS.

Notes de l’observatoire – juillet 08. Allez-y, ouvrez-le et faites vos commentaires dans Acrobat Reader, j’ai activé cette fonction (qui demande une version récente de AR – 6 ou 7). Vous m’enverrez votre copie commentée…

cliniques réseau et GMF vus par l'agence de Montréal

Document synthèse (4 pages); Orientations pour le développement des GMF et des cliniques réseau intégrés, par Yanick Jodoin, Agence de la santé et services sociaux de Montréal, 66 pages, 25 mars 2008.

Un document intéressant, faisant le tour de la question… sauf peut-être en ce qui concerne la mobilisation citoyenne dont on reconnait qu’elle constitue un facteur de santé sans pour autant l’intégrer dans le plan de développement : c’est une affaire qui se passe entre professionnels. Pourtant une approche basée sur une telle mobilisation me semble la seule possible, dans les régions où le recrutement de médecins pour une pratique familiale (à la base même des GMF) semble difficile. Je serais moi-même praticien en quartier défavorisé et j’y penserais à 2 fois avant de signer un contrat qui m’impose de réaliser 70% de ma pratique en rendez-vous avec des clients inscrits. De là l’attrait de pouvoir rassembler, organiser des citoyens intéressés… comme partenaires d’une telle aventure, d’un tel contrat.

plus de chefs que…

L’association des établissements de santé du Québec s’inquiète du nombre de surveillants et vérificateurs, évaluateurs et agrémenteurs qui viennent, chacun son tour, avec leurs exigences et leurs agendas, sans coordination.

On compte près de 20 instances et acteurs chargés de surveiller la qualité et la sécurité à l’intérieur de nos établissements en plus de 60 organismes ou groupes externes ayant une fonction d’évaluation de la qualité et de la sécurité, dont les conseils d’agrément, les ordres professionnels et les directions du MSSS (extrait de la ettre au sous-ministre).

C’est bien cette démarche. Si cela peut donner un peu plus de corps et de sens aux processus d’agrément qui, actuellement, sont tellement superficiels qu’on ne se donne pas la peine de créer des formules adaptées de sondages des personnels. Celles utilisées récemment dans un processus local étaient tellement plaquées sur les besoins des hôpitaux qu’une bonne partie des activités réalisées par les portions « CLSC » des CSSS actuels ne s’y retrouvaient pas. Alors non seulement y a-t-il pléthore de comités mais la multiplicité elle-même tend à réduire leur efficacité.

Lettre au sous-ministre Paquet

Mais le ministère continuera ses « visites surprises », comme un récent bulletin iMedia le soulignait.

mesurer l’effet santé de l’activité physique

La revue Applied Physiology, Nutrition, and Metabolism (ou Physiologie appliquée, nutrition et métabolisme) et l’Association canadienne de santé publique, publiaient récemment une revue conjointe sur le thème : Advancing physical activity measurement and guidelines in Canada: a scientific review and evidence-based foundation for the future of Canadian physical activity guidelines. (Version française)

Bon, avec un titre comme ça faut croire que l’éducation physique et la littérature font deux… mais les textes que cette revue propose sont… instructifs ? pertinents ? Enfin, je voulais trouver autre chose qu’intéressants mais vous aurez compris qu’ils le sont aussi. Des textes sur les données probantes reliant l’activité physique et la santé, chez les jeunes, les enfants d’âge préscolaire, les aînés, les personnes ayant un handicap physique… sur l’impact qu’ont eu la publication des guides (guidelines) promouvant l’activité physique… et un que j’apprécie particulièrement : sur les stratégies de communication et les attentes réalistes de changement (PDF) suite aux campagnes promotionnelles. On y fait une courte présentation de la théorie du marketing social. Bien.

activité physique impact sur le social

un marché tordu : celui de la santé

L’éditorial du BMJ de cette semaine : The market has failed. Dans le même numéro, un article (d’accès libre, comme l’édito) de Woolhandler et Himmelstein (Competition in a publicly funded healthcare system). Des articles qui appuient une nouvelle tendance : le recul apparent de la propension du système de santé anglais à accorder un rôle accru au secteur privé.

Une référence de l’éditorialiste (Fiona Godlee) vers le site The Economics of Health Care contenant une série d’articles et documents téléchargeables très pédagogiques sur l’économie de la santé, notamment la « faillite du marché » dans ce secteur. De quoi alimenter la campagne Santé sans profit, lancée par la coalition Solidarité Santé avec plusieurs personnalités et d’autres mouvements qui ont récemment (tardivement) fait parlé d’eux : tel les médecins canadiens pour le régime public.

OCDE et comparaisons entre pays

Juillet 2007, de nouvelles données comparatives sur… les médecins (généralistes VS spécialistes; nombre par population…) sur les coûts (pdf)… L’accès à la base de données n’est pas gratuit (108$ US). Mais quelques données de comparaison sont disponibles. L’Observateur, une revue en ligne de l’OCDE.

Par ailleurs, c’est vrai que l’interface web permettant d’accéder aux données de Eco-Santé Québec s’est grandement amélioré… (dixit le Bulletin du réseau…) C’est vous dire ce que c’était avant !! Plusieurs bases d’information résultent de cette collaboration internationale.

quelques rapports et données récents

L’ICIS publiait récemment un rapport sur Les soins de santé au Canada 2007 où l’on peut voir que la part des hôpitaux dans le « gâteau de la santé » est passée de 45% à 30%.

Le langage n’est pas innocent (on s’attendrait à mieux de la part d’un institut qui se veut être au dessus de la mêlée ) « Le secteur public a englouti environ 72 % de ces dépenses, et les 28 % restants ont été pris en charge par le secteur privé, principalement par des paiements directs. » C’est moi qui souligne.

D’autre part,

[E]n 2004-2005, les patients qui ont reçu un diagnostic de maladie mentale représentaient 6 % de l’ensemble des sorties (congés ou décès) enregistrées dans les hôpitaux généraux du Canada, mais 13 % de l’ensemble des jours-présence des patients hospitalisés. (…) Au cours de la même période, les chiffres combinés des hôpitaux généraux et psychiatriques démontrent que le diagnostic principal pour plus du tiers (34 %) de l’ensemble des sorties associées à la maladie mentale était lié aux troubles de l’humeur, suivis des troubles schizophréniques et psychotiques (21 %) et des troubles liés à la consommation de psychotropes (16 %). [ Services de santé mentale en milieu hospitalier au Canada 2004-2005]

Aussi, l’évolution du rôle des médecins montre que « en 2003, plus de 84 % des médecins de famille dispensaient des soins de santé mentale (p. ex. counseling et psychothérapie familiale ou de groupe) ». Une proportion n’ayant pas changé de 1994 à 2003. Mais ces chiffres sont pour le Canada. Dans l’analyse des profils provinciaux, on peut voir que ce taux se situe pour le Québec à 79%, soit 10% de moins que l’Ontario. Ce qui s’explique peut-être par la consultations deux fois plus importante des psychologues par les Québécois que les Canadiens (4% VS 2% ont consulté au cours de la dernière année, suivant l’ESCC 1.2 ); ce dernier fait s’explique (à moins qu’il n’explique… la poule ou l’oeuf ?) quand à lui par la présence de deux fois plus de psychologues au Québec qu’au Canada (cité par Fournier). Le problème c’est que les psychologues, eux, ne sont pas couverts par l’assurance publique.

une minute de sang

Bon, j’admets que j’ai ici un « biais »… qui m’a fait remarquer cet article. Mais le sujet est tout de même intéressant : si on attend de une à trois minutes avant de « clamper » le cordon ombilical cela permet une transfusion de sang de plus de 20 % du volume sanguin total du nouveau né. Les trois-quart de cette transfusion ont lieu dans la première minute. De quoi remettre en question cette pratique « habituelle » de pincer le cordon immédiatement après la naissance.

Umbilical cord clamping after birth : « So long as the cord is unclamped the average transfusion to the newborn is 19 ml/kg birth weight, equivalent to 21% of the neonate’s final blood volume « (Via British Medical Journal.)