savoirs et droits d’auteurs

Comme je le soulevais dans un billet précédent, certains gestes qui peuvent à première vue paraître anodins et même justifiés (ce sont leurs productions, après tout, ils peuvent en faire ce qu’ils veulent !) :  le fait que certains textes déposés sur le Web ne soient pas accessibles ou ne le soient que partiellement, ces gestes risquent de prendre un sens beaucoup plus important dans les débats qui s’annoncent autour d’un « traité secret – ACTA – qui pourrait changer la face d’Internet ». J’y reviendrai plus loin.

Est-il plus important de faire respecter par les étudiants les droits d’auteurs, en leur interdisant de copier un paragraphe, une ligne d’un document mis en ligne ou s’il ne serait pas plus utile et productif de leur apprendre à distinguer entre droits d’auteur, utilisation légitime (ou équitable), emprunt, plagiat et citation ?

Ici j’ai rassemblé rapidement quelques sources pour ceux qui voudraient creuser la question…

Quel est le message qu’on passe, lorsqu’on interdit de copie un document qu’on juge cependant suffisamment pertinent pour l’avoir édité, corrigé, publié… et déposé sur un site web ? Continuer la lecture de « savoirs et droits d’auteurs »

entre la connaissance et le bruit…

En lisant le Portrait de l’univers de la mobilisation disponible sur ce site dédié à la mobilisation et au développement des communautés locales au Québec, j’ai appris l’existence du CRIDÉS où j’ai trouvé cette publication qui me semblait intéressante : Intervention et développement des communautés : enjeux, défis et pratiques novatrices (pdf). Après quelques pages de lecture, j’ai voulu en copier un ou deux paragraphes pour vous donner une idée de son contenu… mais oh ! surprise : impossible de copier une ligne de ce document ! ?&%$##!!!

Je respire par le nez… deux fois… et j’écris une petite note à l’auteur du document : est-ce une erreur ? ou si c’est une politique de l’éditeur ? Après vérification, tous les autres cahiers disponibles sur le site du CRIDÉS ne sont pas interdits de copie… sauf celui-ci, document de 133 pages qui est le fait d’une série d’auteurs dont plusieurs sont bien connus des intervenants communautaires : Bourque, Favreau, Lachapelle, Fréchette, Caillouette, Duperré… sous la direction de Yvan Comeau, celui à qui j’envoyais ma question. Yvan a eu l’amabilité de me répondre rapidement et assez longuement, pour me dire que cette question avait fait l’objet de débats dans le milieu universitaire… et que la décision de ne pas permettre la copie visait à contrer la tendance au repiquage, particulièrement forte, semble-t-il, chez les jeunes étudiants ayant toujours connu Internet.

Si je comprend bien, en empêchant la copie, c’est-à-dire en barrant le document PDF, on pense qu’on empêchera le plagiat ? C’est plutôt le contraire, il me semble : car en agissant ainsi on s’empêche de reconnaître facilement les cas de copies exagérées, grâce à des services de dépistages qu’utilisent de plus en plus les Universités… En obligeant ainsi les étudiants (ceux qui ne sont pas assez malins pour débarrer les PDF avec l’aide d’utilitaires facilement accessibles) à recopier manuellement les textes… on se donne une fausse sécurité, tout en rendant l’utilisation de la reconnaissance automatique du repiquage plus difficile : au nombre de fautes que l’étudiant fera, il y a de quoi mêler le meilleur ordinateur !!

Non, je crois que la vraie raison de ce type de blocage et de freinage dans la diffusion des produits intellectuels de nos chers professeurs, c’est que certains ne sont pas vraiment intéressés à ce que leurs recherches servent et soient utilisées sur le terrain. On produit les rapports exigés par les subventions et puis, que ces rapports contribuent à nourrir l’action, à fournir à d’autres chercheurs la matière à de nouvelles étapes de développement… ou qu’ils s’en aillent sur les tablettes… c’est tout comme.

Bon… je crois que je vais aller respirer encore un peu. J’y reviens. (voir : savoirs et droits d’auteur; mode de pensée et Internet)

<Ajout 2017 : le document Intervention et développement des communautés a été déplacé et est maintenant disponible sur un serveur de l’UQO – et n’est plus bloqué maintenant. >

pédagogie et société

« [L]es bonzes de l’évaluation du MELS ont vaincu les “trippeux” de pédagogie », dixit Martin Bélanger.

François Dubet, par ailleurs, dit : Il faut maintenant déscolariser la société. Nous vivons dans une société qui a mis trop de charges sur l’école. Il se produit un emballement, inutile et vain, de la demande scolaire. Cité par Stéphanie Demers.

Ces deux citations sont reprises d’un ensemble recueilli par Jean Trudeau, sur son Bloguevision, où comme à son habitude il fait le tour d’une question en assemblant plusieurs sources.

Ce qui me rappelle que François Dubet, auteur de plusieurs ouvrages sur l’école et le monde scolaire, a aussi publié en 1994 une Sociologie de l’expérience… petit bouquin que j’ai fait venir (il n’était plus disponible nulle part) sans l’avoir encore lu. Bon, je ne réussi pas à mettre la main dessus, mais cette revue critique de Maurice Tardif, de l’Université Laval est fort bien faite. 12 pages plutôt que 272 ! Un résumé qui me convainc de l’intérêt du livre de Dubet.

savoirs experts en DC

Au sortir de la rencontre de lundi dernier, où la direction de la santé publique de Montréal avait invité les organisateurs communautaires des CSSS et les cadres locaux responsables de santé publique… j’avais en tête, de manière ambiguë, la question des relations entre savoirs experts et savoir généraliste. Nous avions discuté du développement communautaire (DC) à partir d’une proposition de cadre de référence… mais sans vraiment discuter du cadre de référence.

La rencontre s’est déroulée dans une atmosphère presque sereine, alors que les parties en présence avaient plutôt traditionnellement tendance à se regarder en chiens de faïence ! On sentait le responsable de la rencontre marcher sur des œufs en début de journée, cherchant un autre terme que « cadre de référence » pour dire que le document proposé ne prétendait pas à plus d’autorité qu’il n’en avait… pour dire que l’important était le processus qui s’amorçait.

Depuis quelques temps j’ai été amené à travailler de plus près avec plusieurs personnes de la santé publique de Montréal. Des personnes qui peuvent parfois être « intimidantes » par leur côté expert… mais dont on découvre assez rapidement la dimension « passionnée » de l’expertise, pour peu qu’on ait l’occasion de les entendre. Sans doute ai-je une certaine facilité à transiger avec ces « experts »(formation en sociologie…). Ma responsabilité de l’observatoire populationnel, genre de dépôt d’informations et de données sur la population locale, m’a amené à ces transactions plus fréquentes.

Le débat entourant la question du développement des communautés est sain et nécessaire, considérant l’importance reconnue à cette stratégie (ou ce domaine d’intervention) en regard des objectifs de santé publique, tels que définis depuis quelques années dans la politique nationale (québécoise) mais aussi réïtérés et renforcés récemment dans le contexte des travaux de la Commission de l’OMS sur les déterminants sociaux de la santé.

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bibliophilie

Oui, je l’avoue… je souffre de bibliophilie suis bibliophile. C’est à dire que j’achète plus de livres que je suis capable d’en lire. Mais j’aime ça (évidemment !). Et j’ai même trouvé un petit logiciel (pour Mac seulement !), Bookpedia, pour mettre un peu d’ordre dans ces piles de livres lus, à lire, en cours de lecture… et qui me permet même d’exporter ces listes vers mo iPod, ou vers mon site web… Ainsi, par ordre de titres, les premiers 85 livres entrés. Ici les derniers titres achetés (le dessus de ma pile, quoi !). [Actuellement, au 12 janvier 2016, 1450 titres, dans un index classable par titre, auteur, maison d’édition…]

Parmi les caractéristiques intéressantes de ce Bookpedia, il y a le fait qu’il va automatiquement chercher l’image et les informations pertinentes disponibles en ligne sur le livre (Amazon ou autres).

Une autre fonction, que je n’ai pas encore utilisée : le traçage des livres prêtés (ou empruntés) qui permet non seulement de retenir à qui l’on a prêté tel livre, mais qui peut envoyer un rappel par courriel aux retardataires !! Ne reste qu’à me souvenir des livres que j’ai prêtés, à qui ?