indices de bien-être

J’ai poursuivi mon exploration du site et du rapport des « Comptes nationaux du bien-être » développés par le National Economic Foundation (NEF) à partir des données de l’enquête sociale européenne de 2006-2007. C’est un site en anglais, mais la compréhension en est assez simple… et vous trouverez ici une présentation assez complète par une blogueuse française.

Une particularité des résultats affichés : alors que les pays scandinaves se situent en haut de l’échèle sur à peu près tous les indicateurs de bien-être social et personnel, ils se montrent les derniers de classe pour l’indicateur de l’estime de soi ! Devrait-on y voir une relation de cause à effet ? En tout cas ça m’a rappelé (avec un petit grincement de dent) toute l’importance qu’on donnait (qu’on donne encore ?) à cette estime de soi, dans le soutien à la réussite scolaire…

Par ailleurs, le rapport de la NEF cite les travaux, toujours en cours, soutenus par l’OCDE, pour Mesurer le progrès des sociétés, où j’ai remarqué deux partenaires canadiens, dont le projet Indice canadien du mieux-être, dirigé par Roy Romanow, qui a déjà produit une série d’indicateurs et de rapports (dont des résumés en français) sur les dimensions du mieux être : participation démocratique; dynamisme communautaire; éducation; population en santé; loisirs, culture et aménagement du temps; niveaux de vie; un autre rapport sur l’environnement est à venir. Ces rapports sont récents (2009-2010). L’autre partenaire canadien associé à ce projet international de l’OCDE est l’Institut international pour le développement durable.

Le même rapport de la NEF sur les National Accounts of Well-being citait comme une des sources de ses travaux un ensemble de synthèses de recherches réalisées récemment : le Foresight Mental Capital and Wellbeing Project. On trouve sur le site de ce projet un semble impressionnant de rapports sur des questions précises liées au bien-être et au « mental capital ». Je n’en ferai pas ici l’énumération, mais juste pour vous donner une idée : en plus des différents chapitres du rapport final, j’ai compté 89 rapports scientifiques différents, portants sur des sujets aussi précis que:

de modes et de chromosomes

Il n’y a pas de « copyrights » dans l’industrie de la mode… et cela ne l’empêche pas de prospérer ! On pourrait même penser que d’autres industries pourraient, devraient s’en inspirer ! Il y a une protection des marques de commerce, mais pas des modèles ou des coupes.

Cette petite conférence (16 minutes) de Johanna Blakley (Lessons from fashion’s free culture) est éloquente.

De la même source, la conférence donnée par Craig Venter annonçant la création d’une première bactérie synthétique (composée à partie de matériels génétiques synthétiques). À la fin de sa conférence (18 minutes) il laisse entendre que sa compagnie travaille avec Exxon sur la création d’algues qui pourraient capturer les dioxydes de carbones pour en faire de nouveaux combustibles…

de grandes questions

La Fondation Templeton pose de grandes questions à de grands esprits. La dernière en date : Does moral action depend on reasoning? (Est-ce que l’action morale dépend de la capacité de raisonner ?). On peu lire sur le site les réponses apportées par 13 professeurs, chercheurs… dont celle d’Antonio Damasio (Yes and no), et celle de Jonah Lehrer (Not so much). Parmi les autres grandes questions soulevées au cours des ans :

De court textes, une ou deux pages…

Encyclopédies et références

Sage publications donne un accès libre jusqu’au 15 mai à ses ouvrages de référence et encyclopédies de toutes sortes…

Je ne crois pas que vous ayez à vous inscrire, puisqu’on m’a donné un nom d’usager et mot de passe générique:
Username: freetrial
Password: onlinereference

À utiliser en se rendant à http://sage-ereference.com/

La section « Sociology », comprend des dizaines d’encyclopédies et de « handbooks »… dont celui-ci, publié en 2005,  The Handbook of Community Practice… Faites-moi part de vos découvertes, si vous y allez faire un tour !

Tamiflu et l'accès aux données de recherche

Complications: tracking down the data on oseltamivir. Cet article (en accès libre) de la revue British Medical Journal raconte dans le détail les difficultés à obtenir des réponses de la part de la pharmaceutique Roche, à propos d’un ensemble de recherches supposées confirmer la pertinence et l’efficacité du Tamiflu (oseltamivir, de son nom générique) pour diminuer les complications de l’influenza. Chose inhabituelle, même l’éditorial est en accès libre, dans ce numéro. Il appelle à rendre les données publiques : Why don’t we have all the evidence on oseltamivir? The full data from drug trials must be available for scrutiny by the scientific community.

Although billions have been spent on oseltamivir in the face of pandemic influenza, the team updating the Cochrane review of neuraminidase inhibitors in healthy adults found that the public evidence base for this global public health drug was fragmented and inconsistent.

L’article faisant état de l’évaluation systématique par méta-analyse est lui aussi en accès libre : Neuraminidase inhibitors for preventing and treating influenza in healthy adults: systematic review and meta-analysis. Ces articles sont parus dans le numéro du 12 décembre du BMJ.

La démarche menée par les chercheurs et journalistes du BMJ (et aussi d’un canal de télévision britannique) ont amené la publication (partielle) des résultats de la part de Roche : http://roche-trials.com/

Kuhn VS Popper : qui dit vrai ?

Le débat entourant la science (les sciences devrais-je dire) climatique, qui connaissait un sursaut suite aux allégations de tromperies (voir billet précédent) et de falsifications de données, amène inévitablement des références à Thomas Kuhn et sa Structure des révolutions scientifiques. Ce qui m’a rappelé l’achat récent d’un livre intitulé Kuhn vs. Popper: The Struggle for the Soul of Science, par Steve Fuller. Une lecture commencée mais non (encore) finie… Heureusement que d’autres ont été plus déterminés, au point d’en faire un résumé bien appuyé (ici un article tiré du Canadian Journal of Sociology Online).

Ma lecture, même partielle, a eu le mérite de me faire douter des références à Kuhn (et à sa Structure des révolutions scientifiques) qui donnent parfois l’impression qu’il suffit de prendre le parti des nouveaux paradigmes, des dominés… pour avoir raison ! Resitués dans leurs contextes socio-politiques, ces deux philosophes des sciences qu’on a longtemps caricaturés comme le bon et le méchant (le premier étant Kuhn), peuvent ainsi voir leurs rôles inversés !

Mais dans le cas des changements climatiques, si l’appel à un nouveau paradigme n’est pas suffisant… comment la réfutabilité (ce qu’on nomme souvent – à tort – la falsifiabilité) peut-elle s’appliquer ? Nous ne sommes pas dans un laboratoire, et il n’y a pas de « seconde chance »… il faudra donc avancer sur la base de connaissances approximatives et de convictions qui, à la différence des connaissances intellectuelles, démontrables, réfutables… mobilisent l’ensemble des savoirs et intuitions. Convictions, croyances, engagements, il y a un temps pour la discussion et la réflexion, et un temps pour l’action. Même quand toutes les données ne sont pas computées, ni les tendances concordantes… il faut parfois agir. C’est pour cela que nous élisons des hommes et des femmes qui ne sont pas d’abord des scientifiques, mais plutôt des décideurs et des mobilisateurs.

Voir le site officiel de la Conférence de Copenhague; Site de l’ONU sur la Conférence de Copenhague; Copenhague 2009; la page de Wikipédia sur la Conférence.

simulations du cerveau

144 teraoctets de mémoire, 147 000 processeurs… les ensembles de connexions prétendant simuler la complexité neuronale deviennent géants ! Mais ils ne sont pas plus convaincants. Comme le dit Lehrer:

the talents of our mind are inseparable from the evolved quirks of its machinery, which suggests that simply crossing some arbitrary computational threshold – such as simulating 1.6 billion ersatz « neurons » – doesn’t mean very much if those simulations aren’t rooted in biological reality. A neuron isn’t just another electrical switch; our cells are much more interesting than that. (…) [w]e sometimes forget that the « mind is like a computer » metaphor is only a metaphor. The mind is really just a piece of meat.

La simulation du cerveau par un ordinateur me semble aussi improbable que la simulation de la vie : les seules choses qu’on réussit à simuler sont des caricatures de vie (ou de fonctionnement neuronal) parce que la « programmation » de la vie (et du cerveau) ont été faites par un horloger aveugle.

blagues de sciences

Des blagues pour scientifiques, mais aussi pour tout le monde… Un virus entre dans un bar… le barman lui dit : On ne sert pas les virus ici. Le virus prend sa place et dit : Maintenant, oui !
Et quelques autres comme ça ! En anglais, malheureusement…

Une référence du blogue Effect Measure sur Scienceblogs.