Je découvre Social Work Futures de Laura Burney Nissen par le numéro 219 du bulletin Sentiers de Patrick Tanguay. Ce dernier pointait vers un billet de Burney Nissen intitulé 10 Things — Dispatches from the Future, qui nous présente plusieurs textes qui valent le détour :
- Social work in the face of collapse, tiré de la revue Critical and Radical Social Work;
- Pour faire face aux défis qui viennent, le travail social devra suivre les enseignements tirés de l’approche de développement communautaire. « [T]o be of assistance in the future, social work will need what the ethos of community development offers more than ever if it intends to remain committed to socially just practice (…) this article discusses some bleak likelihoods that are painful to consider. However, this is an article about hope: not hope that we can avert future environmental and societal catastrophe; but instead hope that as communities face the coming predicaments, they will rediscover collective solidarity and wiser ways of living together and with the planet. Social work, particularly when it draws on community development perspectives, can have a key role in this transition to sanity. »
- Social collapse and climate breakdown, de la revue The Ecologist. Un texte de 2019 mais qui fait une bonne synthèse des conséquences sociales de la crise climatique,
- We’re not yet ready for what’s already happened. La société est déjà engagée dans des processus qui impliqueront de profondes discontinuités. Même si nous pouvions, par miracle, résoudre le « problème » climatique. »We are surrounded by ubiquitous mismatches between the value of systems, enterprises and places given their suitability to the world we now live in, and the way those things are priced by markets. We are surrounded, in short, by bubbles. » Mais ces discontinuités peuvent être vues comme des opportunités : possibilités de prises de conscience radicales et de changements rapides.
Les articles suivants mettent en valeur l’importance de l’imagination, de la formulation d’utopies, de visions de l’avenir sans lesquelles il est impossible de mobiliser.
- Revolutionizing Activism: The Power of Utopia. Trois vidéos illustrent comment les arts, l’humour peuvent soutenir la mobilisation, l’activisme, comme disent nos voisins. Cette utilisation militante des arts m’a fait penser à la bataille menée par des voisins proches pour préserver des espaces verts contre certains projets industriels : le groupe Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM.
- Where there is no vision, the people perish: A utopian ethic for a transformed future. Une présentation plus théorique sur l’importance des utopies, de la réflexion sur les futurs possibles et souhaitables, sur une éthique du soin…
- Et un dernier qui se demande comment répondre à l’appel de temps épiques : Answering the Call of Epic Times. Des temps épiques qui appellent des futurs mutants.
Retour de la planification
Ce même numéro de Sentiers commençait en citant longuement The Whole Field, de Max Krahé. un texte intéressant par son rappel précis des conditions de réalisation des efforts de planification qui ont marqué la période d’après-guerre en Europe et en France. Après coup, je note que cet article est d’abord paru en français (!) dans la revue Grand Continent sous le titre Un État pour la planification écologique. Tant mieux pour vous qui n’aurez pas à vous taper la version anglaise !
On ne parle plus vraiment de travail social mais pour imaginer des futurs possibles, en s’inspirant d’une période qui fut, elle aussi, marquée par les grands défis à relever… ce texte me semble inspirant.