Écrit en prévision d’une rencontre prochaine que la question de la veille.
On peut faire de la veille pour rester dominant dans son marché; pour identifier les occasions d’investissement, d’achats avantageux ou de projets lucratifs; identifier les concurrents et leurs innovations, leurs failles aussi ;
On peut faire de la veille au service d’une organisation d’un produit ou au service d’une pratique, d’une mission – d’une cause.
Les pratiques d’accompagnement de projets collectifs et d’animation de processus de gouvernance partagée… Animation de processus ou gestion de protocoles ?
De la veille pour participer à éclairer l’espace public, la réflexion qui stimule l’opinion publique. Sommes-nous des influenceurs?
De la veille pour suivre des indicateurs, en évaluer la fiabilité, la validité. Pour établir de nouveaux indicateurs permettant d’atteindre de nouveaux objectifs.
Mais des objectifs formulés où? Par qui?
Ce sont des pratiques engageant des populations, des réseaux, des régions. Des pratiques engagées dans des contrats, des prestations, des transactions insérées dans une économie sociale située – géographiquement et historiquement. Mobilisées vers une alternative, plus sobre mais plus heureuse.
Veille pour soutenir la planification et la mesure de nos extractions sur la capacité de régénération des milieux de vie que nous exploitons.
Une veille pour soutenir les appartenances, les identités régionales, les communautés locales — construction de nouvelles identités — les bio régions?
Je faisais une veille professionnelle auprès de mon équipe d’organisation communautaire — j’étais celui qui apportait des articles parus récemment sur l’empowerment… l’économie sociale. Mon travail de veille était informel, volontaire: je devais l’inscrire dans l’esprit du temps, les débats qui traversaient les mouvements sociaux et espaces publics et politiques.
Alors qu’est-ce qui manque? Ah oui, c’est vrai, il manque le cadre de ces initiatives de veille, un cadre permettant à chaque acteur, à chaque organisation de contribuer tout en maintenant sa personnalité, son autonomie.
La question des outils, des applications et environnements… la liberté et l’accessibilité des échanges… la propriété des contenus (repiquages, résumés, extraits, articles et commentaires), des flux.
Intérêt d’une communauté fermée pour la légalité du partage d’articles de revues et journaux sur abonnement: comme des photocopies dans un séminaire (fair use). Les membres de cette communauté amènent en partage leurs abonnements. Échanges systématiques des tables des matières…
Cette communauté de veille produit un flux public de citations classées et commentées.