notre seule planète

Quand Obama fut élu, en pleine crise de 2008, je me suis dit qu’on allait enfin voir changer des choses, que le nouveau président saisirait l’occasion pour amorcer un virage.

Mais il n’a pas pu, n’a pas voulu ou encore n’avait pas en main les outils nécessaires : au nom de quoi harnacher l’appât du gain ? Restreindre la liberté du capital… sans avoir de plan de rechange, d’alternative claire, ce n’était pas facile même pour un président porté par une vague imposante de « Yes, we can ».

Peut-être était-ce trop espérer de la part de l’économie qui a été le plus durement touchée par la chute des subprimes. Cette économie qui avait aussi le plus abusé de la manne financière des produits dérivés.

Sept ans après la crise, peu de choses ont été changées pour prévenir le retour de ces excès de créativité… et d’avidité.

« Il n’y a eu pratiquement aucune réforme sérieuse de la régulation du secteur financier, ce qui perpétue l’opacité des marchés de produits dérivés et la spéculation massive sur des actifs plutôt fragiles » disait Craig Calhoun (1) (p. 236).

La financiarisation de l’économie « détourne les investissements vers les secteurs de profits à très court terme et sape les opportunités de croissance plus soutenue à long terme. » (idem, p. 229)

La partie financière du capital produit 40% des profits. « Dans les années ’60, 14% des profits des grandes entreprises étaient attribuables aux groupes financiers; en 2008, ce pourcentage s’élevait à 39%. » (2)

Alors que nos gouvernements souhaitent encore accélérer les échanges et le commerce (Accord économique et commercial global avec l’Europe (AECG), Partenariat transpacifique (PTP)) – il nous faudrait ralentir, oui j’ose le dire, RALENTIR la vitesse à laquelle nous consommons cette planète. Ralentir ne veut pas dire nécessairement s’appauvrir. S’il faut désinvestir des secteurs très coûteux en matériaux et énergie, il y a des secteurs où les besoins sont immenses et la part matérielle restreinte : services aux personnes, recyclage, réparation, entretien, aménagement, arts, loisirs, éducation…

Des gouvernements qui coupent dans les services et rapetissent les responsabilités publiques en promettant un retour toujours éludé vers la croissance économique… Peut-on seulement attendre qu’un bon gouvernement avec le bon programme réussisse à battre les efforts conjugués de l’argent et des corporations ? Il faut agir maintenant, malgré l’absence d’une instance internationale qui soit apte à soutenir la négociation d’ententes légitimes et leur mise en application.

Même si les négociations de Paris aboutissaient à une entente significative entre les nations pour réduire vraiment l’émission de gaz à effet de serre, cela ne résoudra pas, malheureusement, tous nos problèmes. Il faudra encore sauver de la prédation capitaliste effrénée les ressources halieutiques communes, les espaces naturels réservoirs de diversité biologique, les métaux et matières rares peu ou pas recyclables… Certains vont jusqu’à considérer le capital financier, ce réservoir de capacité d’agir sur le présent et l’avenir, comme un « commun », une ressource qu’il faut gérer en fonction de l’intérêt général à long terme plutôt que de laisser les intérêts particuliers à court terme décider de son utilisation.

Nous devrons innover, de manières audacieuses, oser s’attaquer au veau d’or de la croissance aveugle du PIB, de la finance irresponsable, et récupérer la gestion des communs de l’humanité. Mais ce ne sont pas seulement de traités et d’organisations internationales dont nous aurons besoin. Les changements que nous devrons engager, accomplir devront se traduire au quotidien, dans les décisions de chaque ménage. « Selon une recherche de l’Union européenne, 40% de toutes les émissions de dioxyde de carbone ont leur origine dans les ménages. Taille du ménage, sources de combustible utilisé, efficacité énergétique, système de chauffage et de refroidissement, mobilier et déchets – tout cela contribue à notre empreinte écologique. » (idem, p. 375)

Par ailleurs, à l’échelle du globe, la concentration des entreprises fait de celles-ci des entités plus puissantes que les états. « Des 100 plus grandes économies du monde, 52 sont des entreprises et 48 sont des pays. Soixante-dix pour cent du commerce mondial est contrôlé par à peine 500 des plus grandes entreprises industrielles; en 2002, les 200 plus importantes affichaient des ventes équivalant à 28% du PIB mondial. Cependant ces 200 entreprises employaient moins de 1% de la main-d’oeuvre mondiale. » (idem, p. 347)

La libéralisation plus poussée des échanges à l’heure où il faudrait harnacher et soumettre ces échanges à des contrôles plus sévères (taxes sur le carbone, taxes pour protéger les ressources non renouvelables, lutte à l’évasion fiscale) est un leurre, une simplification abusive qui doit être dénoncée. S’il faut réformer les systèmes de gestion publique de l’offre dans certains domaines agricoles est-ce pour pousser encore plus loin l’industrialisation de certains produits au détriment de la résilience et du maintien d’une agriculture locale, au détriment de l’occupation du territoire ?

Parmi les gestes simples qu’on peut poser maintenant :

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Signer le manifeste pour un Élan global (extrait).

« Nous exigeons l’adoption par le gouvernement du Québec d’un plan crédible pour réduire notre consommation de pétrole de 50 % d’ici 2030 et atteindre la neutralité carbone pour 2050.

Nous exigeons que la Caisse de dépôt et placement du Québec désinvestisse le secteur des combustibles fossiles. Nous demandons aux autres gestionnaires de fonds d’investissement dont les capitaux proviennent de citoyennes et citoyens d’en faire autant. Nous agirons aussi individuellement. L’argent de nos retraites ne doit pas appauvrir nos enfants. Il doit servir à assurer leur avenir. »

Signer une pétition, un petit geste pour commencer. Désinvestir des pétrolières d’abord. Ce n’est qu’un début, car il nous faudra bientôt prendre part aux décisions de réinvestissement. Plus qu’avant, parce qu’il ne s’agit pas que d’investissements financiers, mais de développement social et de protection de la planète, la seule qu’on ait. Tant qu’on n’avait qu’à maintenir le rythme sur l’autoroute du progrès, on pouvait toujours laisser à des techniciens le soin de diriger la barque. Mais nos investissements doivent maintenant changer le cadre, modifier les fins, adapter nos technologies à un environnement fini. Un environnement vivant mis en danger par les assauts d’une humanité industrieuse et ingénieuse mais encore aveugle à son empreinte sur le monde.

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Sources :

Craig Calhoun, Ce qui menace le capitalisme aujourd’hui, dans Le capitalisme a-t-il un avenir ? éditions La Découverte, 2014. 329 pages.

Michael Lewis et Pat Conaty, Impératif transition – Construire une économie solidaire, éditions Écosociété, 2015. 415 pages.

Billet à paraître sur Nous.blogue

Voir aussi le pic de tout (25.07.13), sur Gilles en vrac…

transitions écologiques

château de Cerisy-la-Salle, construit au début XVIIe

Le colloque Quelles transitions écologiques ? se tiendra du 1er au 10 juillet prochain, au Centre culturel international de Cerisy en Basse-Normandie.

Dix jours de colloque, avec deux demi-journées de répit seulement. Soixante-dix conférenciers. C’est tout un programme (pdf).

Deux auteurs, découverts au cours des derniers mois (Bihouix et Méda), seront présents, cette dernière comme conférencière et membre du comité directeur de l’évènement. C’est ce qui a d’abord attiré mon attention. Je dois avouer que, mis à part Bernard Perret, je ne connais pratiquement aucun des autres conférenciers ! Les notes biographiques et bibliographiques associées à chacun m’assurent cependant que ce ne sont pas des nouveaux venus…

Cette question de la transition est transversale. Elle devra toucher les partis politiques, les mouvements sociaux et réseaux d’influence les plus divers. Parce que la planète n’a été jusqu’ici qu’un contexte, un non-dit des grandes forces labourant les mers et terres du monde… il faut une prise de conscience nouvelle, qui amène les humains à se situer à cette nouvelle échelle, en regard de nouveaux acteurs, de nouvelles valeurs. Comment ces valeurs seront-elles institutionnalisées, promues, défendues ?

Dix jours de réflexion et de travail, dans un décor planté il y a quatre siècles…

Bon. Après mure réflexion je n’ai pas les moyens de soutenir à moi seul une telle participation (même si le tarif de 800€ pour l’inscription et la pension me semble très raisonnable). Si jamais un lecteur de ce blogue s’inscrit à cet évènement… j’aimerais bien pouvoir échanger avec lui ou elle, et suivre de près, même si ce n’est que virtuellement, le déroulement de ce colloque.

en route vers Action-Climat 2015 à Québec

Samedi le 11 avril, en route vers Québec pour une « action collective de masse » : Action climat, une manifestation de la volonté populaire, démocratique, de la société civile. Une volonté distincte, indépendante de celle des élus mais aussi de celle de la population en général autour des changements climatiques de plus en plus indubitables mais aussi autour des changements dans nos comportements, induits par cette conscience du climat changeant et des limites de plus en plus visibles et mesurables de la capacité d’absorption de la planète, ses océans et ses milieux naturels, absorption de ces extrants, déchets et pollutions, produits de l’action humaine ou encore effets de sa simple présence, en croissance exponentielle.

Croissance de la population multipliée par la croissance par habitant de la ponction en ressources, en matières et énergie.

Pourquoi si peu d’importance accordée à des signaux et constats répétés, de plus en plus alarmants ? Imaginez que l’appel de 1972  Halte à la croissance ? (The limits to growth) ait été pris au sérieux, plutôt que contesté, médit, contredit par des chercheurs et des groupes d’intérêt ? Le principe de précaution n’a pas bonne presse… ça fait des histoires moins sexy que les voitures de sport et la guerre. De toute façon la confiance manquait gravement entre les peuples et leurs dirigeants, pour mettre en œuvre un freinage et un virage dans la consommation de carbone, d’espace, de forêts, de poisson… alors que la Chine était en pleine révolution culturelle, le Vietnam en pleine guerre avec les USA, les pays arabes producteurs de pétrole s’apprêtaient à frapper un grand coup…

 On pourrait interpréter la hausse rapide du prix du pétrole, le « choc pétrolier » de 1973, comme une réponse logique, rationnelle des magnats du secteur devant la prise de conscience qu’il faudra bien, et cela assez rapidement, réduire la consommation de leur produit : si les bas prix (un gallon d’essence coutait 10 cents) se justifiaient dans une perspective d’écoulement à long terme sur un marché qu’ils pouvaient fournir, contrôler, la fin ou la réduction possible, de ce long terme justifiait d’augmenter le prix demandé. Augmentation du prix qui permit, paradoxalement, de soutenir l’exploration et la mise en service de nouvelles sources de pétrole, qui était soutenu par un développement rapide des marchés consommateurs de produits pétroliers.

 À défaut d’avoir été assez prévenants pour agir dès 1972, ne devons nous pas au moins tirer les leçons de notre inaction ? Identifier les causes et raisons de cette déraison ?

L’inadéquation des instances internationales, incapables de contenir les échanges entre parties dans des limites diplomatiques : la « communauté internationale divisée en deux blocs, au moins, se confrontant militairement sur plusieurs fronts… se menaçant de « destruction mutuelle assurée ». C’était la guerre. Froide et chaude. Pas la guerre totale, mondiale, car la menace nucléaire empêchait l’escalade. Mais les conflits entre blocs et régions empêchaient d’envisager même quelque’ action globale, concertée à l’échèle de la planète.

Depuis déjà 25 ans que le bloc de l’Est s’est effondré pouvons-nous identifier une transformation positive de la capacité des ces instances internationales à faire face à ces défis mondiaux ?

le pic de tout

On a parlé depuis longtemps du Peak Oil, le pic du pétrole, point de la plus haute consommation (ou extraction) au delà duquel la consommation diminuera, inexorablement, et les prix augmenteront tout autant. La mise en production récente de plusieurs nouvelles sources d’énergies fossiles, notamment par le fractionnement hydraulique (fracking), a repoussé quelque peu ce pic pétrolier, au grand dam des écologistes qui comptaient sur ce nouveau choc pétrolier pour accélérer la réduction de la consommation (et des gaz à effets de serre) et induire le passage à des énergies plus propres.

atlantic1305

Il semble (We will never run out of oil) que des sources importantes de gaz, pour l’instant peu exploitées, pourraient encore prolonger le règne des énergies fossiles à bon marché : le gaz naturel issu de l’hydrate de méthane, cette glace qui brûle qu’on trouve sur les fonds marins. Si l’on compte sur les pressions économiques dues à la rareté pour faire changer les habitudes de consommation énergétiques… il faudra se résoudre à créer une rareté artificielle, par des taxes et droits. À moins que la rareté ne se fasse sentir ailleurs.

Dans le graphique suivant on illustre, non pas les « pics » de consommation mais bien, les dates d’épuisement des ressources ! (Voir aussi Metal stocks and sustainability – pdf)

Et ce tableau ne comprend pas les richesses surexploitées que sont l’eau potable (peak water) et les terres arables. Est-ce la « gratuité » de l’eau qui en a accéléré la déplétion ? La fameuse (1968) Tragédie des biens communs (Tradedy of the commons – texte original) de Garrett Hardin semble bien en cours de réalisation. La critique qu’en a fait, à juste titre, Ostrom en mettant en valeur les modes traditionnels coopératifs de gestion du bien commun n’a pas ouvert pour autant de solution aux excès de la logique du marché qui s’applique encore à la majorité des ressources de la planète.

Water in the Anthropocene from WelcomeAnthropocene on Vimeo.

Nous sommes entrés dans l’anthropocène (Wikipedia-fr) : les hommes ont façonné la planète au point de la rendre géologiquement différente de la période précédente, l’holocène. Ont « façonné »… il serait plus juste de parler de saccage, de gabegie aveugle et à court terme, égoïste et cynique de la part de quelques générations d’humains, particulièrement dans quelques régions de la planète (Was America’s Economic Prosperity Just a Historical Accident?). Que faire ? S’orienter vers des sources d’énergie plus propres… réduire drastiquement et rapidement les consommations de charbon à des fins industrielles et de chauffage domestique. Même s’il faut remplacer par d’autres sources fossiles « transitoires », tel le méthane hydrate.

Mais on peut pas seulement changer les sources d’énergie : il faut radicalement réduire la quantité d’énergie (et de matières non renouvelables) consommée par chaque génération, chaque famille, chaque individu. Poursuivre le cours actuel des choses nous conduit droit à un nouvel âge de fer, car il ne restera plus de nickel (ni de cadmium, de cobalt ou de platine…) pour faire de l’acier.

il n’y a pas assez de lithium ou de cobalt sur la terre pour équiper plusieurs centaines de millions de véhicules électriques (…) Le salut passe par ralentissement de la vitesse des cycles, c’est à dire une augmentation considérable de la durée de vie des produits. [Décroissance ou âge de fer]

L’obsolescence (planifiée ou non). Flocons d’avoine et PlayStation.

Tirée du Monde, qui la reprenait du Courrier international qui l’avait reprise de l’auteur chilien , Marcelo Duhalde, du El Mercurio.

Lutter contre l’obsolescence c’est exiger des produits garantis pour 5 ans (10 ans, pour certains, non ?) ; c’est exiger des produits réparables ; des produits recyclables, démontables, dont on peut extraire facilement les composantes métalliques… Il semble que l’Europe s’apprête à légiférer en ce domaine. Processus lent, long et fastidieux, plus difficile encore à faire respecter qu’à adopter comme règlement. Mais processus incontournable et utile s’il s’accompagne de l’éducation et de la mobilisation des populations. Ce n’est pas la conscience individuelle, la compréhension intellectuelle des effets nocifs de nos comportements qui nous en fera changer, c’est la conscience collective en acte qui instillera et imposera ces nouveaux comportements. Une conscience allumée, nourrie par tous ces débats mais aussi ces projets, ces actions concrètes – même si très locales.

Il y aura des moments difficiles à passer. Il faut s’y préparer. Et ces petites victoires, ces petits gestes sont autant d’expérimentations et de pratiques construisant les savoirs et les liens dont nous aurons grandement besoin. Un million de révolutions tranquilles sont en marche. La richesse et le nombre des projets collectifs et mobilisations citoyennes décrits par Bénédicte Manier dans ce livre font un peu oublier, compensent pour l’absence de cohérence, de convergence dans ce fourmillement. Naturellement l’auteure ne peut pas inventer ce qui n’existe pas encore… J’aimerais bien transcrire ici la liste des sites web auxquels on réfère dans cet ouvrage.

quartiers en transition

Terminé la lecture de ce fascinant petit bouquin, qui m’introduisait (entre autres) au concept et au réseau des Villes en transition, en transition vers – non pas le développement durable mais – la décroissance.

Le réseau des Villes et communautés en transition est étendu (en anglais : Transition Network). Il y a même un réseau québécois : Réseau transition Québec ! Dans lequel on retrouve quelques quartiers de Montréal : Villeray en transition, Transition Plateau, Transition NDG… Un réseau qui n’a pas encore dix ans, né à l’initiative d’une petite ville anglaise Totnes, visant à préparer les communautés locales à la décroissance, à la réduction de l’empreinte énergétique. Comme le disait Dennis Meadows, en conclusion du livre Penser la décroissance (voir la table des matières) : Il est trop tard pour le développement durable. Cet auteur du livre The Limit to Growth (Halte à la croissance) est bien placé pour le dire. Quarante ans après la publication de ce rapport commandé par le Club de Rome, Meadows peut en effet constater que nous aurions pu, en 1972, éviter l’obligation de décroissance en s’orientant dès lors vers le développement durable. Mais après quatre décennies de développement sans vergogne, sans restriction… il faut se rendre à l’évidence : il faudra réduire, drastiquement, nos consommations d’eau, d’énergie, de métaux…

Nos sociétés sont accrocs au pétrole et aux énergies bon marché, au développement rapide et sans égard à l’avenir et pour lutter contre cette addiction il nous faut d’abord la reconnaître. Même si, à l’évidence, il faudra agir à l’échèle planétaire, les transformations qui seront nécessaires sont tellement profondes que l’approche très locale, quartier par quartier, village par village me semble incontournable. La culture des quartiers, c’est aussi cela.

Une réflexion qui résonnait à l’écoute de l’émission diffusée hier soir Last Call for the Oasis (encore disponible pour 30 jours sur le site de la CBC – mais aussi disponible sur Netflix et iTunes).

<Ajout – 07.24> Voir aussi Anthropocene.info </>

quelles infrastructures ?

Extraits d’un article Paul Krugman, The New York Review of Books, Vol. 55, no. 20. « What to do »

Reform of the weaknesses that made this crisis possible is essential, but it can wait a little while. First, we need to deal with the clear and present danger. To do this, policymakers around the world need to do two things: get credit flowing again and prop up spending. (… ) focus on sustaining and expanding government spending—sustaining it by providing aid to state and local governments, expanding it with spending on roads, bridges, and other forms of infrastructure.

(…) The point in all of this is to approach the current crisis in the spirit that we’ll do whatever it takes to turn things around; if what has been done so far isn’t enough, do more and do something different, until credit starts to flow and the real economy starts to recover.

And once the recovery effort is well underway, it will be time to turn to prophylactic measures: reforming the system so that the crisis doesn’t happen again.

J’ai peine à avaler ces solutions qui nous incitent à agir vite, maintenant, en jetant des milliers de milliards dans la machine… pour éviter qu’elle ne se bloque… remettant à plus tard les transformations structurelles qu’il faudrait faire ! Pourtant, n’est-ce pas maintenant, alors qu’on est prêt à injecter de telles sommes (qui auraient fait s’étouffer tous les capitalistes il y a quelques mois), qu’il faut en profiter pour amorcer les changements qui étaient, même avant la crise financière, devenus urgents : modes de transport, d’urbanisation, de consommation… Quelle folie ce serait que d’investir le principal de notre marge de manœuvre dans une structure de production désuète…

Investir dans des infrastructures, oui, mais pas celles d’hier !! Investir dans le transport collectif, la densification urbaine, la formation, les infrastructures de communication et de production énergétique propres… pas dans le pavage des autoroutes et la construction de ponts qui sont des supports à l’étalement urbain et à des comportements dont nous devrions consciemment soutenir la rétraction.

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commerce avec la Chine

10 raisons d’arrêter tout commerce avec la Chine Our Canadian prime minister earlier this month stressed the importance of trade with China, but despite the disgraceful and illegal actions of Bush in his bullying trade dealings with Canada, I think trading with China is even worse than trading with the US, because it encourages the monstrously destructive and essentially unmanaged Chinese economy to continue with its devastating excesses. [how to save the world]

Peut-on même imaginer cesser de commercer avec la Chine ? Certains économistes et analystes politiques soutiennent, non sans arguments solides, que le meilleur moyen de favoriser la démocratisation de pays tels la Chine, c’est de poursuivre nos échanges économiques avec eux. Ce qui a comme effet secondaire non négligeable de permettre d’abattre les prix (et d’accroître la pression sur les salaires et la productivité des travailleurs  du Nord), avec pour conséquence l’accélération de la consommation mondiale de matériaux et d’énergies. Plus de produits à meilleur marché, donc moins durables… et plus délétères pour l’environnement et le développement durable ? Ou de meilleurs produits, plus durables, moins énergivores (qui viennent de moins loin)?