en complément

Citations et portions de textes laissés sur la table du billet précédent une convention citoyenne à la québécoise ?

Québec

«interrogés en juin dernier par Léger Marketing, 67 % des Québécois faisaient passer l’amélioration de la qualité de vie, de l’environnement et de la santé bien devant la croissance de l’économie comme priorité au sortir de la pandémie.»

Les fondations philanthropiques s’adressent à M. Legault : Pour une relance verte, solidaire et prospère,

France

La Convention est une des formules imaginée par le président de la République pour sortir du conflit ouvert par les Gilets jaunes. Elle reposait sur deux spécificités : le mode désignation de ses membres par tirage au sort ; les propositions à faire pour réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. La Convention citoyenne relance la question démocratique – C6R

Elle a remis son rapport en juin dernier, après des travaux qui se sont étalés sur 9 mois, d’octobre 2019 à juin 2020.

Royaume-Uni

L’assemblée pour le climat du Royaume-Uni remettait son rapport en septembre dernier : The path to net zero. Le chemin vers la neutralité carbone en 2050.

Amid often polarised political debate, ordinary people were able to judge evidence and ideas against their own experiences. They arrived at judgements that balanced competing values, such as freedom of choice and fairness to different social groups.

[T]he kind of climate action the general public are willing to accept when they have the opportunity to learn and deliberate together.

L’efficace de la délibération

Extraits de Power to the people, Science, 30 octobre 2020.

[M]inipublics are an excellent way to integrate public values with advice from scientists and ethicists. “Scientists don’t have a monopoly on public values,” he says. says John Dryzek, a political scientist at the University of Canberra

With facilitators making space for everyone to chime in, Wali says no one dominated in the small group discussions. A poll of members found that 94% felt their views were respected, even when others disagreed, and 95% felt they were given “ample opportunity” to express their views. In an age of polarization, a willingness to respectfully hear other views, and the reasons people hold them, changes the hostile dynamic of politics entirely, says Alice Siu, a political scientist at Stanford University: “Something magical happens.”

[W]ith high-quality information, facilitators to keep discussions on track, and rules to enforce civility, it is possible to steer people away from group biases, van der Linden says. (…) most of the people in a minipublic have no history of activism or involvement with an issue, and so they’re in a good position to reflect on what they hear.”

Fishkin trademarked the term “deliberative poll” partly to maintain quality control, and Chwalisz and her colleagues have published guidance on best practices.

But in an analysis of data on the policy impact of 55 minipublics, Chwalisz and her colleagues found that, 75% of the time, public authorities implemented more than half the citizens’ suggestions. Only six minipublics in the sample saw none of their recommendations implemented.

Keeping minipublics in an advisory role, rather than enabling them to produce binding recommendations, is more truly democratic, says Cristina Lafont, a political philosopher at Northwestern University.

Dryzek agrees that democracies should not blindly defer to the decisions of minipublics. But they still offer a critical piece of information for policymakers that experts can’t provide, he argues: a meaningful gauge of public values.


Peut-on imaginer des dizaines d’assemblées citoyennes, comme je le suggérais dans le dernier billet : Autrement dit, ce sont cent assemblées citoyennes qu’il faut créer ? La difficulté est d’autant plus grande que plus on s’approche du terrain (secteurs, régions et quartiers urbains) et plus il devient difficile de trouver des gens qui ne sont pas parties prenantes des enjeux liés aux industries de la région ou du secteur. Mais en même temps, si les changements que nous devons envisager à nos modes de transport, de production et de consommation relèvent vraiment d’un « changement de paradigme » plutôt que d’un simple accommodement, alors il n’est pas inutile de prévoir des modalités de réflexion et de planification qui dépassent le « business as usual« .

Une réflexion citoyenne sur les manières de réduire notre impact sur le climat ne devrait pas être étrangère aux efforts que nous devrions déployer pour mieux planifier notre développement urbain (ici je parle pour Montréal). Il est grand temps que Montréal refasse un exercice de véritable planification, en intégrant les considérations environnementales et climatiques d’aujourd’hui. Cela éviterait peut-être que nous laissions simplement les promoteurs définir la ville de demain, en oubliant tout ce qui ne leur rapporte pas : écoles, services de proximité, parcs…

Intéressant de comparer les grandes villes canadiennes en tant que « villes du quart d’heure » (15 minutes cities).

Proportion de la population vivant dans des quartiers avec services à proximité, permettant plus de déplacements à pied ou à vélo. Ce pourcentage monte à 72% pour Vancouver et n’est que de 10% pour Ottawa ou Halifax.

Il ne faut pas voir la « densification » uniquement comme une contrainte, mais plutôt comme une libération de notre dépendance aux transports motorisés… et un « réensauvagement » possible de certains espaces. Ce sont des sujets qui mériteraient grandement qu’on s’y penche avec sérieux, en intégrant les données scientifiques et nos valeurs, celles que nous désirons léguer à nos petits-enfants.

belles d’antan

En refaisant, pour la deuxième année, notre « promenade Jane Jacobs » sur la rue Adam, j’ai remarqué la disparition d’une de ces belles anciennes demeures : la maison de la veuve St-Onge. Je vous recommande la lecture de la petite histoire de cette maison.  « [E]lle le nomma son unique exécuteur testamentaire le 1er novembre 1909. A un moment donné le Curé Dubuc acquit toutes les maisons sur cette portion de la rue Adam. »stonge1

La nouvelle demeure reprend la galerie sur deux côtés de l’ancienne. Ici il faut faire abstraction des cônes et grillages… On apprécie le fait que le troisième palier ait été réalisé en retrait de façon à préserver la continuité des façades de pierre à deux étages des anciennes maisons voisines.

On peut regretter la disparition de la « veuve St-Onge », mais la promenade de cette année nous permis de remarquer que plusieurs des plus élégantes demeures, dont la maison d’Alfred Leclaire à l’angle Adam et Leclaire, auraient « besoin d’amour » ! Mais pour avoir habité pendant une décennie une de ces grandes et belles demeures (1465 rue Letourneux, connue comme la maison du notaire Couture) je peux vous dire que ces belles vieilles coûtent cher à entretenir… Et on peut comprendre que tous les petits propriétaires n’aient pas toujours les moyens de préserver ce patrimoine. Comment pourrions-nous aider, soutenir la préservation d’un tel patrimoine, sans ajouter à l’inflation immobilière ? Une OBNL soutenue publiquement avec pour mission la préservation d’un patrimoine urbain et de loyers abordables ?

Plus encore que l’an dernier j’ai été frappé par l’opposition entre la vieille rue Adam, dans Hochelaga et les nouveaux développements de condos et coopératives, rue Viau et autour de la piste cyclable au nord d’Ontario, de Viau à Bennett. Notre parcours s’est terminé au Marché Maisonneuve où plusieurs ont poursuivi la discussion, notamment à propos de la « gentrification douce » qui caractérise, d’après moi, la transformation du quartier. « Douce » parce que les nouveaux développements ont été faits essentiellement dans des endroits qui n’étaient pas habités : anciennes usines transformées en logements, terrains industriels récupérés pour l’habitation… Naturellement, l’arrivée de nouvelles populations amène l’installation de nouveaux commerces. Qui ne seront pas à la portée de toutes les bourses… C’est une mixité qui, d’après moi, a plus de bons côtés que de mauvais. Quelles sont les conditions d’une « gentrification socialement acceptable » ? C’est ce que je devrais discuter prochainement avec Leila Ghaffari, qui a déjà travaillé la question notamment en comparant les processus de gentrification dans le quartier Madeleine Champ-de-Mars, à Nantes et dans le quartier Hochelaga, à Montréal.

Promenade Jane Jacobs sur la rue Adam, prise 2

Les Promenades Jane Jacobs en sont à leur dixième année. Pour ma part, je reprendrai, le samedi 5 mai prochain, avec l’aide de deux étudiants en travail social de McGill, la promenade réalisée l’an dernier. Nous ferons deux promenades simultanées dont une en anglais. Vous pouvez consulter les fiches descriptives De la charité à la solidarité : initiatives communautaires dans Hochelaga-Maisonneuve (lien pour vous inscrire) et en anglais From Charity to Solidarity : Initiatives from Hochelaga-Maisonneuve (to register to the walk). Il n’y a pas de frais, c’est gratuit. Mais il est nécessaire de s’inscrire, car il y a un nombre limité de places.

Une marche de deux heures, le long de la rue Adam, entre Davidson et Viau… Pour voir le « pas-à-pas » du parcours, tel qu’établi l’an dernier : D’un parvis de l’église à l’autre, le pas à pas de notre parcours.

Le même pas-à-pas en anglais (Merci à Annabelle pour la traduction)

L’an dernier nous avions pu entrer visiter deux des organisations devant lesquelles notre marche nous amenait à passer : les Cuisines collectives et l’église St-Nom-de-Jésus. J’espère obtenir la même collaboration cette année. (Nous avons déjà obtenu confirmation de la Paroisse)

 

la bataille de la rue que mènent ces femmes

Janette Sadik-Khan, qui a transformé New York pour faire plus de place aux piétons et cyclistes de 2007 à 2013 et qui accompagne depuis de nombreuses villes du monde. Son livre-guide Street Fight : Handbook for an Urban Revolution. Lancé aujourd’hui.

Elle fait parti de ces femmes qui ont transformé nos villes : Jeanne Mance, Jane Jacobs, Anne Hidalgo…

Je découvre avec ces articles le blogue Urbabillard, et sa page FB. Des flux à suivre.

les vagues vertes de Copenhague

Imaginez que les feux de circulations soient synchronisés à 20 km heure pour faciliter la circulation des bicyclettes. C’est ce que font Copenhague (The Green Waves) et quelques autres villes.

Mais si les circuits utilisés ne sont pas éloignés des circuits automobiles, la pollution inhalée par les cyclistes est comparable à celle que les automobilistes subissent. C’est ce que démontre l’étude réalisée à Londre, London air pollution: which mode of transport has the highest exposure? – video.

À quelle quantité de pollution atmosphérique sont exposés différentes personnes utilisant des moyens de transport différents (automobile, autobus, bicyclette, à pied) ou des routes alternatives (pour les cyclistes et piétons) pour se rendre du point A au point B. Les usagers des moyens motorisés passent plus de temps dans un milieu plus exposé que les cyclistes. Autrement dit la carcasse de métal ne protège pas des polluants… et n’est pas plus rapide. Naturellement ce sont les parcours à bicyclette et à pied sur des circuits alternatifs et plus tranquilles (côté circulation) que les niveaux d’exposition sont les moins élevés mais les temps plus longs de déplacement. Mais prendre son temps pour se déplacer, ça peut faire du bien. À tout le monde !

Le cycliste (la ligne vert foncé) sur la voie directe a atteint (beaucoup) plus rapidement sa destination que les usagers de l’automobile et de l’autobus, avec un niveau d’exposition comparable au piéton et au cycliste ayant emprunté le circuit plus tranquille.

la culture du vélo à Copenhagen… et Montréal ?

Aujourd’hui paraissait le dixième et dernier épisode du Top 10 Design Elements in Copenhagen’s Bicycle Culture : le « political will ». Dix petits vidéos de 4-5 minutes chacun.



À écouter en attendant de lire les 101 idées pour Rêver Montréal

Ou d’aller écouter Cardinal (et d’autres) en parler au Mégaphone mercredi soir.

accès au jardin – 2

« Entre le 21 juin et le 29 septembre 2013, le Jardin botanique de Montréal accueillera les Mosaïcultures Internationales. Ainsi, tous les membres [des Amis du Jardin botanique de Montréal] devront exceptionnellement s’être acquittés une seule fois d’un billet d’entrée valide pour les Mosaïcultures afin de conserver leur accès illimité au Jardin pour les cent jours que durera l’événement. » [les privilèges des membres]

Ainsi pour un « petit » 45$ de cotisation individuelle (30$ étudiant, 60$ famille) et 29,50$ de billet d’entrée aux Mosaïcultures… je pourrai continuer de fréquenter les jardins extérieurs (voir billet précédent). Je veux bien soutenir le jardin en devenant membre des Amis… et je peux concevoir que le Jardin trouve un intérêt (esthétique ?) financier dans l’organisation de ces expositions thématiques (chaque automne, il y a aussi les lanternes chinoises pendant les quelles l’accès est, là encore, limité). Est-ce que les Amis du Jardin ont leur mot à dire sur de telles décisions ? Jusqu’où peuvent-ils parler pour les « usagers montréalais » ? Ne sont-ce pas les élus municipaux des territoires aux alentours du Jardin qui devraient parler au nom de ces usagers — ou si l’évolution récente de cet Espace pour la vie a définitivement (ou risque de le faire) transformé notre jardin en une machine à produire des sous avec les touristes ??

le Jardin botanique privatisé pour l’été

J’ai le grand privilège d’habiter à une distance de marche du jardin botanique de Montréal. Je ne sais combien de gens des quartiers Rosemont, Mercier-Ouest et Hochelaga-Maisonneuve font comme moi ? Le jardin botanique de Montréal c’est mon parc, ma destination privilégiée quand je sors prendre l’air et une marche…

EspacePourLaVie

Le Jardin fait maintenant partie de l’Espace pour la vie. Doit-il pour autant cesser d’être notre espace de vie ?

MerledAmeriqueEn terminant une randonnée dans le parc, dimanche dernier, à observer et photographier pics chevelus, mésanges  et merles d’Amérique, j’apprenais en sortant que « dès la mi-mai les jardins extérieurs seront accessibles de 9 h à 18 h seulement ». Donc, pour les personnes qui travaillent le jour, c’est foutu.

Mais le paragraphe suivant de l’affiche annonce que ces jardins ne seront plus du tout accessibles gratuitement. Du 22 juin au 29 septembre 2013, autrement dit pour tout l’été, il faudra payer à chaque fois pour entrer – sauf le samedi 6 juillet, où cela redeviendra gratuit pour une journée. Une journée pour les pauvres ! Après que l’on eut privatisé et cadenassé le parc Olympique depuis l’an dernier, assistera-t-on à une évolution similaire de l’accessibilité du Jardin botanique ? Manière de rentabiliser au maximum cet Espace pour la vie.
AccesBotaniqueJe voulais faire un billet, à l’occasion de cette Journée de la Terre, commentant le film Survivre au progrès mais aussi le fait que ce film n’ait été distribué que sur la chaine mi-privée Explora. Encore une réduction de l’espace public au profit d’espaces accessibles contre paiement. Il n’y a pas si longtemps la télévision publique et l’ONF auraient été complices dans la présentation d’un tel document pour célébrer le Jour de la Terre, non ? Aujourd’hui on s’en sert plutôt comme levier pour amener les gens à s’abonner à un nouveau poste télé… J’ai la nostalgie du « bon vieux temps » ? En fait c’était peut-être plus simple avant…

Est-ce à dire que nous devons accepter de voir transformé en marchandise notre espace vital ? Je n’ai pu que dire mon malaise à partir d’une photo, prise ce matin là. J’avais fait une première version avec « pour ma santé physique et mentale » à la place de « notre espace de vie ».

faisabilité d’une véloroute

velorouteCPDans le cadre d’un stage en urbanisme, Maxime Powell a réalisé cette étude de faisabilité d’une véloroute longeant la voie ferrée du Canadien Pacifique sur 3,5 kilomètres à la limite ouest du quartier Hochelaga-Maisonneuve. Un beau projet qui aborde d’une manière concrète les conditions de réalisation de cette voie cyclable « naturelle » qui pourrait, éventuellement, relier plusieurs quartiers centraux de Montréal, sans contact (ou presque) avec le traffic automobile. Enfin c’est ce que je défendais, il y a douze ans, dans ce document animé. Cette portion, imaginée par Maxime, viendrait lier la piste de la rue Notre-Dame et celle de la rue Rachel jusqu’à joindre le tronçon Des Carrières qui longe déjà la voie ferrée dans Rosemont.

Si cette étude répond à la question de la faisabilité technique et des coûts liés à l’aménagement et la protection d’un tel espace, les enjeux politiques et organisationnels restent à éclaircir : par quels moyens peut-on agir, faire pression sur cet « État dans l’État » qu’est le Canadien Pacifique ? Où sont les intérêts des arrondissements de Montréal ? Et le ministère du transport du Québec ? J’ai l’impression qu’il faudrait plusieurs stages en science politique pour mettre au clair les intérêts stratégiques des acteurs impliqués… trouver les effets de levier potentiels pour faire bouger ces mastodontes !

Merci Maxime pour ce travail. Il est intéressant que les acteurs locaux (Caisse Desjardins et SDC Ontario) aient appuyé ce projet ! Il me fait plaisir de déposer ici ce document pdf (17 Mo, 49 pages), avec la permission de l’auteur, pour le rendre accessible à tous. (on accède aussi au document en cliquant sur l’image plus haut)

Ici quelques images 3D réalisées par Maxime, et des photos prises par moi à partir du viaduc au dessus de la voix ferrée, pointant vers l’édifice en hauteur rendu en 3D…