traduction-Systran

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L’ancien directeur des installations de ma petite banque du Vermont a connu une mauvaise année 2023. Quand je l’ai rencontré, il venait tout juste d’être promu à ce poste, un poste qu’il ne semblait pas aimer ou même qu’il n’aimait pas bien. C’était un excellent bricoleur. Il n’était pas du tout apte à gérer d’autres gens à la main, ni à faire face à toutes les plaintes de gens de banque pas du tout à la main. Mais c’était un emploi disponible. C’est ce que la plupart d’entre nous font pour les salaires de nos jours.

Quelques mois plus tard, il était au bout de ses peines. Une branche de banque avec un sous-sol complètement inondé et cinq pieds d’eau supplémentaires au rez-de-chaussée. Une branche avec un parking qui faisait l’expérience d’être un lac aux bœufs. Une branche qui avait quelque chose comme dix tonnes de documents papier trempés et puis moulés dans les trois pieds d’eau stagnante dans son sous-sol. (Pourquoi avons-nous des sous-sols de toute façon…) Ceci s’ajoutait à une branche qui venait juste d’ouvrir ses portes (et qui était ensuite inondée) et une qui était au milieu d’un mouvement compliqué. Et toutes ces branches sont disséminées dans tout le nord du Vermont, reliées par des routes précaires et séparées par des montagnes et des rivières nouvellement débridées.

Comme nous tous dans le Vermont central, il a également connu des difficultés personnelles avec ces catastrophes. Il avait commencé à acheter des propriétés locatives, pensant qu’il les transformerait en logements abordables et qu’il aurait éventuellement un revenu qui lui permettrait de quitter son emploi de jour. Puis est arrivé le mois de juillet et tous les bâtiments ont été inondés. Comme il a fait les choses correctement et a acheté ces propriétés sous un nom commercial, il n’était pas admissible à la FEMA. Il n’avait pas non plus d’assurance contre les inondations parce que le bloc qu’il achetait se trouvait à un demi-mille de la rivière, pas du tout dans une zone inondable. Il ne pensait pas avoir besoin d’une assurance contre les inondations. (En fait, compte tenu de mon expérience avec les prêts commerciaux, il est probable que son prêteur lui ait dit spécifiquement qu’il n’en avait pas…) Il a donc été forcé de vendre parce qu’il n’avait pas l’argent pour payer l’hypothèque, les coûts de rénovation irrécupérables et la nouvelle cure de désintoxication.

De même, l’entreprise de sa femme, un gymnase destiné aux personnes âgées, a été touchée par l’inondation. Déjà chancelante après que la COVID ait anéanti ce type d’entreprises, l’inondation a endommagé les planchers et les machines. Elle a rouvert ses portes à l’automne, mais les flux de trésorerie n’étaient tout simplement pas positifs, et elle a fermé de nouveau ses portes au début de l’année, cette fois pour de bon.

Je suis à peu près certain qu’ils n’ont pas dormi entre juillet et novembre. Puis, lors d’une tempête en décembre, une autre branche a été inondée. Je pense que c’est à ce moment-là qu’il a décidé qu’il l’avait.

Lorsque la dernière succursale chargée des réparations en cas d’inondation a finalement rouvert ses portes en avril, après presque neuf mois de travaux de construction qu’il n’a jamais voulu, qu’il n’aimait pas tous les jours et dont il ne s’est jamais senti à l’égal, il a annoncé qu’il avait terminé son travail. Terminé avec la gestion. Fait avec le Vermont. Il voulait un endroit où ses enfants pourraient se sentir chez eux sans craindre de perdre cette maison. Il voulait que sa femme puisse ouvrir une autre entreprise, peut-être trouver un partenaire commercial autre que lui (il ne semblait pas très enthousiaste à l’idée de diriger un gymnase, bien qu’il ait donné des cours). Et il voulait des opportunités pour lui-même. Il ne voulait pas se retrouver piégé à accepter une vie entière de travail et un emploi disponible. Il voulait faire quelque chose qu’il avait appris à faire, qu’il savait bien faire, et qu’il pourrait même aimer en ce qui concerne les emplois.

A la fin du mois de mai, ils ont déménagé en Caroline du Sud… qui est maintenant sous trois pieds d’eau.

Ici, dans le Vermont, jeudi soir, les municipalités distribuent des sacs de sable et exhortent les habitants des zones inondables à évacuer tôt. Les personnes qui vivent au-dessus de la zone inondée sont invitées à rester chez elles. Il y a une surveillance des crues en vigueur jusqu’à samedi matin. Nous avons déjà une cellule de tempête au-dessus de l’état, et ce n’est pas Debby. Quels que soient les vestiges de l’ouragan, il sera au-dessus d’environ 24 heures de précipitations modérées mais régulières. Le sol est déjà saturé, et les rivières sont encore sous le stade des crues. La tempête tropicale devrait s’abattre sur la Nouvelle-Angleterre, presque centrée sur ma ville (encore…), tôt demain soir. La surveillance des inondations associée à la tempête – en plus de tout ce qui se trouve sur nous maintenant – indique qu’il devrait pleuvoir 2,5 pouces dans quelques heures demain soir. Il y a une inévitabilité au sujet de demain qui ressemble presque à un rêve. Cela ne peut pas arriver. Comment est-ce possible ?!? Et pourtant, cela arrivera sans aucun doute…

Voici à quoi ressemble un effondrement biophysique. Ce n’est pas un mur de glace qui poursuit les protagonistes sur toute la côte est. Ce n’est pas The Road ou Mad Max, bien qu’il y aura des endroits qui ressemblent à ça. Il y en a déjà. (Je dois dire qu’il y en a toujours eu.) Mais dans l’effondrement réel, il n’y a pas de digression hollywoodienne prévisible menant à une résolution satisfaisante par le travail des horloges — ni utopique, ni dystopique. Il n’y aura pas d’apogée soudaine avec tout étendu dans un dénouement de gravats après quelques heures de chaos. Il n’y aura pas de dénouement. Il n’y a pas non plus de héros pour nous porter à travers les ténèbres, ni même de rôles qui se prêtent à l’héroïsme. En fait, il y a